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« 31 » Décembre à Nara : le réveillon en famille
Publié le vendredi 30 decembre 2016  |  L’Essor
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Dans ce cercle, les jeunes filles sont plongées dans les préparatifs de la Saint Sylvestre
Le réveillon de la « St Sylvestre », communément appelé le « 31 décembre», sera célébré demain samedi. Chaque année, la fête du nouvel an mobilise les Maliens partout au Mali, comme si c’était une deuxième fête nationale. Sans exception, chrétiens, musulmans, animistes tiennent à assister à la seconde fatidique du basculement de 2016 dans l’éternité et l’explosion de lumières merveilleuses qu’apporte la première seconde de la naissance de 2017. Elles annoncent la pluie de bonheur qui adoucira leur pèlerinage au cours de la nouvelle année.

L’atmosphère de la joie de vivre recouvre déjà le pays. Les préparatifs vont bon train. A Bamako, les boutiques de vente d’habits sont envahies par des clients de tous les âges, chacun voulant se mettre sur son « 31 » lors du réveillon. En cette période de l’année, dans les marchés de la capitale, les points de vente de volailles sont également pris d’assaut par les pères, les mères de famille, les jeunes et les moins jeunes. C’est également l’affluence dans les salons de coiffure.

La fièvre du « 31 » s’est abattue sur la ville de Nara aussi. Cette collectivité territoriale est située dans la région de Koulikoro, à plus de 300 kilomètres de Bamako. Malgré un contexte sécuritaire tendu à cause des récentes attaques perpétrées dans cette localité, les jeunes filles sont plongées dans les préparatifs de cette fête. A la différence de Bamako, la grande majorité des élégantes de Nara fêteront en famille.

Au cours d’un récent voyage dans ce cercle, plusieurs jeunes filles ont accepté de nous donner leur programme de fête. Fatoumata arbore déjà une belle coiffure tressée avec des mèches qui tombent sur ses épaules. Les sourcils sont bien soulignés au crayon. Comme les autres années passées, elle se réjouira pendant le réveillon en famille. « J’habite dans une famille qui est très à cheval sur l’éducation des jeunes filles. Mes parents n’acceptent pas les virées nocturnes. Comme je n’ai pas la même témérité que certaines de mes camarades venues de Bamako, j’ obéis à mes géniteurs», a expliqué Fatoumata. Elle vit dans une grande famille entourée de plusieurs de ses cousines. Elles cotisent entre elles et organisent une petite réception qui prend fin à minuit. La bonne musique berce la réunion et les causeries joyeuses se succèdent . La fête prend fin après l’échange des vœux de nouvel an .

La famille de Binta est à cheval sur les principes de l’éducation correcte de la petite fille et de la jeune fille. Binta est âgée de 25 ans. Mais pendant toute l’année, son père n’accepte point qu’elle mette les pieds dehors après le crépuscule. Sa copine Awa fêtera aussi le réveillon en famille. Le 31 est une coutume pour accueillir le nouvel an et présenter nos meilleurs vœux à tous ceux qui nous sont chers . Les jeunes hommes de la famille ont décidé de ne pas rester en marge. Ils aident les filles à organiser le réveillon. Cet appui des garçons fait plaisir à Awa. « Nous cotisons entre nous. Mon père n’accepte pas les sorties nocturnes, mais il ajoute une grosse part à notre budget . Nous préparons de bons plats et achetons de la boisson. Nous causons entre filles dans la joie et accueillons le nouvel an ensemble dans la convivialité.

Les copines Maïmouna et Oumou sont toutes élèves au lycée « Ba Oumou Dilly ». Bien coiffées, elles accordent désormais leur temps aux préparatifs du réveillon. D’habitude, elles fêtent timidement la Saint sylvestre en famille. Mais exceptionnellement cette année, elles ont obtenu l’autorisation des parents de fêter chez une de leur amie dont le mariage était programmé pour hier jeudi 29 Décembre. Elle sera dans la chambre nuptiale durant la nuit du réveillon. Elle ne se sentira pas seule. Les trois copines solidaires entoureront le nouveau couple de la chaleur d’une amitié éternelle.

La jeune Alima ne ressent aucun complexe de fêter simplement à Nara avec moins de flonflon qu’ à Bamako . Il n’y a ni boîte de nuit, ni restaurant. La Maison des jeunes est délabrée. Les jeunes célèbrent la Saint sylvestre avec les moyens de bord. Vers le petit soir, pour bien accueillir le nouvel an, Alima et son fiancé se promènent à travers la ville. Au cours de la nuit les filles de son groupe d’âge se retrouvent à tour de rôle chez l’une d’entre elles . Elles louent des appareils de sonorisation et la soirée est belle.

