La Médaille d’Officier de l’Ordre National à titre posthume décerné au défunt, par le Président de la République , Chef de l’État, Grand Maître des Ordres Nationaux du Mali.
Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA Président de la République, Chef de l'Etat, et Son Épouse KEITA Aminata MAIGA, Première Dame du Mali et Présidente de l'ONG AGIR, viennent de prendre part aux funérailles de M.Kerfala KOUYATÉ, Assistant de Presse et de Réalisation, Chargé de Mission, Responsable du Protocole au Cabinet de la Première Dame.
De nombreuses grandes personnalités du gouvernement, des Institutions de la République, le représentant de la famille et le fils du défunt, Chefs religiueux et coutumiers, parents, amis , collègues et collaborateurs , ont également pris part aux côtés du Président de la République, à ces funérailles.
Décoration du défunt par le Président de la République , témoignages des amis du monde de la Presse, des collaborateurs du Cabinet de la Première Dame du Mali , du Représentant
de la grande famille KOUYATÉ , oraison funèbres, remise du corps à la famille , Prière et levée du corps ont essentiellement marqué cette cérémonie solennelle.
Nous vous proposons ici les photos de la cérémonie solennelle, l'intégralité de l'oraison funèbres et la présentation des condoléances au nom du Président de la République, lues par le Général de Brigade, Grand Chancelier de l’Ordre national du Mali,
Karfala KOUYATÉ repose désormais au Cimetière de Niarela.
Dors en Paix , Karfala.
HONNEURS FUNEBRES RENDUS AU NOM DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, GRAND MAITRE DES ORDRES NATIONAUX
VENDREDI 30 DECEMBRE 2016
- Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Grand Maître des Ordres Nationaux ;
- -Madame KEITA Aminata MAIGA, Épouse du Président de la République;
- Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement ;
- Honorable Président de l’Assemblée Nationale ;
- Excellence Messieurs les Anciens Présidents de la République;
- Madame et Messieurs les Présidents des institutions de la République;
- Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;
- Messieurs les Anciens Premiers ministres;
- Distinguées Personnalités en vos titres, rangs et qualités tout protocole observé ;
- Mesdames, Messieurs ;
Que la Grâce d’Allah, en cette Sainte journée, accompagne nos prières.
’’Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive’’, disait Montaigne.
Hélas ! Il est arrivé ce dernier jour pour notre admirable frère feu Karfala KOUYATE.
Le char de la mort en effet, vient d’emporter le fils de Djéli Balla kouyaté et de Sira SOUCKO pour ce long et dernier voyage, pour son rendez-vous avec l’Eternel. L’absence de cet homme affable pèse déjà sur le peuple malien que le deuil, vient encore une fois de frapper.
Né à Bamako le 28 décembre 1946, feu Karfala fit ses études primaires à l’école de Quinzambougou pour obtenir le CEPE en 1959. Pour ses études secondaires, il franchit les portes de l’Ecole Normale de Banankoro où, de 1960 à 1964 il se soumit de bonne grâce à l’apprentissage de la pédagogie, mêlant allègrement l’enseignement de Montaigne à ceux de Rousseau, Makarenko ou Freinet pour aider à forger le corps et l’esprit des futurs cadres du Mali des premières années de l’Indépendance.
Cet homme alerte, prédisposé pour la formation, qu’il a choisie parmi d’autres métiers, se sentit à l’étroit dans l’enseignement classique des petites classes du fondamental ; et sa curiosité, son esprit d’initiative, trouvèrent leur assouvissement dans l’enseignement de l’Anglais pour lequel sa formation au laboratoire des Langues fut couronnée par un Certificat d’Aptitude à l’enseignement de la langue de Shakespeare.
Diplôme en poche, le jeune enseignant prit les routes du Mali profond pour aller enseigner l’Anglais, mais aussi l’Histoire et la Géographie, au Second Cycle de l’Ecole Fondamentale de Macina de 1965 à 1972.
Débordant d’énergie, le verbe haut, la sympathie contagieuse, ce touche à tout, réussit son test de communicateur et fit ses premières armes d’homme de presse à partir de 1972 à Radio Mali.
Faisant sienne cette assertion, je cite : ’’Ne vous souciez pas d’être sans emploi, souciez-vous plutôt d’être digne d’un emploi.’’, feu Karfala s’investit corps et âme pour mériter de la confiance placée en lui, en suivant des stages de perfectionnement, d’abord à la Deutsch Welle (la voix de l’Allemagne) de 1976 à 1977 puis à Radiotélévision Belge à Bruxelles en 1978, où il s’initia aux techniques de l’audio-visuelle pour réalisateur et producteur TV. Son parcours professionnel à l’ORTM fut jalonné par d’autres séminaires, d’autres stages de perfectionnement à Genève en Suisse en 1987, à la Radiotélévision de Malaisie à Kuala Lumpur en 1990-1991.
