Après avoir réussi de tenir les élections communales, le gouvernement vient de franchir un deuxième pas et pas le moindre. Il s’agit bien de la réussite du défi de l’installation des nouvelles autorités municipales, contraintes à satisfaire les attentes des populations aux rôles inéluctables pour le développement.
Plus de temps à perdre et rien ne sera plus laissé au hasard. C’est ce qui sous-tend la promptitude du gouvernement de Modibo Kéita pour restaurer la confiance entre les acteurs de la gouvernance locale et leurs populations.
Au lendemain des élections communales, beaucoup estimaient que l’installation des nouveaux maires allait poser de problèmes. Entre recours et actes de vandalisme constatés par-ci, par-là, la bataille a été lourde, surtout pour les candidats malheureux de l’opposition. Au point que certaines personnes ont pensé à une installation tardive et problématique des nouveaux conseillers communaux. Mais, tel n’a pas été le cas. Les ardeurs ont été calmées.
L’idéal de maire qu’il faut
« Le maire n’est pas venu pour vendre le terrain, il est élu pour rendre propre la communauté, l’environnement, pour apporter de l’eau potable aux populations, pour apporter des services de bases pour leur bien-être tels que la santé. Les maires qui sont là pour ça, ce sont eux que nous voulons », a averti le locataire de Koulouba, le président Ibrahim Boubacar Kéita, à la sortie de son vote le 20 novembre 2016 à Sébénicoro.
Ce message du Chef de l’Etat a eu son écho du côté des nouveaux élus qui promettent tous d’agir en toute transparence. Tel a été le cas du nouveau maire de la commune I du District de Bamako.
«Il n’y aura autre choix que celui de la traversée, je veux dire réussir la mission de développement de notre cité. Nous avons l’obligation de réussite et rien ne sera de trop pour réussir le développement économique et social de la Commune. De l’éducation à la santé, de l’habitat à la propriété des domaines et de l’économie, tout sera prioritaire pour nous, sans oublier la sécurité des personnes et leurs biens. Je ne veux pas m’engouffrer dans le problème du foncier, je n’en veux pas. Si on me donne 10 terrains, je les donnerais prioritairement à ceux qui en ont vraiment besoin », a rassuré El Hadj Mamadou B. Kéita.
Il doit dorénavant être hors de question qu’un maire donne un terrain à quelqu’un qui en a 10 au moment où à côté un autre n’en a aucun. Tel doit en effet le leitmotiv des maires, pour que les changements tant souhaités soient une réalité. Il faut que ce changement se sente dans les trois mois qui suivent leur installation.
Devoirs des populations
La seule détermination des bureaux de conseil municipal ne saurait suffire à bâtir la commune. Cette œuvre est l’affaire de chaque population de chaque commune. Les populations ne doivent plus être ni spectateurs, ni accepter d’être de laissés-pour-compte.
Comme le souligné le maire de la commune, chaque habitant doit, dès à présent, se considérer comme étant sur la ligne de front, prêt à apporter dignement sa pierre à l’édification de l’œuvre commune. Car il s’agit là de l’amorce du développement.
Portée de l’installation
Il ressort de cette installation des nouveaux maires une mission accomplie du gouvernement, conformément à la vision politique hautement affichée du Chef de l’Etat pour la concrétisation de la décentralisation, le relèvement du défi sécuritaire au Mali, et le renforcement de la démocratie par une bonne gouvernance à la base.
Cyril ADOHOUN