S’achemine-t-on vers l’option militaire contre le pouvoir de Yahya Jammeh en Gambie? Cette interrogation se justifie quand on sait que la Cédeao avait, lors du sommet annuel tenu au Nigeria, il y a quelques jours, annoncé l’investiture d’Adama Barrow, le 19 janvier prochain.
Après l’échec de la mission de la Cédeao pour tenter de convaincre Yahya Jammeh de céder le pouvoir après son revirement, celui-ci a durci sa position ces derniers temps. Il dit être prêt à mourir plutôt que d’abandonner le pouvoir.
Est-ce cette sortie qui amène le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain de Souza, à annoncer que le Sénégal prendra la tête des opérations en cas d’intervention militaire en Gambie?
« La date limite butoir que nous avons, c’est le 19 janvier, à laquelle le mandat du président Yahya Jammeh finit », insiste Marcel de Souza, président de la Commission de la Cédéao. « S’il ne s’en va pas, nous avons les forces d’attente qui sont déjà mises en alerte. Ces forces d’attente doivent pouvoir intervenir ou faire rétablir la volonté du peuple», prévient l’officiel.
Le choix porté sur le Sénégal a été rendu public au Mali, lors d’une visite de M. Da Souza à Bamako.
« Le Sénégal a été désigné par ses paires pour prendre la direction de l’opération », précise Marcel de Souza.
Rappelons que le gambien Jammeh a condamné l’appel des Chefs d’Etat de la CEDEAO à accepter la victoire de son adversaire Adama Barrow, élu le 1er Décembre 2016.
Mais devant l’application de cette extrême décision, les fils du dialogue ne sont pas rompus avec Yahya Jammeh. Ainsi, le président du Nigeria Muhammadu Buhari lui fera passer un message : s’il accepte de partir en douceur, sa sécurité sera garantie.
A.Diallo