Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Crise au consulat du Mali à Paris : Comment les autorités consulaires et diplomatiques ont tenté de saboter la mission du ministre Bathily
Publié le vendredi 6 janvier 2017  |  La lettre du Mali
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de Mohamed Ali Bathily
Le Ministre, Mohamed Ali Bathily, a annoncé la fin de la suspension de l’attribution des terres relevant du domaine de l’Etat, lors d`une conférence de presse.
Comment


Dépêché d’urgence par le gouvernement à Paris le dimanche 25 décembre 2016 pour calmer les esprits de nos compatriotes qui avaient pris et occupé deux jours plutôt le consulat du Mali dans cette ville, le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, éprouve en fin de mission un sentiment de soulagement.




Après des séances d’âpres discussions avec la diaspora malienne dans la capitale française, notamment le Collectif « Mains propres », Monsieur Bathily est arrivé à instaurer un climat de dialogue avec nos compatriotes de France autour de leurs préoccupations : carte NINA, passeport biométrique, question de réadmission… Si le siège n’était pas encore levé au consulat, les responsables du collectif ont assuré lundi que cela n’était plus qu’une question de temps.
Les grandes lignes d’un séjour à pas de charge !
Il faut noter que les revendications des occupants du consulat depuis le 23 décembre dernier, sont au nombre de dix-sept points qui ont été égrainés au ministre émissaire. Il s’est dit déterminé à suivre ces revendications jusqu’à satisfaction dans un délai maximum de trois mois.
A l’issue d’un séjour d’une semaine de négociations avec la diaspora malienne à Paris, le ministre Bathily est enfin de retour à Bamako, après avoir fourni des éclairages et reçu en retour des concessions.
Après ses homologues des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et des Maliens de l’extérieur, le Dr Abdramane Sylla, le choix du gouvernement du Mali a été porté sur le ministre Bathily pour desserrer l’étau autour de notre consulat à Paris. Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières est parvenu à se faire entendre des frondeurs, mais la partie n’a pas été aisée pour lui. En effet, dès son arrivée, le ministre a eu des difficultés à rencontrer les autorités diplomatiques et consulaires sur place.
« Depuis mon arrivée le lundi matin, aucune autre autorité diplomatique, ni consulaire n’a cherché à me voir. J’ai appelé et j’ai rendu compte par écrit « SMS » au Premier ministre, j’ai appelé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, je lui ai dit que j’étais un peu embarrassé par cette situation. Le Premier ministre m’a dit : « M. le ministre, vous avez été envoyé en mission par Monsieur le Président de la République, c’est moi qui vous le dit. Vous êtes chargé d’une mission et quels qu’en soient les obstacles, tâchez d’accomplir cette mission », a expliqué le ministre.
De son côté, le collectif avait posé des préalables pour échanger avec l’émissaire du Gouvernement, dont la présentation d’un ordre de mission en bonne et due forme avec la présence à ses côtés des autorités de l’ambassade et consulaires. Face à ces préoccupations, le ministre s’est voulu rassurant : « Je n’ai pas l’habitude de m’adresser à la communauté en tant qu’envoyé du gouvernement du Mali. Les ministres attitrés à cet effet l’ont toujours fait. Le premier constat que je voudrais dégager ici, c’est que je suis heureux de le faire. Le deuxième constat, c’est que j’ai choisi d’expliquer les problèmes posés et l’approche que le gouvernement en a pour l’ensemble de la communauté malienne et non aux seuls occupants du consulat ».
A ses interlocuteurs, le ministre a d’abord fait comprendre que leur colère était normale. Cependant, il pense qu’un dialogue était indispensable pour trouver la solution, à travers des actes concrets.
« Je pense que les raisons qui sont à l’origine de l’occupation sont des raisons qu’il faut respecter, ce n’est pas des raisons fantaisistes, c’est des raisons valables, c’est des raisons fondées, réelles, des raisons qui témoignent de la défaillance de l’administration publique vis-à-vis de nos concitoyens à l’étranger. Il n’y a rien donc à dire que de chercher à le résoudre, sinon on ne saurait donc contester le bienfondé de leurs revendications », a reconnu le ministre.

