Depuis la visite du ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, ex patron de la MINUSMA au Mali, la polémique sur une prétendue signature d’un accord de réadmission des immigrés maliens en situation irrégulière en Europe, ne faiblit pas. Chaque jour qui passe en ajoute son lot de débats. La polémique est entretenue par certains médias européens à dessein. L’objectif étant de créer de faux ennuis au locataire de Koulouba. Au lieu de zoomer l’organisation du prochain sommet Afrique France, que notre pays abrite dans une semaine. Pour ce faire, le Mali a consenti d’énormes efforts financiers pour relooker le visage de notre capitale.
N’est-ce pas que l’organisation de ce rendez-vous continental pour lequel Bamako s’est transformé en vaste chantier ouvert, doit focaliser toute l’actualité aujourd’hui ? Mais par mépris pour notre peuple, ces médias sont en train de diluer l’effort de nos Autorités dans cette polémique inutile. Comme s’il y a une volonté manifeste de saboter toutes les initiatives de notre pays. Qui hâte de tourner la page de la série de crises (politique, économique, sociale avec des répercussions sur la situation sécuritaire du pays) pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir les aspirations légitimes des populations. Qui éprouvent de réels besoins de sortir de la pauvreté qui caractérise leur quotidien depuis près de cinq ans.
Dans la concrétisation de cette quête légitime, la question qui taraude les esprits à Bamako, c’est l’attitude de certains partenaires, notamment le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders. Pour certains milieux politiques, le diplomate néerlandais outrepasse parfois ses prérogatives en s’immisçant de manière subtile dans la politique intérieure de notre pays. On a parfois comme l’impression qu’il donne des coups de pouce à l’opposition politique dans le dos du peuple malien. A quelle fin ? Difficile de répondre à cette question. Seul l’avenir pourra mieux nous renseigner sur ces agissements à l’endroit de notre pays. En attendant, les pauvres maliens ne peuvent que prendre leur mal en patience.
L’histoire remonte à son arrivée au Mali, en 2013, en sa qualité de représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali dans le cadre de la mission de maintien de la paix au travers de la MINUSMA. Mais très vite, le diplomate néerlandais a révélé son vrai visage aux maliens, qui ont découvert à leur dépend son hostilité à l’égard de nos pouvoirs publics, qui incarnent les intérêts des 15 millions de Maliens, au point que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, s’était vu obliger de le rappeler à l’ordre. Il ne s’est pas empêché de marquer sa préférence voilée pour la poignée de rebelles touarègues du MNLA et leurs complices djahadistes d’Ansar Dine et du MUJAO, dont les membres repentis créèrent le HCUA pour être admis dans la salle de discussion à Alger. Tout s’est passé comme s’il ne faisait qu’obéir à un calendrier caché, que les Maliens n’ont pas tardé à découvrir. Depuis cette époque, les esprits les plus avertis suspectaient cet homme de conspiration dans le dos du Mali. Son tweet peut probablement confirmer le soupçon. Car, nommé ministre dans son pays après le petit accrochage avec le président IBK, l’on avait cru qu’avec le manteau de l’Etat, il cesserait de donner de petits coups de canif dans le dos de notre pays. Mais c’était mal connaître l’homme.
Konders n’est pas à son premier coup d’essai
Comme on aime à le dire« On a beau chassé le naturel, il revient au galop ». C’est le cas de Bert Koenders. Qui a, semble-t-il, fait exprès de créer une autre situation de polémique stérile autour du Mali en tweetant sur son compte une information aussi fantaisiste que rocambolesque, reprise par des médias européens centristes pour relayer la fausse nouvelle, en tout cas les Autorités maliennes ont opposé un démenti officiel. « Le Mali n’a jamais signé un accord de réadmission avec l’Union européenne » se défendaient-elles. La même information a été infirmée par des diplomates européens en poste au Mali. C’était à la faveur, d’une rencontre d’échanges sur le sujet avec leur interlocuteur, qu’est le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Cette discussion devrait en principe mettre fin à la polémique. Malheureusement au dépend des Maliens, une certaine presse française continue d’alimenter la polémique. Que gagne-t-elle à remonter les Maliens contre leurs Autorités ? Allez-y savoir ! C’est là où l’on peut croire à une sorte de manège dans le dos du Mali, ou un simple coup d’essai pour jauger la position de l’opinion sur la question ? Difficile de répondre à cette série de questions à la place du ministre hollandais. En tout état de cause, la volonté de nuire au Mali est manifeste. Le tweet a produit tous les fruits escomptés. Car, à peine distillé sur la toile mondiale, une certaine opposition à travers ses démembrements basés en France s’en est saisie pour en faire une affaire personnelle comme si elle était déjà avertie de la publication de ce tweet. La stratégie de déstabilisation employée rappelle clairement celle utilisée contre ATT en 2008, à Paris où il a été violemment pris à partie par le même milieu hostile avec sa délégation, à la suite d’une visite officielle qu’il y avait effectuée. Au cours de laquelle le sujet de l’immigration s’était invité dans les discussions avec la partie française. Notamment, la question de la réadmission de nos compatriotes en situation irrégulière. En son temps, le président ATT avait récusé toute idée de conclure un quelconque accord à cet effet. Mais, n’empêche, des esprits tordus, probablement à la solde des services de renseignement français, auraient infiltré les associations des Maliens de France pour leur faire croire à la signature en catimini d’un prétendu accord avec la France sur une éventuelle réadmission de nos compatriotes en situation irrégulière. Ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire de nos compatriotes qui ont pris à partie ATT et sa délégation venu échanger avec eux sur leur préoccupation de l’heure. Malheureusement, la rencontre s’est tournée en vinaigre. ATT a été contraint de se retirer en catastrophe pour échapper à des agressions mêmes physiques très haineuses contre sa personne.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Bert Koenders sachant bien que toute action touchant cette corde sensible peut entrainer des électro chocs jusqu’au sommet de l’Etat, ne s’est pas privé d’utiliser le petit tweet pour irriter nos compatriotes en causant des ennuis à certains gros bonnets du régime à commencer par ses homologues des Affaires étrangères de la Coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye Diop et des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla. Qui ont été obligés de déployer tout leur talent de grand orateur pour tenter de convaincre l’opinion publique, malheureusement bousculée en ce moment par les vicissitudes de la vie. Le remous provoqua une forte ébullition à Paris, où des Maliens très remontés ont pris d’assaut la cour du Consulat pour y tenir un sit-in de plusieurs jours. Au moment où un accord est trouvé pour lever le siège du Consulat à Paris, des compatriotes montèrent une nouvelle garde de sit-in à Kayes pour dénoncer encore une fois un accord qui n’a jamais été signé. Comme pour dire que Bert Koenders et ses protégés ont réussi le coup. Ils sont parvenus à enflammer l’opposition, qui s’était quelque peu émoussée par manque de sujet à débattre. L’effet recherché a donc produit tous ses effets. Le sujet s’est même invité dans le discours à la Nation du président de la République à l’occasion de la fin d’année.