Enseignant de formation, feu Karfala KOUYATE, obtint un changement de cadre/corps en 1992 pour devenir ainsi Assistant de Presse et de Réalisation.
Travailleur infatigable, au rire contagieux, , ce ‘’miel de la parole’’ a contribué à raffermir les premiers pas de la télévision malienne pour laquelle il réalisa nombre d’émissions, de magazines et de documentaires. Pour toutes les personnes de cette génération, les reportages et commentaires des courses hippiques organisées ici à Bamako, restent à jamais gravés dans les mémoires tant le bagou, la fougue du ‘’maître de la parole’’ Kouyaté, rendaient vivaces ces instants hippiques.
S’il avait ce talent inné de dompter la parole, feu Karfala KOUYATE était aussi d’une discrétion à toute épreuve, d’une efficacité sans borne, ne plaçant jamais dans ses relations professionnelles ou sociales, un timbre plus haut que l’autre. Ces qualités, notre frère les mit autrement au service de son pays. C’est ainsi qu’il fut nommé agent de Protocole, affecté au service de l’Honorable Ibrahim Boubacar KEITA, alors Président de l’Assemblée Nationale, avant de se retrouver plus tard comme chargé de mission, responsable du Protocole de la Première Dame.
Fidèle d’entre les fidèles, feu Karfala KOUYATE a perpétué avec brio les traditions des grandes familles Gnamakala du Mandé profond en rappelant que le Djali a fondamentalement un Djatigui et que la fidélité à une famille ne saurait se négocier.
L’image que tu laisses à ta fratrie, à tes amis et collaborateurs, à tes ‘’Djatigui’’, c’est celle d’un homme fier, discret certes, mais efficace à souhait dont le lexique ne connaissait pas le mot repos.
Jamais avare de bons mots pour consoler, tu rendais possible l’impossible aux nombreuses personnes qui sollicitaient les services du Cabinet de Mme la Première Dame.
- Ce don de soi, cet altruisme, ce respect de la tradition lié à une profonde connaissance du monde d’aujourd’hui, ont de tout temps retenu l’attention de son Excellence Monsieur Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;le Président de la République, Chef de l’Etat, Grand Maître des Ordres Nationaux, qui vient ici, en ce lieu, matérialiser l’attachement et la reconnaissance éternelle du peuple Malien, par la Médaille d’Officier de l’Ordre National à titre posthume décerné au défunt.
Les visages ravagés par la douleur, ces hommes et femmes inconsolables, les témoignages élogieux mais pleins d’humilité que nous venons d’écouter, marquent la gravité de l’instant que nous vivons en l’après-midi de cette sainte journée.
Journée traditionnelle de recueillement, de prière, de communion avec Allah notre Créateur et son Prophète (Paix et Salut sur Lui.), ce vendredi cependant, restera de triste mémoire le jour où nous les Maliens, accompagnons notre cher et regretté frère pour son dernier et plus long voyage vers le monde de la Vérité.
Que nos prières et nos bénédictions servent de viatique à feu Karfala Kouyaté, pour que l’Omnipotent lui réserve une place de choix parmi les plus méritants, dans son Paradis éternel, et permette au Peuple malien réconcilié et en paix avec lui-même, de continuer à vénérer nos morts pour ce qu’ils ont été et ont fait pour ce beau pays.
Au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Grand Maître des Ordres Nationaux, au nom des membres du Conseil des Ordres Nationaux et à mon nom propre, je présente à la famille, aux parents, amis et collaborateurs, aux hommes des media et de la communication, mes condoléances les plus émues.
Comme le disait F. Mitterrand, ’’Penser aux morts, c’est assurer la survie des gens qu’on a aimés, en attendant que les autres le fassent pour vous. C’est un devoir de mémoire’’ Kouyaté, le peuple malien l’assumera, car vous fûtes un fidèle parmi les fidèles, au service de vos Djatigui, au service de la République.
Que la Terre vous soit légère, AMEN !
-Mesdames, Messieurs nous vous prions de bien vouloir vous levez s‘il vous plaît.
AUX MORTS !
-Veuillez bien vous rasseoir s’il vous plaît.
Je vous remercie.