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Rétros : Abécédaire d’une année
Publié le vendredi 6 janvier 2017  |  Le Combat
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Beaucoup d’évènements ont marqué la vie de notre nation en 2016. Des évènements heureux et souvent malheureux. Le Combat vous plonge dans une manière ramassée personnages, objets, mots, évènements et dates-clés qui ont fait 2016.

A comme Accord : Tout le long de l’année 2016, il a été question de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et a réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Signé entre l’Etat malien et les différents groupes armés en 2015, cet accord plus d’une année après peine à être mis en œuvre pour le retour définitif de la paix et des nombreux réfugiés. L’Etat et les parties prenantes se rejettent la faute. Dans son adresse à la nation du 31 décembre 2016, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, est revenu sur la question pour une fois d’innocenter le gouvernement dans le retard accusé dans la mise en œuvre dudit accord. C’est le même son de cloche du côté des groupes armés et surtout de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

A cette même allure, on se demande si cette année 2017 verra encore sa mise en œuvre effective.

B comme Banditisme: Cette année 2016 qui s’est achevée a vu une montée en flèche du phénomène de banditisme armé dans un pays en proie au terrorisme. Le cas le plus récent est l’attaque d’un client d’Ecobank, le 27 octobre dernier. En plein centre-ville de Bamako et en plein milieu de la journée, à 13 heures, une heure de grande affluence, des bandits armés gonflés à bloc ont fait irruption devant le siège de l’Ecobank Banque pour tirer des balles et soulager un client de la Banque d’une forte somme d’argent. Scène digne du far West. Quelques personnes sur les immeubles alentours ont pu filmer la scène, et la vidéo est jusqu’à présent sur internet. Le sang froid des bandits, et l’absence des forces de l’ordre pourtant ayant un poste juste à côté et des forces de défense avec toute une base à quelques mètres du lieu de l’attaque ont fini par faire désespérer les Maliens. C’était désormais clair pour tous, personne n’était à labri.

A côté de ce cas, beaucoup d’autres attaques (poste de Sanankoroba avec morts d’Hommes,…) ont été malheureusement enregistrées au cours de l’année 2016 qui part en laissant derrière elle un mauvais souvenir sur le plan sécuritaire.

C comme Communiqué : Si au Mali le communiqué le plus important et le plus suivi est celui des conseils des ministres, non pas pour ses mesures réglementaires et autres, mais pour son seul chapitre concernant les nominations, il s’est vu détrôné en fin d’année par un autre communiqué. Qui l’eût cru ? Ce communiqué dit conjoint étend ses tentacules jusque dans cette nouvelle année. Il a été signé entre l’Envoyé spécial de l’Union Européenne, le Hollandais Bert Koenders, et notre Ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, le 11 décembre dernier. C’est à la livraison du contenu dudit communiqué par le site d’information L’ORIENT LE JOUR, que la polémique va enflammer pour ensuite faire de ce communiqué le plus célèbre de l’année 2016. La question de la réadmission de nos compatriotes en situation irrégulière en Euripe y est abordée. Si, pour l’UE, il s’agit d’un « Accord », pour les autorités maliennes, il ne s’agit que d’un simple « communiqué conjoint » n’ayant pas valeur d’accord. Il s’en est suivi une interpellation des Ministres concernés à l’Assemblée Nationale, l’introduction d’une motion de censure contre le gouvernement et la parole donnée du Chef de l’Etat dans son message à la nation. Mais, malgré ces gages, des populations continuent à douter de nos autorités. La diaspora malienne en France a assiégé le Consulat avec le Ministre des Maliens de l’Extérieur à l’intérieur des locaux. Le collectif « Mains propres », créé à cet effet, installe actuellement ses Représentations un peu partout en Europe et en Afrique. Comme quoi, en 2017, on entendra parler de ce « communiqué conjoint » qui finira certainement par céder le trône au communiqué du Conseil des Ministres.

E comme Elections : 2016 a été marquée par l’organisation des premières élections communales depuis 2009. Le 20 novembre dernier, le pays a, enfin, pu organiser des élections qui étaient sans cesse reportées pour cause d’insécurité. Mais, au finish, ces élections se sont tenues dans les mêmes conditions d’insécurité. La preuve, 32 communes sur 703 n’ont pu tenir les élections. Et, pourtant, le Ministre de l’Administration territoriale avait annoncé avant les élections que ce sont seulement 15 communes qui ne pourraient pas organiser ces communales. Au final, on s’est retrouvé avec 32 tout simplement par ce que dans de nombreuses communes du centre du pays et au Nord, le processus électoral à peine commencé avait été interrompu par les bandits armés. Les véritables maîtres des lieux.

G comme Grève : A l’instar des années 2015 et 2014, celle 2016 a été une année de presque toutes grèves. Différentes corporation plus particulièrement les enseignants des cycles secondaires et primaires et même du supérieur ont tous débrayé. «La justice malienne traverse de sérieuses difficultés. Les conditions de travail laissent à désirer. Il y a des textes internationaux qui prévoient des normes minimales par rapport au traitement des magistrats. Et le Mali reste le seul à faire exception. C’est la mauvaise foi du gouvernement », tels ont été aussi les propos de Cheick Mohamed Chérif Koné, Président du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) pour justifier leur grève de 72 heures en juillet 2016. Pour une somme de 62 millions de francs CFA, les enseignants de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) a observé une grève illimitée de plus de 3 mois. Et, il a fallu pour l’une des rares fois que les Etudiants descendent dans la rue pour demander la reprise des cours pour voir une solution se dessiner.

