En 2016, la Représentation nationale du Mali a brillé de par la relecture de son règlement intérieur en passant par le renouvellement de son Bureau et l’abandon des charges contre l’ex-Président de la République Amadou Toumani Touré, l’adoption de la loi des finances 2017. Aussi, au-delà des bras de fer entre les Députés, l’opposition parlementaire a introduit une motion de censure contre le gouvernement de Modibo Kéïta.
Il s’agit ici, en quelque sorte, les grands évènements qui se sont produits à l’hémicycle du Mali au cours de l’année 2016.
Dès le début de ladite année, la Commission Défense et Sécurité a reçu le patron de la Sécurité militaire. L’insécurité étant devenue persistante et trop accentuée avec la recrudescence du phénomène sur presque toute l’étendue du territoire national, a obligé certains élus du Peuple à procéder à l’interpellation du Directeur de la Sécurité militaire, le Colonel-Major Boubacar Kéïta qui s’est entretenu à huis clos avec la commission de défense et de sécurité dirigée l’Honorable Karim Kéïta. Selon les indiscrétions, l’entretien a porté sur les effectifs, les moyens, le fonctionnement, entre autres, des FAMA.
Nouveau règlement intérieur
La séance plénière de la session budgétaire de l’Assemblée nationale du jeudi 13 octobre 2016 s’est portée sur la relecture du règlement intérieur de l’Institution. La commission des Lois constitutionnelles, de la législation, de la justice, des droits de l’Homme et des institutions de la République, saisie au fond, a fait sept amendements, selon elle, pour le bon fonctionnement de l’Assemblée nationale. Lesdits amendements ont été adoptés par la majorité des Députés. Et ces amendements portaient sur les articles 17 du nouveau règlement, 31, 54, 57, 59, 62 et 85 du règlement intérieur en vigueur.
Parmi les changements notoires intervenus, on peut retenir: la création d’un poste de Rapporteur et de Secrétariat dans les commissions ; l’interdiction des téléphones dans la salle lors des plénières ; le contrôle de l’action gouvernementale par les Députés en session ordinaire et extraordinaire. la limitation du temps de parole à cinq minutes par Député et bien d’autres.
Renouvellement du Bureau de l’Assemblée Nationale
Bagadadji a mis en place un nouveau Bureau de 23 Députés et les membres des différentes commissions, le mardi 1er novembre 2016. C’est un Bureau où le parti présidentiel, le RPM, s’est taillé la part du lion avec onze (11) postes. La présidence est restée naturellement assurée par l’Honorable Issaka Sidibé. Les détenteurs de la questure ont gardé leurs postes. Il s’agit de Mamadou Diarrasouba et Belco Bah. Les Honorables Amadou Thiam de l’ADP-Maliba et Mamadou Tounkara du RPM ont quitté définitivement le Bureau. L’Honorable Moussa Timbiné a été choisi comme le 1er Vice-président de l’hémicycle.
De l’autre côté, l’Honorable Amadou Cissé du groupe VRD est revenu à son poste de 3e Vice-président. Sans surprise, le fils du Président de la République, l’Honorable Karim Kéïta, a conservé la présidence de la Commission Défense Nationale, de la Sécurité et de la Protection Civile. Pour ce faire, le groupe parlementaire ADP-Maliba/ Sadi a voté contre ce nouveau Bureau. Pis, ladite liste du Bureau appelée « consensuelle » a été adoptée à 119 voix pour, 14 contre et zéro abstention. Les tractations pour la mise en place dudit Bureau ont duré 48 heures d’horloge.
Le groupe Vigilance républicaine et démocratique (VRD) et l’ADEMA/ASMA détient trois postes par parti. Quand au groupe APM, il a eu 5 postes dont celui du 2e Vice-président occupé par Hadi Niangadou. Ce dernier a remplacé le jeune Amadou Thiam de l’ADP-Maliba. Parce que l’Honorable Thiam a quitté la majorité présidentielle. Donc, au total, c’est un Bureau de 23 membres dont 5 femmes qui a été approuvé par 119 voix pour, 14 voix contre et zéro abstention. Les 14 votants contre le Bureau seraient les Députés du groupe ADP-MALIBA/SADI.
C’est ce nouveau Bureau qui a s’est battu corps et âme pour épargner, en décembre dernier, l’ex-Président ATT contre toute poursuite judiciaire. Au même moment, le sort de l’x-Premier Ministre Moussa Mara a été compliqué. L’Assemblée Nationale a décidé d’ouvrir une enquête sur les évènements de mai 2014 à Kidal.
Le vent de contestation a soufflé à l’Assemblée Nationale
Le jeudi 23 juin 2016, les Députés, très remontés contre la gestion des affaires de l’hémicycle par le Président Isiaka Sidibé, ont boudé la plénière. Et ils sont passés à la vitesse supérieure en votant dans les jours suivants une loi susceptible d’ouvrit des enquêtes contre le Président du parti Yeleme. C’est même fut une première au Mali.
Ensuite, les Députés ont reproché de commettre une « gestion patrimoniale des affaires de l’Assemblée Nationale ». Issus de toutes les tendances politiques confondues, les parlementaires ont boudé la séance plénière du jeudi 23 juin 2016. A l’occasion, il a été prétexté que ladite plénière fut reportée pour des raisons de problèmes internes.
Motion de censure
L’Opposition a projeté une motion de censure demandant le départ du gouvernement actuel. Elle a été rejetée par l’Assemblée Nationale le mercredi 21 décembre 2016. Car, c’est seulement 33 Députés qui ont voté pour sur les 147 de l’Hémicycle. Faut-il rappeler, enfin, que l’opposition y était à sa deuxième tentative dans un même quinquennat. Mais le gouvernement a toujours pu rester en place. Cette motion de censure déposée par les Députés de l’opposition et ceux qui ont récemment quitté la majorité présidentielle n’a toujours pas eu échos favorable au sein du Parlement national.