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IPR/IFRA : L’agriculture éco-biologique fait tache d’huile
Publié le mardi 3 janvier 2017  |  L’Indicateur Renouveau
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L’Institut polytechnique rural (IPR/Ifra) de Katibougou a organisé le 31 décembre 2016 une journée porte ouverte consacrée à la visite des parcelles agro écologique et biologique de Koulikoro dans le cadre du projet “Institutionnalisation de l’agriculture écologique et biologique (AEB)”. Le maraîchage est au cœur de ce système.

La visite rentrait dans le cadre des activités de communication et d’information du Pilier 2 porté par l’IPR/Ifra de Katibougou dans le projet “Institutionnalisation des initiatives de l’agriculture écologique et biologique (AEB)”. Elle faisait suite à deux jours d’atelier et une conférence de presse organisée à Bamako au siège de l’AOPP par les acteurs dans le cadre de la relance des activités du projet, initiative des chefs de l’Etat africains qui ont pris en 2011 une résolution en faveur de l’agriculture biologique écologique. Elle vise à institutionnaliser les principes de cette forme d’agriculture dans les politiques et programmes de développement agricole des pays d’ici 2025.

Les acteurs du projet accompagnés d’une forte délégation de la presse venue de Bamako et de la ville de Koulikoro ont visité les champs et centre de démonstration de maraîchage agro-éco-biologique. Il s’agit entre autres des parcelles de production de plantes médicinales à IPR, des parcelles maraîchères biologiques des femmes Benkadi de Kolèbougou et celles du système de muret à Kayo.

Cette visite était placée sous la conduite de Binogo Ouologuem, représentant le gouverneur de la région de Koulikoro, avec à ses côtés le représentant du directeur national de l’agriculture et des acteurs de l’IPR et de l’AOPP.

La délégation a constaté les efforts inlassables des maraîchers qui pratiquent singulièrement l’agriculture écologique et biologique avec l’utilisation exclusive de l’engrais organique contrairement à l’agriculture conventionnelle qui utilise l’engrais chimique minéral pour la nutrition des végétaux.

Les visiteurs ont été impressionnés par les techniques innovantes notamment l’ingéniosité de la technique des murets qui consiste à construire avec des briques des planches pour y effectuer le maraîchage.

A Kayo, Amadou Z. Koné a révélé cette technique au grand public. Elle lui permet de produire à suffisance des produits bio destinés aux restaurants de la place. On y trouve de la pomme de terre, de la tomate, des carottes la papaye, etc. A côté, il dispose d’un parc à bétail qui ravitaille le potager en fumier organique ainsi qu’un système d’irrigation bien structurée.

A Kolèbougou, la délégation a visité le périmètre maraîcher biologique des femmes. A l’IPR de Katibougou, chargé de la vulgarisation de l’initiative, elle a visité des champs d’expérimentation exclusivement biologiques n’utilisant que des fumiers organiques et des techniques invasives d’insectes applicables en maraîchage sans utiliser des pesticides. Ici, on est engagé en faveur d’une agriculture durable respectable de l’environnement.

A l’issue de cette visite, le directeur des études de l’IPR/Ifra a animé un point-presse.

Le directeur des études, Dr. Lassine Soumano, a fait un bref historique de l’IPR/Ifra. L’Institut a fêté son centenaire il y a une dizaine d’années. Il est toujours engagé dans la formation des élites du développement rural.

Dans ce projet de vulgarisation de l’AEB, il est confié à cette structure l’information et la communication de par sa position stratégique de formation de la masse critique vouée dans les différents domaines de l’agriculture.

Le représentant du DNA, Amadou Cheick Traoré, a réitéré l’engagement de son département à accompagner cette initiative salutaire qui va contribuer à booster la production et la productivité du secteur de maraîchage contributif dans le combat pour l’autosuffisance alimentaire et salué la mobilisation des médias. Il a invité à la capitalisation des acquis de l’AEB au compte de la DNA afin d’intéresser un maximum de cibles à adopter cette méthodologie efficace de production avec moins de frais dans le but d’assurer l’autosuffisance alimentaire.

Binogo Ouologuem, représentant du gouvernement, a apprécié l’introduction de l’AEB axée sur le maraîchage qui fournit un complément d’aliments nécessaires à la nutrition. Il a invité à la vulgarisation et l’appropriation par un ensemble les différentes techniques observées sur le terrain, notamment dans les zones touchées par les catastrophes naturelles du pays.

Ousmane Daou

Ils ont dit

Amadou Sékou Koné, secteur agricole de Koulikoro :

“La technique des murets a été inventée à Youwarou entre 1980-1988 par Roger Michel, coopérant suisse, agronome. C’est suite à des observations constatées dans les milieux dévastés par les conflits et les calamités naturelles qu’il a mis en place cette technique des murets. Elle est pratiquée aujourd’hui par Souleymane Coulibaly, un restaurateur dans le but de produire des produits bio. Les murets sont un espace aménagé sur une longueur de 12 m et d’1 m de largeur et de 40 cm de hauteur. Le milieu agronomique est composé d’argile, de sable et de matières organiques issues d’un parc de bétail. On peut y ajouter de la chaux. Le champ, un périmètre de ¼ ha, comprend 113 murets et une ceinture verte invasive des insectes composées du basilic, des papayers. Aujourd’hui, notre culture est bio sans engrais chimique minéral très prisée dans les restaurants de Bamako. On y trouve de la tomate, de la pomme de terre, des choux, de l’ail, etc.”

Pr. Mamadou Sangaré, Centre d’innovation verte de l’IPR/IFRA :

“Ici dans ce centre, on dispose de trois systèmes d’irrigation : goutte-à-goutte, jets d’eau et système californien. Les cultures de banane, de pomme de terre, de papayer, du riz Nérica, sont basées sur le système AEB. Nous utilisons les engrais organiques produites par certaines unités industrielles de la place pour connaître leur efficacité en termes de rendement pour vulgariser leur utilisation au bénéfice de l’AEB. Les cultures poussent à merveille sans engrais chimique minéral comme pour dire que la culture bio est possible. Une agriculture durable respectueuse de l’environnement”.

Fatoumata Coulibaly, Association Benkadi, Kolèbougou :

“Nous sommes une vingtaine de femmes au sein de notre association. Nous pratiquons le maraîchage écologique et biologique depuis bientôt 13 ans avec le soutien de Helvetas-Mali. Depuis que nous avons commencé, nous utilisons des fumiers organiques et non de l’engrais chimique minéral. Nous parvenons à prendre en charge beaucoup de nos dépenses avec ce travail. Nous remercions Helvetas et ses partenaires pour tout leur soutien à notre groupement, basé à Kolèbougou à la porte de Koulikoro”.
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