L’embarras du ministre Bathily
Arrivé dès le dimanche 25 décembre, la mission du ministre des Domaines était précise : rencontrer la communauté malienne en France, convaincre les occupants du consulat de la volonté du gouvernement d’apporter des réponses idoines à leurs préoccupations afin qu’ils décampent des lieux, et échanger avec eux sur leurs points de revendication (17 au total). Comment faire alors pour atteindre surtout les manifestants ? Les autorités de l’ambassade et consulaires étaient-elles des passages obligés ? Le ministre ne voulait pas se tromper de sa mission. C’est pourquoi, il tenta de contacter en tout premier lieu l’Ambassadeur du Mali en France, mais en vain.
Mohamed Ali Bathily raconte, au cours d’une soirée de rencontre avec la diaspora, les écueils de sa mission : « Quand je suis arrivé, j’ai cherché à rencontrer les autorités de l’ambassade, du consulat, téléphoné personnellement à l’ambassadeur, il m’a répondu aussitôt qu’il était heureux que le choix du gouvernement soit porté sur ma personne. En effet, je connais personnellement l’ambassadeur depuis fort longtemps. Dans ce cas, comment faire pour le voir, on m’a dit lundi, il ne travaillait pas. Il m’a dit qu’à vingt heures, il rencontrait les occupants pour discuter avec eux. Je lui ai dit que ça tombait bien et je vais avec lui écouter leurs doléances et me présenter à eux. Il m’a demandé d’attendre qu’il aille avec les fonctionnaires du consulat parce qu’ils avaient transmis un document avec dix-sept points de revendication. Les agents du consulat ayant traité ces doléances, il a indiqué qu’il va commencer avec la négociation, prendre la température, et me rendre compte. Je lui ai dit que c’était bien s’il estimait ainsi et qu’il me rendrait compte de ce qui se serait passé. J’attendais donc qu’il me rende compte. Je suis resté jusqu’à lundi à une heure du matin sans suite. Le lendemain mardi, je l’ai appelé, il m’a dit que la rencontre avait eu lieu, mais que les discussions continuaient. Je lui ai dit que le lundi dans l’après-midi, j’ai touché certains de la communauté parce que pour moi, il était nécessaire de s’adresser à l’ensemble de la communauté même si on négociait avec les occupants et que je leur ai demandé de toucher les responsables de toutes les associations pour leur dire que j’étais là et que je suis venu avec un message du gouvernement, je souhaiterais le partager avec l’ensemble de la communauté. Ces responsables ont pu joindre les occupants du consulat parce que je ne les connaissais pas et que j’ai eu une conversation avec deux d’entre eux : M. Camara et ensuite M.Tapa Konté. Je leur ai dit que j’étais là à leur disposition pour pouvoir discuter avec eux et leur dire ce que le gouvernement m’a chargé de leur transmettre. Ils m’ont dit qu’ils allaient me contacter plus tard parce que j’ai parlé avec eux vers 21 heures. Ils m’ont dit le lendemain mardi à 14 heures qu’ils souhaitaient me rencontrer à l’Ambassade à 18 heures. Entre temps, j’ai téléphoné à l’ambassadeur plus de dix fois sans réponse, j’ai laissé des messages vocaux sans réponse, j’ai envoyé un message écrit sans réponse.
Volonté de sabotage ?
Le ministre émissaire sera contacté pour l’informer du report de son rendez-vous de 18 heures à l’Ambassade : le motif avancé, les autorités de l’Ambassade et du consulat n’en sont pas informées. « Donc, à 18 heures j’ai voulu me rendre à l’Ambassade, Monsieur Morikè Bathily m’a informé que la rencontre devrait être reportée parce les occupants disaient qu’entre -temps le conseiller à la communication de l’Ambassade les a contactés pour dire qu’il n’était pas informé de la rencontre », a expliqué le ministre.
C’est ainsi qu’un nouveau rendez-vous sera fixé pour que le ministre rencontre les Maliens de la diaspora en France, au consulat. A cette rencontre, le ministre Bathily a surtout salué l’accueil à lui réservé : « Ils m’ont accueilli avec respect, nous avons discuté avec respect et après ils m’ont permis de m’adresser aux militants qui occupaient le consulat avec respect ! Donc, je dois vous dire et l’avouer que je dois les saluer avec respect ».
Sur la question du passeport et de la carte NINA, le ministre a informé qu’il n’était aucunement possible de les dissocier l’un de l’autre. Par contre, le gouvernement, qui mesure déjà l’ampleur des préoccupations, a pris des dispositions en vue d’envoyer une équipe de dix personnes avec l’équipement nécessaire pour prendre en charge les besoins.
La diaspora avait sont idée sur le bon déroulement de ce processus.
Selon un intervenant, il faut recruter les jeunes compétents sur place, pour des besoins d’efficacité et d’économie.
« Nous voulons que vous recrutez parmi nos enfants ici qui sont allés à l’école qui ont leurs diplômes pour faire le travail de recensement au lieu de nous envoyer des gens qui n’ont aucune envie du travail. Aujourd’hui, le consulat ressemble au grand marché de Bamako, au Dabanani où c’est seul le business qui paye. Si tu ne banques pas, ton problème n’est pas résolu », a déploré cet intervenant.
Le lundi tout près encore, le consulat était toujours occupé par les frondeurs. Mais selon un responsable associatif joint sur place, la mission du ministre émissaire a été plus que salutaire. Par conséquent, la levée du siège, nous a-t-il confié, n’était qu’une question de temps. Ce qui est vrai aujourd’hui.
« La présence ou non au consulat n’a plus d’importance ! Le ministre a rencontré les occupants et l’ensemble de la communauté, il est resté courtois, poli et serein. Le dossier a beaucoup évolué. Un nouveau consul a été nommé ; à la suite du passage du ministre, les discussions se poursuivent avec Son excellence Monsieur l’Ambassadeur. M. Tapa (président du collectif) a accepté de lui ouvrir toutes les portes. M. l’Ambassadeur a accepté de prolonger la validité de l’ancien passeport. Cela est fort appréciable ! La levée du siège n’est plus qu’une question de temps », a assuré le responsable de ‘’l’Association ONDIGA’’.
Correspondance particulière
Commentaires