Dans la salle de conférences de l’Hôtel de l’Amitié de Bamako, a eu lieu un atelier national de Capitalisation de la mise en œuvre du système d’analyse financier et institutionnel (Safic) au Mali. Cette rencontre visait à capitaliser les résultats issus de la mise en œuvre des interventions de l’UNCDF au Mali de façon générale et de celle du SAFIC en particulier. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Secrétaire Général du Ministère de l’Administration Territoriales et de la Décentralisation Adama Sissouma, en présence de Chridél Alvergue, représentant de SAFIC ainsi que David SAGARA, ancien ministre. Il faut également noter la présence des maires des différentes communes concernées.
Rappelons que l’UNCDF a développé une méthodologie de diagnostic et de soutien aux collectivités afin de leur permettre de mieux connaître leur potentiel, de mieux valoriser et de s’engager dans un processus de redressement. Et pour le SAFIC (système d’Analyse Financière et institutionnelle des collectivités), il a été testé, dans le cadre du projet d’appui aux communes rurales de Mopti. Pour l’heure, il intervient dans les communes de Fakala, cercle de Djenné, Sangha dans le cercle de Bandiagara, Pel Maoudé à Koro et Sacoura dans le cercle de Mopti.
Après cette phase de test, l’outil a été mis en œuvre dans 128 Communes dans les régions de Mopti et Tombouctou, dans le cadre du CTBL et dans les cercles de la région de Ségou (Ségou, Barouéli, San, Bla, Niono, Tominian, et Macina). Ensuite, le SAFIC a été mis en œuvre dans 27 Communes des cercles de Nara et Nioro du Sahel et dans 10 communes de la région de Ségou dans le cadre du Développement économique régional. La méthodologie a également connu un début d’application au niveau des régions de Tombouctou et de Mopti.
Cependant, la mise en œuvre du SAFIC dans 174 collectivités territoriales, relève d’un programme d’appui au processus de décentralisation actuellement en cours au Mali. Elle s’est déroulée dans un cadre de partenariat stratégique avec le PNUD, l’Union Européenne mais aussi avec l’Agence Luxembourgeoise pour la Coopération au Développement (Lux Dev) et le fonds Belge pour la Sécurité alimentaire (FBSA) en collaboration avec la Direction Générale des Collectivités Territoriales(DGCT).
Dans son application, cette méthodologie a été adaptée et mise en œuvre dans les 7 Cercles de la région de Ségou avec un appui de lux Développement. Aussi, la méthodologie a été adaptée au niveau des régions, mais n’a pas été concrètement mise en œuvre.
Par ailleurs, l’étude menée a constitué une étape de capitalisation importante dans le processus de mise en œuvre du SAFIC au Mali. Au moment où le Mali sort d’une crise institutionnelle qui a fortement affectée les collectivités territoriales, il s’agit en effet de disposer d’un outil d’aide à la décision au niveau local et de dialogue au niveau national. Il s’agit donc d’un bilan, permettant de partager la méthodologie, les résultats d’en identifier les points forts, les faiblesses, les enjeux et les perspectives pour une mise à l’échelle de l’outil.
Selon Adama Sissouma, l’exercice SAFIC est basé essentiellement sur des diagnostics ou audits territoriaux dans le but est de promouvoir la gestion financière, la mobilisation des ressources financières et l’économie des collectivités territoriales à travers la mise en œuvre d’un plan d’actions de redressement institutionnel, économique et financier appelé pacte local.
« L’extension du SAFIC aux collectivités territoriales des cercles a constitué sans nul doute la traduction d’une volonté politique d’impulser une nouvelle dynamique à l’amélioration de la qualité des services publics de base rendus aux populations dans le cadre de la lutte pour la croissance et la réduction de la pauvreté », a-t-il ajouté.
Pour Adama Sissouma, le SAFIC fait partie d’un ensemble d’interventions de l’UNCDF qui l’accompagne depuis près d’un demi-siècle. Ce partenariat, avance-t-il, a permis d’investir près de 3 milliards de francs CFA dans un portefeuille de projets variés qui sont décrits dans la brochure publiée à cet effet. « Notre département a été particulièrement concerné par ces interventions. A ce titre, d’illustration, la première convention signée avec l’ANICT nouvellement créée, l’a été avec UNCDF », a-t-il précisé.
Durant cette rencontre, les participants ont passé à peigne fin les résultats des 45 années de contribution d’UNCDF au développement de notre pays.
Abdramane Samaké