L’Association des organisations paysannes(AOPP) a organisé une visite de terrain à l’IPR/IFRA de Katibougou à l’intention des hommes de médias afin de s’enquérir des biens fondés de l’agriculture biologique et Ecologique et les dangers qu’encours les consommateurs des produits issus de l’utilisation des engrais chimiques.
Lors de cette visite de terrain, le 30 décembre 2016 à Koulikoro, le coordinateur de l’AOPP, M. Sékou Tangara a indiqué que des études ont démontré que l’agriculture biologique présente 4 principes avantageux pour l’homme et son environnement : l’amélioration de la santé, le respect des écosystèmes, l’équité par rapport à l’environnement et aux opportunités de la vie, le principe de précaution où cette agriculture devrait être conduite de manière prudente et responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles et futures ainsi que l’environnement.
Pour une agriculture écologique et biologique, des chercheurs à l’IPR/IFRA de Katibougou sont déjà à pied d’œuvre .Ils ont initié des champs témoins d’agriculture Bio et Ecologique dans la Région de Koulikoro à Katibougou. Ici 29 femmes regroupées dans l’Association Djiguiya ont été installées. Les fumures utilisées sont à base de la fiente de volaille, la boue de vache, d’âne, la Drèche, l’Ecume (sous produit de la canne à sucre) et la Bagasse.
Plusieurs parcelles ont été visitées par la délégation: à savoir la parcelle agro-écologique du muret à Kayo, les parcelles légumes Bio Benkadi de Mme Keita, les parcelles agro écologiques laboratoire biologique des Arthropodes et lutte intégrée de Katibougou, les parcelles agro écologiques, plantes médicinales de Katibougou et les parcelles d’innovation verte. Mariam Traoré, une des membres de l’association, a salué l’agriculture Bio. Selon elle, le 1er danger de l’utilisation de l’engrais chimique est qu’elle exige trop d’eau. Avec l’engrais chimique, il ya un grand risque de voir les plantes se dessécher en cas de rupture d’eau alors que avec la fumure organique, la plante résiste pendant longtemps. Aussi, elle a fait savoir que le rendement des produits issus de l’utilisation de l’engrais organique est plus élevé et les produits se conservent mieux et d’une façon durable.
Selon le Pr Mamoudou Traoré, avec le système de muret on peut atteindre 33 tonnes de tomate à l’hectare ; 20T d’oignon à l’hectare. Le coordinateur de l’AOPP, M. Sékou Tangara a rappelé que ce projet qui a commencé en 2014 a eu des difficultés dans sa mise en œuvre. Il a déploré la volonté politique des autorités pour renverser la tendance bien que plus de 10% du budget ont été consacrés à l’agriculture. Il a relevé une faiblesse sinon une absence d’accès aux intrants et le manque d’accompagnement des autorités. Il a invité les autorités du pays à se tourner vers cette agriculture pour sauvegarder la santé de nos populations et le maintien de nos sols. Selon lui, l’agriculture Bio est source de création d’emplois pour les jeunes que les dirigeants peuvent s’appuyer.