SociétéLe Président du REDECOMA à propos de l’amélioration du cadre de vie du consommateur malien ! : «Le Gouvernement fait tout pour soulager le panier de la ménagère»
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Publié le vendredi 6 janvier 2017 | L'Observatoire
Au seuil du nouvel an 2017, tout le monde formule ses vœux de voir la nouvelle année soulager ses souffrances. Badou Samounou, Président du Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (REDECOMA), souhaite le soulagement du panier de la ménagère en 2017. Il l’a dit à votre humble serviteur qui est allé à sa rencontre. Entretien.
L’OBSERVATOIRE : l’année 2016 qui vient de s’achever aura été celle d’intense lutte pour le défenseur des droits des consommateurs que vous êtes.
J’aimerais savoir ce qui vous a marqué le plus courant 2016 en termes d’amélioration du quotidien des consommateurs du Mali ?
Badou Samounou : L’année 2016 qui vient de s’achever a connu, à l’instar des autres années, un engagement, une lutte pour défendre les droits des consommateurs partout au Mali. J’en veux pour preuve l’adoption par les Députés l’application de loi portant ‘‘Protection du consommateur’’ qui a voté en 2015 et l’application en 2016 suivant le décret N°2016-0482/P-RM du 07 juillet 2016 fixant les modalités d’application de la loi N°2015 du 16 juillet 2015 portant ‘‘Protection du Consommateur’’. Cela est une très grande avancée pour nous, défenseurs des droits des consommateurs, parce que ça nous permet de faire notre travail en connaissance de cause et, par la même voie, aux opérateurs économiques de prendre en compte plusieurs de nos préoccupations.
Concernant nos actions en 2016, nous nous réjouissons du fait que le gouvernement ait pris conscience de la nécessité de nous accompagner dans nos actions de tous les jours. Nous avons, avec l’accompagnement du gouvernement, fait maintenir stables les prix des denrées alimentaires ; notamment, la viande pendant le mois de carême. Car, à un moment donné, les bouchers ont failli aller en grève. Une grève qui a pu être évitée grâce à la clairvoyance du gouvernement malien qui a pris langue avec les acteurs concernés. Nous, en tant que défenseurs des droits des consommateurs, avons participé à ces négociations. Le gouvernement fait tous les efforts pour contenir les prix des denrées de première nécessité. La preuve est la mise en place de la commission nationale de prix où les associations des consommateurs y ont des Représentants même si le REDECOMA n’est pas représenté.
En tant que force de proposition auprès des décideurs en matière de fixation des prix, vous êtes bien placé pour apprécier le vécu des consommateurs.
Quelle appréciation faites-vous du panier de la ménagère en termes d’accès à ces denrées au titre de l’année qui vient de s’achever ?
Nous allons continuer à œuvrer afin que le panier de la ménagère puisse être rempli avant la possibilité d’instituer tout ce qu’on veut ; car, les revenus de la majorité des Maliens sont ce qu’ils sont. Le Mali est défavorisé par ce qu’on appelle l’inter land communément désigné enclavement où tout est importé. Et, dans ce cas, il faut tenir compte du transport, de l’entreposage pour pouvoir fixer les prix. Il est bon de préciser qu’en matière de fixation des prix, nous n’intervenons pas directement, c’est l’opérateur qui fixe son prix. En ce qui concerne les prix des denrées alimentaires, le gouvernement veille à ce qu’ils ne soient pas exorbitants. Quant à nous, défenseurs des droits des consommateurs, nous pouvons agir par rapport à certains produits en rehaussant le ton lorsque les prix fixés ne sont pas supportables. Hormis ces cas cités, nous ne participons pas à la fixation des prix.
