Le directeur général de la Sénélec, Mouhamadou Makhtar Cissé, et son homologue malien, Dramane Coulibaly, directeur général d’EDM, ont ratifié lundi, à Dakar, une convention de cession de 20 mégawatts (MW) d’excédent de la production de la Sénélec. “Une philosophie en perspective de l’exploitation d’importants gisements de pétrole et de gaz découverts au Sénégal”, a dit le patron de la Sénélec.
Déficitaire en production électrique jusqu’en 2014, à présent la Société nationale d’électricité du Sénégal (Sénélec) emmagasine un excédent de 100 mégawatts (MW). Ce qui lui donne le droit d’en revendre à Energie du Mali (EDM). Lundi 9 janvier 2016 à Dakar, Mouhamadou Makhtar Cissé, directeur général de la Sénélec, et son homologue malien, Dramane Coulibaly, directeur général d’EDM, ont avalisé la Convention de cession de 20 mégawatts à EDM.
S’expliquant sur le sujet, Mouhamadou Makhtar Cissé dira : “Nous sommes très heureux de devoir vendre notre excédent énergétique à un pays ami et frère, non pas seulement pour l’aspect commercial, mais plutôt l’acte de coopération en perspective de la découverte d’importants gisements de pétrole et de gaz au Sénégal. Au moment où je vous parle (lundi, ndlr) on me rapporte un excédent de 100 mégawatts. Si une opportunité s’offre à moi, je cède 40 autres mégawatts. Ceci nous donne des gains qui nous permettront de faire d’importants investissements auxquels nous faisons face, notamment le réseau de distribution, très défaillant”, a-t-il expliqué.
Evoquant le problème de l’électricité au niveau national, il rassure en ces mots : “Nous sommes en train de travailler pour le maillage du réseau électrique. Car c’est notre réel problème. Le réseau est défaillant parce que n’ayant pas été entretenu et la demande surcroit d’année en année. Et c’est tout le calvaire des populations. Mais, en réalité, nous n’avons pas un déficit de production électrique, mais un problème de redistribution électrique, car nos lignes de distribution sont défaillantes. Actuellement, la priorité de notre plan d’action, c’est la construction d’un bon réseau de distribution sur le territoire national notamment sur l’axe allant du Centre au sud, en passant par Kaolack, Tambacounda, Kolda et Ziguinchor. Toutefois, ces travaux peuvent prendre 24 mois d’exécution. Ainsi donc, nous arriverons à connecter les villages au réseau électrique national. C’est dire que nous connaissons les problèmes et nous y travaillons au quotidien”, tient-il à préciser.
Son homologue malien, Dramane Coulibaly a exprimé toute sa satisfaction : “Nous sommes très heureux de traduire cette Convention de cession en acte qui, au-delà du dynamisme entre les deux peuples, renforce l’espace économique. En réalité, face à deux événements majeurs qui se profilent à l’horizon, à savoir le Sommet Afrique-France à Bamako et la Coupe d’Afrique des nations (Can), nous sommes tenus de répondre présent. Aujourd’hui, le Sénégal qui a une surproduction, pays frontalier et frère, est enclin à fournir au Mali de l’énergie grâce à l’interconnexion du réseau à travers le barrage de Manantali qui unit le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. Nous espérons pouvoir en racheter encore”, a-t-il déclaré.
Avec Quotidien