Dans son adresse à la nation à l’occasion de l’avènement du nouvel an, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé des mesures de grande envergure pour la stabilité du pays. Des annonces qui ont non seulement rassuré ses compatriotes, mais aussi ont prouvé qu’il est en train de reprendre la situation en main.
A l’occasion du nouvel an, outre ses vœux les meilleurs pour le peuple malien, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta s’est montré plus poignant, très déterminé à honorer ses promesses de campagne. En l’occurrence la reconquête de l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens. C’est du moins ce qu’on peut retenir de son adresse à la nation à l’occasion de la nouvelle année 2017. Après avoir rendu grâce à Allah de vivre une fois de plus ce moment solennel, le Chef de l’Etat a évoqué les difficultés qui n’ont pas épargné le Mali au cours de l’année écoulée. Difficultés, qui ne doivent pas nous faire perdre de vue les acquis pour le développement du Mali et les efforts consentis pour les objectifs prioritaires du Président IBK.
À savoir le rétablissement de la paix et de la sécurité. En sa qualité de Président de la République, il se dit engagé d’entretenir chez nos compatriotes la flamme de la fierté nationale. Dans cette logique, précise IBK, de nombreuses actions ont été entreprises et d’autres sont en cours de réalisation et d’élaboration. Au plan de la sécurité, le président a fait une annonce qui a émerveillé tous les Maliens, tous bords confondus. Il s’agit du renforcement du vecteur aérien des forces de défense et de sécurité. A l’en croire, la sécurité du Mali se fortifiera, elle se construit déjà sur l’engagement et la bravoure de nos forces armées de défense et de sécurité. « Je tiens à rendre ici un hommage particulièrement appuyé au réarmement moral qui caractérise le comportement de nos troupes sur des théâtres d’opération extrêmement difficiles. Je puis assurer nos braves soldats que la Nation malienne ne lésinera pas sur les moyens à mettre à leur disposition pour qu’ils accomplissent leur devoir sacré. Comme l’atteste l’acquisition récente de deux avions de transport et de deux hélicoptères de manœuvre qui vont accroître de manière significative les capacités opérationnelles des FAMa».
L’accélération de la mise en œuvre de l’accord pour la paix
Concernant la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’orateur admet que le processus connaît certes des retards. Mais qui ne sont pas le fait du Gouvernement du Mali. Toutefois, affirme-t-il, l’Etat s’impliquera encore davantage dans le retour de la stabilité au Nord de notre pays. « C’est ainsi qu’au cours du premier trimestre 2017 seront installées les autorités intérimaires dans toutes les localités où n’ont pu être organisées les élections communales. Cette opération, lorsqu’elle sera terminée, accélérera le redéploiement de l’Administration et facilitera la réinstallation des services sociaux de base. Elle permettra aussi l’organisation plus efficiente du retour et de la réintégration de nos concitoyens réfugiés ou déplacés », soutiendra-t-il.
Avant d’ajouter qu’un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali sera posé avec la tenue au mois de mars 2017 de la Conférence d’entente nationale. Cette conférence, dit-il, doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit au Nord du Mali. C’est donc à un exercice décisif pour notre devenir que sont conviés sans exclusive les fils et les filles de ce pays.
L’amélioration des conditions de vie des Maliens
Pour le président de la République, l’impératif pressant du rétablissement de la sécurité et la nécessité de raffermir la cohésion nationale ne lui font pas perdre de vue l’acuité de la demande sociale. Avant d’évoquer les nouvelles mesures visant à améliorer nos conditions de vie, il a rappelé que dans son souci de préserver le pouvoir d’achat grâce à une politique constante de soutien à la consommation, les prix des denrées de première nécessité ainsi que ceux des céréales restent dans leur ensemble inférieurs à ceux pratiqués dans la région ouest-africaine. De même, dans le domaine de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de l’Etat, « nous avons procédé à une augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 20% sur la période 2015-2017.
Ces mesures ont été renforcées par une baisse de huit points sur le taux d’impôt sur les traitements et salaires. Et de 2013 à ce jour, l’incidence financière pour l’Etat de l’octroi des primes et émoluments aux agents publics s’élève à 75 milliards de francs CFA », soulignera-t-il. Malgré ces efforts et les ressources limitées de notre pays, le Chef de l’Etat juge indispensable de faire plus en faveur des couches défavorisées de nos populations ; de réduire des inégalités inacceptables dont sont victimes nombre de Maliens dans l’accès aux services sociaux de base. Pour ce faire, annonce-t-il, l’Etat procédera dès le premier trimestre 2017 au lancement d’un Programme d’urgences sociales.
Ce programme qui s’étendra sur la période 2017-2020 concernera plus particulièrement les secteurs de l’eau, de l’éducation, de l’énergie, de la santé et des pistes rurales. Ainsi, promet-il, un programme de généralisation des cantines scolaires sera exécuté au cours de ladite période. «Dès la rentrée prochaine une action couvrant l’intégralité du territoire national offrira fournitures et équipements scolaires aux enfants des ménages les plus démunis», précise le Président IBK.
Le taux d’accès à l’énergie sera relevé grâce à un vaste programme d’implantation de centrales d’énergie solaire et de centrales hybrides. L’accès à l’eau, accès tout à la fois géographique et financier sera facilité pour les populations à faibles revenus par la multiplication des aménagements et des points d’eau, y compris en milieu urbain et semi urbain.
La révision constitutionnelle en vue
Selon le président de la République, le Mali a tiré des leçons de la crise sécuritaire et institutionnelle qui a déstabilisé nos institutions. Il s’agit des lacunes et insuffisances relevées dans la Loi fondamentale tant par la Cour constitutionnelle que par les acteurs politiques et la société civile. A cela s’ajoute la prise en compte des réformes prévues dans l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ces exigences, affirme IBK, rendent incontournable la révision de notre Constitution. «Aussi, je ferai déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale dès l’ouverture de la prochaine session parlementaire un projet de loi portant révision de la Constitution», soutiendra-t-il.
Pour lui, les propositions faites dans ce projet ne visent que le renforcement de l’Etat et de la souveraineté de la Nation. Elles se donnent ensuite comme finalité de fortifier les Institutions de la République en assurant leur permanence et leur continuité, en clarifiant leurs rapports ainsi qu’une organisation rationnelle et efficiente des pouvoirs publics.
«Le proche passé nous a instruit sur les préventions, les inquiétudes et les procès d’intention qui accompagnent inévitablement tout projet de révision constitutionnelle. Mais je puis vous assurer que les propositions de modification de la Constitution de la IIIème République du Mali n’ont d’autre justification que la défense des intérêts supérieurs de notre pays. Elles n’ont d’autres objectifs que le renforcement de nos Institutions, de l’Etat de droit et de la démocratie ainsi que la préservation de la paix. Le peuple sera d’ailleurs l’arbitre ultime du bien-fondé de l’initiative puisqu’après son adoption par la Représentation nationale, la Loi fondamentale révisée sera soumise à l’approbation de nos concitoyens par référendum », a-t-il clarifié.
Oumar KONATE