Comme le panier de la ménagère continuera à réclamer quelque chose, nous, associations de défense des droits des consommateurs, demanderons toujours une amélioration ; car, c’est çà notre rôle. Nous pensons également qu’un gouvernement est là aussi pour satisfaire les besoins de sa population en termes de nourriture, santé, logement, accès aux services financiers, etc. Le gouvernement fait des efforts pour fixer les prix de certains produits de commun accord avec les opérateurs économiques ; car, ça ne peut aller sans eux et cela en faisant des exonérations. L’objectif recherché étant de soulager le panier de la ménagère. Le constat est que dans les cas d’exonération ou de subvention, on ne sent pas d’assez d’impacts. C’est pourquoi, il y a beaucoup d’interrogations à leur sujet. Mais, malgré ces interrogations, le gouvernement continue à en faire.
Pour la nouvelle année qui débute, quelles sont vos attentes du pouvoir en matière de fixation des prix des denrées alimentaires, surtout que le gouvernement malien ait annoncé une campagne agricole excédentaire cette année ?
Les attentes du REDECOMA sont contenues dans les principes directeurs pour la protection des consommateurs qui sont au nombre de 8 droits et il y a un 9equi parle de développement durable.
Le 1erdroit c’est la satisfaction des droits essentiels qui englobent tous les besoins sans la satisfaction desquels nous allons vivre dans des conditions difficiles. Pour nous, le gouvernement doit œuvrer beaucoup dans ce sens. L’année 2016 a connu beaucoup de perturbations avec, notamment, les grèves des bouchers, du personnel socio-sanitaire, du personnel enseignant et, quelque fois, des transporteurs et Banquiers. Tout ça affecte le consommateur.
Au vu de tout cela, nous souhaitons, de tous nos cœurs, que le gouvernement soit attentif à tout ce qui se passe sur le marché pour éviter d’autres perturbations en 2017.
Par ailleurs, nous nous réjouissons de l’annonce de la campagne agricole excédentaire. Pour faire profiter cet excédent aux populations, nous invitons le gouvernement à prendre des mesures de protection concernant les produits alimentaires ; c’est-à-dire, nourrir la population à satisfaction. Je ne cesse de me poser la question de savoir pourquoi nous continuons à importer le riz pendant que nous en sommes autosuffisants. Pour finir, nous privilégions le ‘‘Consommer malien’’ afin de protéger nos Agriculteurs. Et, cela, en les évitant de brader ces produits dès après cette période de récoltes.
Avez-vous envisagé un plan global de lutte entre associations de défense des droits des consommateurs du Mali au titre de l’année 2017? Si oui lequel ?
Il y a de cela, depuis quelques années où nous avons tenté de créer une fédération ou coalition entre associations de défense des droits des consommateurs pour nous donner plus de force. «Unis, vous serez plus forts, vous serez entendus !!!», demeure notre slogan.
En effet, pour l’année 2017, nous pensons entamer la formation de cette coalition pour le bien-être de toutes les associations qui interviennent dans ce domaine. Ce n’est pas une tâche facile de se former en fédération et, s’il en faut également, ce n’est pas facile de mener des activités ; car, des querelles de leadership rendent difficile les choses. Mais, malgré tout, c’est une bonne chose d’y parvenir.
Votre mot de la fin ?
Pour finir, je vous remercie pour être venu vers nous en vue de savoir davantage sur nos luttes. Vous êtes nos interlocuteurs les mieux indiqués auprès des autorités compétentes qui nous entendent à travers vous. Notre rôle est d’interpeller les gouvernants quand ça ne va pas et de les encourager objectivement quand ça va. S’il y a une chose que nous avons apprécié du gouvernement d’IBK, c’est bien sa volonté de nous écouter, de rechercher les voies et moyens de résoudre les problèmes posés. La crise est là partout et on ne peut pas la résoudre en un coup. Mais, le gouvernement s’y attèle malgré toutes les nombreuses difficultés qui y existent. La résolution de ces problèmes ne peut pas aller sans les populations qui doivent comprendre la réalité des choses. Le consommateur est un véritable opérateur économique en ce sens qu’il amène le producteur à améliorer la qualité de ses produits consommables par les consommateurs.