A Nara, la plupart des jeunes filles venues d’ailleurs pour étudier au lycée passent le réveillon en dehors de leur famille d’accueil. La belle « F ». de Bamako est actuellement en formation à Nara. A la différence des natives de Nara, elle déplore l’absence de lieu de détente. Malgré tout « F » passera une agréable nuit de réveillon. Plusieurs copains de classe organisent une veillée demain samedi. La Bamakoise sera leur invitée.

A. D. SISSOKO

Laissez respirer votre couple !
« Le mariage, c’est quand un homme et une femme ne font plus qu’un. Le plus difficile, c’est de savoir lequel ! » Cette boutade de Woody Allen résume à merveille la problématique du couple. Tout ce qui paraît magique au début – partager le même lit, les mêmes goûts, les mêmes amis, les mêmes loisirs, les mêmes tics de langage – conduit trop souvent non seulement à l’appauvrissement du sentiment amoureux (sinon à sa mort), mais aussi, parfois, à la sensation de perdre son identité. Le « nous » remplaçant le « je », l’entité couple finit par absorber les individus. La relation transforme l’autre en une prolongation de soi, en un double à la fois prévisible et invisible. Le désir s’éteint, la lassitude gagne.

Les thérapeutes de couple le confirment : quand on étouffe dans son couple, on n’est plus en mesure d’y voir clair dans ses sentiments. Parce que l’on a perdu son désir, son énergie. Paradoxalement, c’est peut-être le bon moment pour se questionner, sur soi et sur la relation. Suis-je dans une relation cannibale, qui fait que je ne me nourris que de l’autre ? Suis-je suffisamment sécurisé(e) affectivement pour le laisser s’épanouir en dehors de notre couple ? Est-ce que je ne me suis pas dilué(e), perdu(e) de vue dans la relation à deux ? Autant de pistes qui peuvent ouvrir de nouvelles voies au couple et lui redonner l’oxygène qui lui manquait.

1 – Rester deux

« Au bout de quelques années, je ne savais plus qui j’étais, mon “je” était noyé dans le “nous”, raconte Nadine, 42 ans, mariée depuis douze ans. Plus rien de lui ne me surprenait, je prévoyais ses gestes, ses paroles. J’avais envie de tout plaquer, j’étouffais… » Nadine n’a pas tout plaqué. Elle a décidé de « faire rentrer de l’air dans sa vie » en se lançant dans une activité bénévole qui lui a permis d’exister en dehors de son couple, de se faire de nouvelles relations, mais aussi et surtout de retrouver une énergie et un enthousiasme contagieux. Au bout de quelques mois, elle s’est retrouvée « plus autonome, plus rayonnante et… plus amoureuse ! »

Etre deux, c’est aussi s’affirmer en sachant dire non. Cela paraît simple. Ça ne l’est pas tant que ça. L’idée que, lorsqu’on s’aime, on doit faire et avoir envie des mêmes choses est très enracinée dans nos esprits. « Si tu ne fais pas comme moi, c’est que tu ne m’aimes pas assez, traduit-on implicitement. Certaines personnes particulièrement “insécures” peuvent se sentir remises en cause et jugées si leur conjoint ne partage pas tous leurs goûts », constate Isabelle Filliozat, psychothérapeute. Alors qu’il faudrait au contraire cultiver, honorer nos différences, oser avoir des envies différentes et respecter celles de l’autre. Et ne pas oublier que lorsque nous l’avons rencontré(e), ce qui nous séduisait, c’était justement sa différence, une différence rabotée au fil des jours. Poli comme un galet, débarrassé de ses zones d’ombre, prévisible et familier, le lynx s’est transformé en gros chat domestique. Comment s’étonner de ne plus le désirer ?
2 – Eviter les sacrifices

Abandonner ses loisirs, ses amis sous prétexte d’accorder plus de temps à son couple ou, au contraire, se contraindre à adopter ceux de l’autre revient non seulement à renier sa singularité, mais aussi à nourrir inconsciemment une rancœur qui finira par resurgir à l’occasion d’une dispute. Le sacrifice est une forme de chantage qui finit toujours par empoisonner l’intimité du couple. Le sacrifié vit avec le fantasme d’être un jour récompensé pour ses sacrifices et la moindre tentative d’autonomie du partenaire est vécue comme une ingratitude insupportable.

De manière générale, faire systématiquement des concessions pour faire plaisir à l’autre aboutit au contraire de ce que l’on souhaite. On s’emprisonne dans une personnalité d’emprunt – à force de céder, de se couler dans le désir de son partenaire, sait-on encore qui on est et ce que l’on désire ? – et on finit par l’étouffer sous le poids de nos pseudo-sollicitudes.
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