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Maitre Demba Traoré, secrétaire à la communication de l’URD : «Tous les signaux montrent que le Mali s’achemine lentement mais sûrement vers l’alternance en 2018 »
Publié le lundi 2 janvier 2017  |  Le Pouce
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali
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En cette fin d’année 2016 et au seuil du nouvel an 2017, l’heure est au bilan des évènements passés et aux projections futures. C’est dans cette démarche objective que nous avons rencontré le secrétaire à la Communication du bureau politique national de l’Union pour la République et la Démocratie, Maître Demba Traoré et moins secrétaire politique de la section URD de la commune VI. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, il nous fait sa lecture de la situation politique du Mali.

Le Pouce : Nous nous acheminons vers la fin de l’année 2016, peut-on savoir ce que vous retenez de l’année et les faits qui vous ont marqués ?

Maître Demba Traoré :« Je vous remercie infiniment. J’avoue très sincèrement que 2016 a été une année particulièrement difficile et meurtrière pour notre pays et ses alliés. Depuis bientôt quatre ans, la MINUSMA séjourne dans notre pays pour aider nos autorités à sécuriser la population et surtout à stabiliser la partie septentrionale, qui a été envahie par les terroristes et les djihadistes.

En cette année 2016, nous avions eu beaucoup de pertes en vie humaines, aussi bien que civiles que militaires maliennes et étrangères. Je profite de votre micro pour présenter une fois de plus mes condoléances les plus attristées aux familles endeuillées, m’incliner devant la dépouille de tous les soldats tombés pour la défense de la patrie et surtout souhaiter un prompt rétablissement à ces nombreux blessés civiles et militaires de ces actes barbares et inhumains causés par des djihadistes. L’année 2016 a été difficile sur tous les plans. Sur le plan économique, le Mali n’arrive pas à décoller, malgré que 2013 jusqu’à nos jours, tous les partenaires financiers se sont mobilisés à son cheveux.

Mais malheureusement, jusqu’à présent, nous n’arrivons pas à faire profiter notre économie de tous ces avantages et de toutes ces aides de ces bons offices qui sont aujourd’hui au bénéfice du peuple Malien. Egalement, les rapports sociaux se sont beaucoup détériorés. Nous constatons un manque de dialogue social criard. 2016 a été émaillée par beaucoup de grèves et de préavis de grèves dont certains ont été avortés, parce que tout simplement des promesses ont été tenues. Malheureusement, ces promesses ne sont pas satisfaites. Je suis sûr et certain que l’année2017 risque d’être aussi très secouée par ces mouvements sociaux dans plusieurs secteurs de l’Etat.

Ce qui n’est pas surtout quelque chose d’acceptable dans un pays qui est en crise. Si malgré la crise sécuritaire qui secoue depuis longtemps, on n’arrive pas à assurer le dialogue social digne de ce nom, le pays continuera à prendre un coup très sérieux. En qui concerne la détérioration du climat politique, on a vu souvent certaines sorties qui manquent de sagesses de la majorité, notamment du parti au pouvoir, le RPM. Depuis 2016, le RPM traite les opposants de putschistes.

D’abord, le tout puissant secrétaire général de l’époque, devenue ensuite le président du RPM. Nous savons tous comment et pourquoi. Mais il continue à faire des déclarations à l’en porte pièces. Toute chose qui contribue à détériorer encore davantage la situation politique de notre pays. Je pense que, aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour obliger, à mon avis le parti au pouvoir et le gouvernement, à faire en sorte que les gens puissent s’entendre. Si de par leur mauvaise gouvernance, la corruption qui est devenue aujourd’hui, la règle, le mensonge devenu une marque de fabrique de ce régime IBK, alors, le pays s’achemine vers le chaos. C’est regrettable qu’on choisisse ce moment de fin d’année pour mettre de l’huile sur le feu.

Je crois que le Mali est en train de vivre l’un des pires moments de son existence. En résumé, l’année 2016 a été une année très difficile et meurtrière. 2016 n’a pas permis aux hommes politiques, sociétés civiles, aussi bien que l’ensemble de population de se sentir satisfait. Au-delà de non satisfaction, les gens sont inquiets. Les gens sont en train de perdre espoir. L’insécurité n’est plus le nord seulement, c’est tout le pays. Le centre est coupé du reste du pays. Le nord évolue à part et le reste du pays aussi. Pratiquement, nous avons l’impression de vivre dans trois ou quatre pays différents. Cela est inacceptable.