K comme Karim Kéïta : Président de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale, Député élu en Commune II du District de Bamako, fils du Président de la République, avec un beau père Président de l’Assemblée Nationale, Karim Kéïta, puisque c’est de lui qu’il s’agit ici, aura beaucoup fait parler de lui au cours de l’année 2016. Pas toujours en bien. Celui dont on compare l’ascension fulgurante à celui de Karim Wade, fils d’Abdoulaye Wade, des esprits n’hésitent plus à lui prédire le même sort que ce dernier ; c’est-à-dire : la case prison ! Mais, bon, comparaison n’est pas raison. L’omniprésence de son nom dans toutes les questions de passation des marchés juteux, de recrutement ne lui attirent pas que des amis. Bien au contraire. A la suite des élections communales du 20 novembre, il dû s’en rendre compte. Des militants d’autres partis furieux et le soupçonnant de tirer les ficelles pour tripatouiller les résultats ont attendu qu’il soit présent dans sa famille maternelle, à Quinzambougou, pour s’en prendre à la maison à coups de pierres. La proximité de la famille avec le Commissariat du 3e Arrondissement lui a certainement sauvé la peau. Mais, jusqu’à quand ?

L comme Liberté : A peine l’année 2016 avait débuté que le monde de la presse a été frappé par la disparition de notre confrère du journal « LE SPHINX », Birama Konaré. Depuis le 29 janvier jusqu’à ce jour, toutes les pistes explorées par la famille, les confrères et les services de renseignements spécialisés sont restées infructueuses. De la disparition à l’enlèvement, toutes les hypothèses sont envisagées. Appartenant à un canard qui ne fait pas de cadeau ni au régime ni à personne, les soupçons sont plus fortes sur la dernière thèse ; à savoir, celle de vouloir s’en prendre à la liberté de la presse.

M comme Morts : L’année 2016 a vu le Mali perdre nombreux de ses vaillants fils et filles. Bako Dagnon (Artiste), Fantani Touré (Artiste), Ténéman Sanogo dit « Lassidan » (Comédien), Kerfala Kouyaté (Protocole), Diallou Damba (Artiste), Pr Abdoula Diarra (Professeur de Droit), Me Bréhima Koné (AMDH), Soufi Adama (Religieux), Alou Badra Coulibaly dit Ben et co ( Homme d’affaires), Amadou Djicoroni (compagnon du Président Modibo Kéïta), Madou Dembélé (ex-PM), Fatoumata Siré Diakité (APDF), Hamma Abba Cissé (Président des Commerçants détaillants), Pr Bakary Kamian (Historien), une liste qui n’est pas exhaustive.

P comme Procès: Le 30 novembre 2016, s’est ouvert, à Sikasso, le procès de Amadou Haya Sanogo et ses 16 co-accusés. Ce procès tant attendu faisait suite à la découverte en décembre 2013 des corps d’une vingtaine de militaires bérets rouges dans un charnier à Diago, près de Kati. Après de multiples suspensions, le procès a été renvoyé pour motif d’expertises à la première session des assises de cette année 2017.

S comme Sommet : 2016 a été l’année de la participation de notre cher Président à plusieurs sommets à travers le monde. Des plus importants au plus insignifiants, il n’a pas hésité du moment où l’invitation était sur sa table d’enfourcher son nouvel Boeing avec à bord des Conseillers triés sur le volet par Ben-Barka, le puissant neveu. En tout cas, s’il y a aussi d’autres qui ont bien pu profiter de ces nombreux déplacements aériens de notre bien-aimé Président, c’est sans doute, nos confrères de l’ORTM et de l’Essor qui ont été de tous les périples. S’ils décidaient pour ceux qui ont pris part à ces déplacements de faire un jour un livre commun sur les coulisses et les fastes de ces voyages, nul doute que le bouquin qui pourrait s’appeler «Voyage présidentiel : l’envers du décor » ferait un tabac. Aussi vrai que le Malien n’aime pas lire, il raffole des ces histoires là.

T comme Tréta : Puissant numéro 2 du gouvernement Modibo Kéïta et Secrétaire Général du parti au pouvoir, le « débarquement » de Bocary Tréta du gouvernement a surpris plus d’un. Celui qui était …pressenti pour prendre les rênes du gouvernement venait tout simplement de le quitter. Une actualité qui a fait les choux gras de la presse locale et même internationale. Celui qu’on dit que c’est son nom qui figure sur le récépissé du RPM, venait d’être lâché par IBK. On a longtemps spéculé sur une possible création de parti par Tréta pour débaucher ses soutiens multiples au sein du RPM. En lieu et place, on la vu faire amende honorable lors de la tournée initiée par son parti dans les six communes du District de Bamako. Partout, il a juré fidélité à IBK et taillé en pièces ses détracteurs. Une soumission qui lui a valu d’être parachuté à la tête du Conseil d’Administration de la BMS. Il y est toujours. Et, comme pour couronner le tout, il va gagner avec la bénédiction d’IBK la farouche bataille qu’il livrait contre le Ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, en devenant le Président du parti. Il ne pouvait rêver mieux après sa sortie par la petite porte du gouvernement de Modibo Kéïta.

V comme Vagal : Friand des mots recherchés et du français châtié, IBK n’a pas voulu améliorer le vocabulaire de ses concitoyens que par ses discours pédants. Même ses malaises étaient au dessus de la connaissance des Maliens. Présent à la COP 22, à Marrakech, au Maroc, il a été atteint d’un « malaise vagal ». C’était pour la première fois que moi et nombreux autres Maliens d’entendre parler de cette maladie. Alors ce fut la course à internet et au dictionnaire pour connaitre ce que c’était. Qui a dit qu’IBK n’avait pas le souci d’instruire son Peuple? Avant ce vagal, il nous avait, auparavant, fait courir vers les dictionnaires quand il avait été opéré suite à l’adénome de la parathyroïde. Sacré IBK !!!

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT
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