Hervé Ladsous est sur le départ. Après bientôt six ans à la tête des opérations de maintien de la paix des Nations unies, le diplomate français a donné son avis sur les missions de l’Onu en Afrique en général et au Mali en particulier. Au micro de nos confrères de RFI, celui qui a eu des échanges aigres doux avec le président de la République, soutient qu’ « on ne puisse pas dire que la Minusma est débordée, pas plus que ne le sont les militaires français de Barkhane dont je salue d’ailleurs au passage l’action. Je crois que la réalité, c’est qu’effectivement ces groupes armés étendent leur l’influence, en profitant du fait que les questions politiques de fond ne sont pas réglées. Cela fait un an et demi qu’ont été signés les accords dits d’Alger et la mise en œuvre ne s’est toujours pas concrétisée : la mise en place d’une administration intérimaire dans tout le nord du Mali, l’organisation de patrouilles mixtes pour montrer aux populations que le gouvernement malien est de retour… Il n’y a rien de tout cela ».
Aussi, justifie le diplomate francais, « Nous avons constamment des tensions sur le plan des équipements, nous n’avons jamais assez d’hélicoptères, pas assez de blindés. Donc nous multiplions les demandes auprès des Etats membres. Il y a des progrès et, en particulier, sur le plan des blindés qui sont une nécessité quand nous sommes attaqués à la mine ou à l’explosif improvisé. Les hélicoptères, nous essayons de trouver des solutions. Le Sénégal est très impliqué. Il est sur le point de déployer, de redéployer en fait, une force de réaction rapide qui était jusqu’à présent basée en Côte d’Ivoire et qui va s’installer les prochaines semaines à Mopti dans la partie centrale du Mali. Une force qui sera d’ailleurs équipée aussi d’hélicoptères de combat, et je crois que c’est très bien ». Espérons que cela soit le cas.