Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Pourquoi rien n’est vraiment réglé au Mali
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  lejdd.fr
Opération
© Autre presse par DR
Opération Serval: l`armée française au mali
Comment


Même si l'opération Serval a unanimement été reconnue comme un succès, la situation n'a depuis cessé de se dégrader au Mali.

François Hollande se rend à Bamako au Mali cette semaine pour le dernier somme Afrique-france de son mandat. (Nicolas Gouhier/Abaca)

Ce sera son dernier grand rendez-vous avec le continent noir. Vendredi, François Hollande se rend à Bamako pour participer au sommet Afrique-France. La dernière fois que le président français a foulé le sol malien, en septembre 2013, le contexte était favorable : l'opération Serval avait été un succès, les djihadistes refoulés et en partie neutralisés, et Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), un ami de Paris, s'apprêtait à prendre les commandes du pays.

Lire aussi : Les cinq dossiers chauds du futur président en 2017

Depuis, la situation s'est détériorée. "Après l'extrême nord du pays, la région du centre fait face à son tour à l'émergence de mouvements djihadistes et de groupes d'autodéfense locaux, constate André Bourgeot, directeur de recherches au CNRS. Nous assistons à un processus de démantèlement de l'unité territoriale." Symptôme de cette insécurité : l'enlèvement à Gao le 24 décembre d'une humanitaire française, Sophie Pétronin. La Minusma, la mission de l'ONU au Mali, paie aussi un lourd tribut, avec plus de 100 morts depuis juillet 2013. En optant pour une stratégie régionale, avec la mise en place de l'opération Barkhane à la suite de Serval et une collaboration accrue avec les pays voisins, la France pensait stabiliser le Mali. Se serait-elle trompée de stratégie?

"À l'Élysée, on ne cède pas non plus au catastrophisme"
"C'est vrai que la situation est préoccupante, reconnaît Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Mais ces groupes armés terroristes ne rassemblent que quelques centaines d'hommes et seulement 80 véhicules." À l'Élysée, on ne cède pas non plus au catastrophisme : on explique que, si les violences dans la région de Mopti (centre) ont une coloration djihadiste, elles sont surtout dues à la réactivation de conflits entre éleveurs peuls et agriculteurs. On met aussi en avant le déploiement prochain, "entre février et mai", dans le centre du pays, de forces d'intervention rapide sénégalaises (700 à 800 hommes) dans le cadre de la Minusma.

Lire également : Une humanitaire française a été enlevée samedi au Mali par des hommes armés

Il n'empêche, la situation sécuritaire ne s'améliorera pas si, parallèlement, la réconciliation dans le nord du pays n'avance pas. Or, les accords d'Alger, signés il y a un an et demi entre le Mali et les différents groupes rebelles touaregs et arabes, ne sont toujours pas appliqués. Les services de l'État ne sont pas déployés à Kidal, pas plus que l'armée malienne.

La responsabilité du président malien
"Tant que l'État sera défaillant, que de réels projets de développements économique, scolaire, sanitaire, ne seront pas mis en place, les populations auront l'impression d'être laissées pour compte, estime Matthieu Fau-Nougaret du Laboratoire Les Afrique dans le monde. Les groupes djihadistes en profiteront, dans le nord comme dans le centre du pays."

À Paris, un officiel de haut rang pointe la responsabilité d'IBK, accusé d'inaction. "Il doit faire face à une opinion publique majoritairement opposée à une entente avec les rebelles du Nord, considérés comme des criminels", tempère-t-on à l'Élysée. Cette semaine, le président malien a annoncé l'organisation, en mars, d'une conférence d'entente nationale pour remettre le processus de paix sur les rails.

Antoine Malo - Le Journal du Dimanche
Commentaires