Tout le monde a vu dans que les élections communales ont été organisées dans des conditions très pénibles. Aujourd’hui, c’est le parti au pouvoir qui se plaint à la justice de la mauvaise organisation de ces élections et demande presque dans toutes les localités du pays, l’annulation des résultats. Comment on peut comprendre ça. Nous aujourd’hui en plein contentieux post électoral et la plupart des recours sont initiés par le parti au pouvoir, qui a ses ministres dans le gouvernement qui organisé ces élections.

C’est ce gouvernement qui dit publiquement que les élections ont été bien organisées. On a entendu des déclarations pour dire que le taux de participation de ces élections a battu tous les records du Mali démocratique. Malgré tout c’est le parti au pouvoir qui demande partout l’annulation des élections. Ça veut dire que, quelque part, ces élections qui devaient servir à doter nos collectivités territoriales d’exécutifs dignes de ce nom, se trouvent être écorché. Des milliards ont été engloutis dans ce processus. Vous avez vu les échanges qui ont eu lieu autour même de la loi électorale qui devait s’appliquer.

Quand c’est le ministre de l’Administration qui écrit pour dire que c’est l’ancienne loi qui va continuer à gérer le processus. Dans le même temps, dans les documents électoraux, les procès-verbaux et les opérations électorales envoyés au niveau des préfets, il est bien précisé que le processus se gère avec la nouvelle loi électorale. C’est très grave. A qui profite cette cacophonie ? Tout cela montre que nous avons assisté à une année difficile. L’insécurité a atteint pratiquement tous les coins et recoins du pays. La mauvaise gouvernance, n’en parlons. La gabegie financière, est devenue la règle. C’est l’exception qui constitue maintenant la bonne gestion. Nous ne connaissons ce phénomène depuis longtemps ».

Le Pouce : Sur le plan local, en tant que secrétaire politique du parti en commune VI, avez-vous des motifs de satisfaction ?

Maître Demba Traoré :« Bien sûr, vous savez que la commune VI du district de Bamako est très convoitée. Très politisée, elle est la plus grande commune de Bamako. C’est la commune qui a beaucoup plus d’opportunités. C’est la plus peuplée et aujourd’hui, l’URD est arrivée en tête dans cette commune au sortir des communales dans des conditions très difficiles. Nous avions 34 listes en compétition. Nous nous sommes battus. On était déjà considéré comme des gros outsiders parmi tous ces grands partis qui siègent au gouvernement, et surtout face au parti au pouvoir, le RPM qui s’était engagé mordicus à faire main basse sur toute les mairies du district de Bamako.

Nous sommes dans un pays où les gens commencent à comprendre certaines réalités. Et surtout les élections de proximité, les populations sont entrain de comprendre. Le processus va gagner du terrain petit à petit. La commune VI a exploré. La commune VI est devenue l’illustration parfaite du vote sanction contre le pouvoir en place. C’est ça la réalité. Nous sommes un parti d’opposition. Voire un parti d’opposition émerger dans une capitale comme Bamako, aujourd’hui, et au premier mandat du Président de la république qui est à sa troisième année, cela veut ce que ça veut dire.

Nous avons travaillé, mis en place un dispositif organisationnel très efficace. On s’est donné des objectifs d’abord. Nous avions aligné des personnes qui peuvent faire aujourd’hui, l’affaire de la commune. La commune VI a besoin de compétence. Elle a besoin des gens auxquels, elle fait confiance. Nous avions choisi des jeunes, des femmes, des personnes d’un certain âge. Nous avions compris que cet ensemble peut faire le bonheur de la commune. Mais pas cet ensemble seul.

Nous avions décidé de donner la main à tous les partis politiques qui ont bénéficié des élus en commune VI, pour faire la commune, ensemble. Aucun parti pris isolement ne peut développer une collectivité, et surtout une collectivité comme la commune VI. Neuf partis politiques ont eu des élus. Et nous avons décidé de tendre la main à tous ces partis politiques pour qu’on puisse cheminer ensemble. Tout le monde a répondu oui à l’appel, à l’exception du parti au pouvoir. Nous avions dit que nous allons continuer avec nos alliés à leur tendre la main, pour qu’ensemble, on puisse développer cette commune. Aujourd’hui, je suis très satisfait. Je suis un secrétaire politique comblé.

