Face aux représentants des partis politiques, Abdallah Coulibaly jouait carte sur table. Depuis sa nomination comme président de la Commission d’organisation du sommet Afrique-France, il n’avait pas rencontré les partis politiques avant le 5 janvier. Dans la salle de réunion du ministère de l’Administration territoriale, des représentants de la classe politique étaient venus écouter leur interlocuteur qui était accompagné du ministre de l’Administration territoriale Mohamed Ag Erlaf.
« On ne peut rien faire d’important sans vous », a déclaré Abdallah Coulibaly aux représentants des partis politiques, leur indiquant que le Sommet Afrique-France est avant tout un évènement historique. D’abord, la rencontre sera une preuve de la solidarité internationale, car le Mali sort à peine d’une crise politico-sécuritaire. «Il y a 54 pays en Afrique ; le Mali aurait attendu normalement un siècle pour abriter un sommet Afrique-France après celui de 2005 », a fait savoir Abdallah.
Le Mali qui a une importance géostratégique avec 7 pays limitrophes entend honorer les invités en mobilisant toutes ses énergies. Déjà, 60 délégations sont confirmées et au moins 38 chefs d’Etat sont attendus à Bamako dans le cadre de cette rencontre. Mais il n’y a pas que les chefs d’Etat et de gouvernement qui seront là. Les Africains qui ont émergé dans les affaires sont invités pour être distingués.
A ces « champions africains » comme Aliko Dangote, le milliardaire nigérian, s’ajoutent bien d’autres personnalités dont des milliers de convives devant prendre part aux différents fora organisés en marge du sommet. Les services associés à l’hébergement, au transport et à la restauration de tout ce monde sont supposés faire des entrées d’argent chez des Maliens.
Rien que le chantier des 14 villas fait travailler des centaines d’ouvriers, chacun gagne 5000 FCFA par jour. « Voilà pourquoi le sommet est important ; que chacun soit le relais auprès des populations», a demandé Abdallah aux représentants des partis politiques.
Selon les organisateurs, il y aura surement quelques désagréments, notamment au niveau de la circulation. D’où l’appel aux partis politiques afin qu’ils sensibilisent les citoyens à la tolérance pendant les 72 heures que durera le sommet.
«Pourquoi avoir mis autant de temps avant de rencontrer les hommes politiques, après avoir parcouru le monde ?» A cette question d’un participant, Mohamed Ag Erlaf a expliqué que le président de la République voulait éviter que le sommet Afrique-France ait une connotation politique, de peur qu’il y ait surtout des confusions.
Mais dans l’ensemble, les partis politiques se sont réjouis de la tenue de la rencontre. Leur seule préoccupation est ce qui est attendu d’eux de la part du gouvernement et des organisateurs. Selon Mohamed Ag Erlaf, les partis sont invités à ne pas organiser des marches, des grèves ou d’autres formes de protestation. «Ceux qui veulent marcher de Mopti à Taoudeni peuvent le faire, mais non à Bamako », a déclaré le ministre de l’Administration territoriale.