Deux sénateurs français, Gérard Larcher et Jean-Pierre Chevènement en visite dans notre pays ont été reçus hier en audience par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Le premier est ancien ministre et sénateur des Yvelines et maire de Rambouillet. Le deuxième est également ancien ministre et sénateur du territoire de Belfort (Franche-Comté). Les deux envoyés du Sénat français sont membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de cette institution. A la suite de leur visite au Mali, ils déposeront un rapport sur la question du Sahel, notamment le dossier malien.
Les deux hommes ont indiqué avoir échangé avec le président Dioncounda Traoré sur la mise en place de la commission nationale du dialogue et de la réconciliation, sur le développement, la refondation des forces armées maliennes et les relations entre le Mali et la France.
Expliquant l’objet de leur visite à Bamako, Gérard Larcher a indiqué qu’ils sont là dans le cadre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Cette commission est chargée d’une mission de réflexion qui a commencé il y a près de quatre mois sur la question du Sahel et le dossier malien. « C’est un rapport que nous allons faire au parlement et nous allons le faire d’une voix unique. Jean-Pierre Chevènement est de la majorité. Moi je suis aujourd’hui dans l’opposition, mais tous deux nous avons cette mission de réflexion à conduire. Avec le président de la République, nous avons salué sa décision de faire appel à l’aide militaire de la France. Et en même temps aujourd’hui l’action militaire doit conduire à la paix après avoir permis au Mali de recouvrer l’intégrité de son territoire. Nous avons longuement parlé de la mise en place de la commission nationale du dialogue et de la réconciliation. Nous avons parlé aussi de développement, de la refondation des forces armées maliennes et des relations entre nos deux pays », a poursuivi le sénateur.
Son collègue a confirmé le menu des échanges avec Dioncounda Traoré « Nous avons abordé le problème de la commission de dialogue et de réconciliation en souhaitant que tout le monde puisse y trouver sa place, alors naturellement l’intégrité du Mali et la laïcité seraient reconnues mais il est important qu’il faut réconcilier les gens. Cela est nécessaire pour que tout de suite nous ayons un contexte politique qui sera la vraie victoire. Car la vraie victoire n’est pas seulement militaire. Le Mali doit s’affirmer par lui-même, le Mali est un Etat indépendant, c’est une République à laquelle nous avons apporté secours. Mais il faut que le Mali se dote à travers des élections libres et démocratiques d’un pouvoir qui puisse se faire obéir sur toute l’étendue du territoire national avec bien entendu des formes d’organisation qu’il appartiendra aux Maliens de déterminer. La France est prête à accompagner le Mali mais ne pourra pas se substituer à lui », a dit Jean-Pierre Chevènement.