Je profite de l’occasion pour remercier et féliciter une fois de plus, les militants et les responsables de l’URD en commune VI, à commencer par notre secrétaire général M. Ousmane Samassékou. Je félicite notre tête de liste qui est l’actuel maire, Alou Coulibaly et l’ensemble de nos candidats pour leur engagement. Je remercie et félicite également les populations de la commune VI, puisse que ce sont elles qui ont accepté de croire en nous, en nous accordant leur suffrage et de nous essayer pour voir dans les cinq ans à venir, ce qu’on peut faire pour améliorer leur cadre de vie. Je profite également de l’occasion pour remercier et féliciter l’ensemble des partis politiques qui étaient en compétition, ceux qui ont obtenu des élus et ceux qui n’ont pas eu la chance d’en avoir, pour dire à tous et à toutes que l’URD est un parti ouvert à leur remarque, suggestions. Nous pensons que main dans la main, nous allons faire en sorte que nous soyons un très bon exemple dans le pays ».

Le Pouce : Comment percevez-vous 2018 ?

Maître Demba Traoré : « Tous les signaux lancés par les Maliens donnent l’odeur du changement. Personne ne veut revivre un tel régime. Certainement, ceux qui sont les véritables artisans de ce régime font la sourde oreille et ferment leurs yeux sur les réalités. Nous sommes dans un pays où les Maliens sont devenus conscients du fait que nous sommes gérer par un régime incompétent, incapable de satisfaction au peuple. C’est pourquoi, je demeure convaincu que 2018, il y aura une alternance. Sans cela le pays va disparaître. Je pense que les signes de l’alternance ont commencé.

Les résultats que l’URD a obtenus lors de ces élections communales sur le plan national, malgré les conditions désastreuses d’organisation, les pressions, les tentatives de sabotages, les menaces qui pesaient sur nos candidats dans certaines localités du pays, nous avons pu avoir un score honorable. En plus, il y avait le second tour des législatives à Tominian, nous avons remporté haut les mains, avec la bonne manière. J’ai l’habitude de dire lors d’un point de presse que, de toutes les législatives partielles, qui ont été organisées de 2013 à aujourd’hui, le parti URD est sortie toujours premier.

Au second tour, on utilise de manière abusive les moyens de l’Etat pour faire passer le candidat de la majorité. Les populations sont en train de comprendre ce jeu. Nous en avons été victimes à Baraouéli, à Ansongo, Yorosso, en Commune V. Et cette fois ci, les populations de Tominian ont dit non, non et non. Elles ont voté le candidat de l’URD, Ange Marie Dakouo, que je félicite. Je remercie et félicite tous les responsables et les militants de l’URD et surtout nos partis alliés à Tominian, qui ont fait élire avec la belle manière notre candidat. Tous les signaux montrent que le Mali s’achemine lentement mais surement vers l’alternance en 2018. ».

Le Pouce : En cette veille de nouvel an, avez-vous un message particulier de bonne et heureuse année à l’endroit de la population du Mali ?

Maître Demba Traoré :« A la veille de chaque nouvelle année, on est obligé de se vêtir d’un manteau d’espoir, de prier le bon Dieu, pour que l’année qui arrive soit une bonne année. Je souhaite que l’année 2017 qui arrive soit une année qui nous fait oublier toutes ces crises et difficultés que nous avons connues en 2016. Je prie le bon Dieu pour que toutes les Maliennes, tous les Maliens, chacun en ce qui le concerne, dans son foyer puissent avoir la paix, la quiétude, la sécurité, le bonheur qu’il faut, l’éducation pour les enfants, la santé qu’il faut pour travailler, de l’emploi pour les jeunes.

C’est extrêmement important quand on est indépendant et subvenir à ses besoins. Rien n’est plus important que cela. Je demande au bon Dieu de faite en sorte que les espoirs des Maliennes et Maliennes soient comblés en 2017, que la paix revienne dans notre pays et que les Maliens soient réconciliés, que les crises soient considérées comme un souvenir lointain afin qu’on s’achemine vers de véritables développements. Cela ne pourra pas se faire aussi sans une prise de conscience des uns et des autres et surtout ceux qui ont la lourde charge de diriger ce pays. Il faut une nouvelle prise de conscience. Il faut qu’ils sachent que le pays souffre énormément. Les vœux sont toujours des vœux, mais pour qu’ils se concrétisent, il faut qu’il y ait une véritable dose de sagesse et d’engagement au profit des populations ».

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
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