Pendant que Bamako continue de s’enfoncer dans la confusion et le désordre, les groupes armés, qui ont conquis et contrôlent le Nord du Mali après le cout d’Etat du 22 mars dernier, proclament un «Etat islamique de l’Azawad».
Une déclaration intervenue à la suite d’un «accord de raison» entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe islamiste Ansar Dine. Les deux organisations, qui semblaient divisées sur le mode opératoire de gestion de la zone occupée, ont fini par se soumettre à la loi de l’islam. Mieux, elles entendre s’inspirer du Coran comme «source du droit».
Difficile de ne pas croire que la séparation est désormais consommée entre le Sud et le Nord qui représente plus des 2/3 du territoire. Du reste, les nouvelles autorités maliennes n’ont rien fait pour empêcher cette situation qui plonge le Mali dans une crise de séparation dont il va avoir du mal à se remettre. En se coalisant pour le gouvernement du fameux «Etat de l’Azawad», les organisations islamistes, qui se partagent cette partie du pays, viennent de faire un pas décisif vers le divorce avec le pouvoir vacillant de Bamako.
C’est un autre défi lancé à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui avait déjà du mal installer un pouvoir véritable à Bamako. Et maintenant que le MNLA et Ansar Dine ont décidé de passer à la vitesse supérieure de la proclamation d’un Etat islamiste indépendant, les choses deviennent plus corsées. Il va falloir que la Cedeao change de fusil d’épaule. Et que les nouvelles autorités maliennes, au-delà du rejet exprimé de la création de cet «l’Etat d’Azawad», prennent vraiment leurs responsabilités.