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Détérioration générale de la sécurité : Comment les groupes armés ont envahi le centre du Mali
Publié le jeudi 5 janvier 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Djihadistes
© AFP
Djihadistes d`Ansar Dine dans le Nord du Mali
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Autour d’une communication sur « le centre du Mali face aux tensions communautaires et au défi djihadiste » lors de la de la 2ème édition du colloque international qui réunit, pendant quatre jours à Bamako en décembre dernier autour du thème « La montée de l’extrémisme violent comme menace sur l’État, la cohésion sociale, les droits et libertés », Boubacar Ba, Juriste, spécialiste en résolution des conflits, a donné des explications enrichissantes sur l’évolution de la crise au Mali où les groupes profitent de l’absence de l’Etat pour s’installer désormais dans le centre du pays.

Chez nos confrères du Sahélien, Ba a expliqué qu’il « Il y a une émergence d’acteurs nouveaux qui sont constitués de groupes armés, de rebelles, des milices d’autodéfense. Ces groupes sont l’émanation des populations. Ce ne sont pas des étrangers, ils sont issus du terroir. A l’Est du delta central, dans la zone qu’on appelle le Senomango, c’est-à-dire Douentza, Koro et Bankass, il y a des groupes qui sont issus du milieu pastoral qui ont des connivences avec les groupes terroristes comme le MUJAO et le Front de libération du Macina. Ils utilisent les conflits locaux pour développer des revendications.

En l’absence de l’Etat, des élus, de l’administration, ce sont eux qui contrôlent les ressources naturelles. Aujourd’hui, il y a une question de relation de pouvoir qui se pose entre les structures traditionnelles anciennement établies et ces acteurs émergents qui veulent aussi avoir leur mot à dire dans la gestion des relations sociales, dans la gestion du pouvoir local, dans la gestion des ressources naturelles. C’est valable à l’Ouest du delta central, notamment dans le cercle de Ténenkou où, il y a eu un conflit entre agriculteurs et éleveurs. L’enjeu, c’est le contrôle des territoires, des ressources et du pouvoir local».

Il a ajoutera que « pour que ces groupes puissent s’installer, ils déstabilisent le système en s’appuyant sur les conflits, mais aussi en montrant à ces populations qu’elles n’ont plus de repère aujourd’hui. Ils fragilisent la société et disent aux gens qu’ils n’ont pas de recours et qu’ils sont les seuls, puisque l’Etat n’est pas là. Ils amènent une autre identité que nous, nous ne comprenons pas. Cette identité est basée sur la violence et sur les milices d’autodéfense. Cela amène une sorte d’extrémisme violent qui bloque tout. C’est cette identité qui est menacée, cette absence de démocratie, d’état de droit ».

Pour sortir de cette situation, Boubacar Ba prône que « Dans un premier temps, il va falloir identifier les foyers d’évolution de ces groupes-là. Il faut bien les localiser, voir quelles sont leurs caractéristiques. Il y a parmi eux, des groupes d’autodéfense communautaires, des groupes dits djihadistes. Il va falloir les répertorier, voir leur lien avec les acteurs du nord qui les influence, même les acteurs internationaux. Le lien entre le groupe état islamique qui commence à prendre corps dans le pays et Aqmi qui est au nord. Il faudra bien les identifier pour voir quel type de processus permettra de continuer à discuter avec leurs représentants. Il faut aussi voir la possibilité d’extraire les jeunes de ces groupes, parce que c’est là le danger. Ensuite, il faut répondre par un projet communautaire très fort, par une forte sensibilisation des acteurs sur le terrain, par une conscientisation au niveau national avec les élites locales, les gouvernants ainsi que la société civile qui doit s’activer pour trouver des solutions ».

Nabila
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