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L’Essor N° 17379 du 25/2/2013

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Gao : La traque
Publié le mardi 26 fevrier 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Photos de Gao apres les combats
22/02/2013. Gao


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Les opérations sont en cours pour capturer les islamistes infiltrés, trouver les armes qui sont toujours dans la nature et stopper les tirs épisodiques de rockers.Beaucoup d’armes et de munitions abandonnées par les combattants islamistes en débandade ont été récupérées à Gao par les forces maliennes et françaises au cours de leurs patrouilles. Ces armes et munitions que certains militaires considèrent comme un butin de guerre ont été présentées dimanche à la presse au Camp I de la cité des Askia en présence d’officiers supérieurs des forces maliennes et françaises. L’arsenal saisi est constitué de roquettes, d’obus, d’explosifs et leurs allumeurs, de fusils d’assaut, de produits chimiques destinés à la fabrication des ceintures explosives et de beaucoup de munitions.
Selon le commandant de la région militaire de Gao, le colonel Mamadou Lamine dit Laurent Mariko, ce sont les opérations de fouilles et d’investigations menées par les militaires maliens et français qui ont permis de saisir ces armes qui représentent un danger réel pour les populations civiles. « Ces armes ont été saisies sur des organisations qui ont la capacité d’une armée. Nous avons découvert que ces gens là avaient des moyens importants de destruction », a-t-il indiqué. « Certaines de ces armes que nous avons récupérées proviennent des stocks de l’armée malienne, car elles ont été emportées par des déserteurs. Les autres proviennent des pays limitrophes. Par exemple, il y a des caisses d’armes appartenant à la gendarmerie sénégalaise », a-t-il précisé. Des efforts sont en cours pour mettre la main sur les armes qui sont toujours dans la nature, a assuré Mamadou Lamine dit Laurent Mariko en soulignant que cette opération ne peut réussir à 100% sans la collaboration de la population.



Cette collaboration très sollicitée par les forces armées a permis à l’escadron mobile de la gendarmerie de récupérer vendredi dernier un lot important d’armes et de munitions au quatrième quartier de Gao, également appelé Aljanabandia. Le commandant de cette unité, le capitaine Mama Konfourou, explique que c’est grâce à un appel téléphonique anonyme que ces armes ont été découvertes dans une maison abandonnée. Il s’agit de fusils mitrailleurs, de carabines de tireur d’élite, de fusils à lunette, de chargeurs garnis. L’unité a aussi mis la main sur du matériel informatique et de transmission radio qui était caché, selon des témoins, dans un garage au quartier Château. La deuxième phase de l’opération des gendarmes va consister en des investigations domiciliaires, a annoncé le capitaine Mama Konfourou. «Tous les domiciles suspectés seront fouillés un à un par nos éléments», a-t-il indiqué.



Hier, une rencontre a regroupé les responsables militaires et les élus, chefs de quartier et notabilités à la gendarmerie de Gao. Au cours de la rencontre, les populations ont été invitées à collaborer à la traque des jihadistes et de leurs complices. "La sécurité, c'est l'affaire de nous tous", a déclaré le colonel Aldo des forces françaises. Il a invité les Gaois à limiter les déplacements en ville à cause des mines. Il les a aussi encouragés à dénoncer les suspects et les caches d'armes et à témoigner aux médias des atrocités qu'elles ont subies sous l'occupation.



Le lieutenant colonel Nèma Sagara de l'armée malienne a abondé dans le sens en confirmant que les forces armées ont besoin des bonnes informations pour mieux sécuriser la ville de Gao. "N'ayez pas peur de dénoncer les ennemis, de montrer leurs caches d'armes. Pour nous, vos informations sont des armes redoutables contre ces envahisseurs", a t-elle déclaré.



Le chef du quartier Djoulabougou, Ousmane Yattara, a fait le lien entre la sécurisation de la ville et l'occupation des bâtiments administratifs. Chaque fois que les assaillants pénètrent en ville, a-t-il relevé, ils se barricadent dans les bâtiments administratifs abandonnés. Ce fut le cas ces derniers jours où les islamistes sont revenus occuper le commissariat de police, la mairie et le palais de justice.



Pour le conseiller communal, Madjoub Ben Ahmed, tant que le fleuve n'est pas sécurisé, les éléments du MUJAO viendront toujours du village de Kadji pour s'infiltrer dans Gao. "Tout le problème aujourd'hui, c'est le village de Kadji", a-t-il assuré. Le maire de Gao, Sadou Harouna Diallo, a menacé de démissionner si des habitants de la cité continuent d’abriter des islamistes et leurs armes dans leurs maisons. Il est inconcevable, a-t-il estimé, que Gao ne soit encore sécurisé un mois après sa libération par les forces maliennes, françaises et nigériennes. Le colonel Aldo a demandé aux notables de constituer un conseil de sages chargé d’aller sensibiliser les populations de Kadji sur le danger que représentent les jihadistes dans leur localité. Selon les habitants de Gao, le village de Kadji, dominé par des Wahhabites, a toujours prôné un islam radical. C'est ce qui explique son rapprochement avec les islamistes du MUJAO.



A Gao, les jihadistes et leurs complices arrêtés par les forces armées ont été mis à la disposition de la Prévôté, un autre détachement de la gendarmerie chargé des renseignements et de la police judiciaire militaire. Son chef, le lieutenant colonel Salihou Alassane Maïga, indique que ses hommes ont déjà auditionné plus de 200 suspects et transféré 30 d'entre eux à Sévaré et Bamako. « Parmi les 30 personnes que nous avons transférées, il y en a qui ont été pris en possession d’armes et d’autres qui ont été gardés sur la base des témoignages. Nous avons des preuves de leur implication dans les différentes bandes armées qui agissaient à Gao, notamment le MUJAO, Boko Haram », a précisé le chef de la Prévôté.



Samedi dernier, les éléments de la Prévoté ont encore arrêté deux personnes soupçonnées de collaborer avec le MUJAO. Le premier s’appelle Alousseyni Idrissa. Il a 23 ans et est natif de la ville de Gao. Le deuxième est un Arabe du nom de Tadrip Hamza. Il s'agit d'un sexagénaire handicapé qui faisait office de préfet à Bourem, au compte du MUJAO.



Les attaques de ces derniers jours à Gao montrent que la ville n’est pas encore totalement sécurisée. L’inquiétude reste grande quand on sait que les jihadistes qui ne s’avouent pas encore vaincus lancent de temps en temps des roquettes en direction de la ville. Le chef de l’opération militaire au nord, le colonel major Didier Dakouo a assuré que des actions sont en cours pour mettre fin à ces tirs de roquettes qui n’ont heureusement pas encore fait de victimes.



Envoyés spéciaux

M. KEITA

A. SISSOKO

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