« Le vin est tiré, il faut le boire ». La volonté et l’entêtement politiques de François Hollande rendent inéluctable l’ouverture demain à Bamako du 27è Sommet Afrique-France. Ce pari osé, voire suicidaire, pris par le président français contre tout pronostic sensé, est exacerbé, ni plus, ni moins, par la situation sécuritaire du Mali. Le pays, en proie à une crise multidimensionnelle et infiltré par une horde de djihadistes et terroristes, peut-il assurer la sécurité des invités de marque comme les chefs d’État et de gouvernement et ces nombreux Français, et, au-delà, celle des milliers de participants ? Tels sont la question qui taraude les esprits et le souci qui hante les invités.
Plus particulièrement, la plus grande inconnue de ce sommet, c’est le nombre de chefs d’Etat qui oseront fouler le sol malien en ces temps. Des esprits malsains vont jusqu’à douter de la présence de Hollande. Pourtant, le Cnosaf n’a pas ce double souci.
Le président français viendra donner ses adieux à ses pairs africains, et ceux-ci rallieront Bamako en masse pour lui rendre un vibrant hommage à l’occasion de cette dernière retrouvaille de « François » avec le continent.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, le doute n’est pas dissipé sur la présence des chefs d’Etat d’autant plus que, de plus en plus, ceux-ci rechignent à aller aux sommets, s’ils ne les rebutent tout simplement. Jurisprudence : en novembre dernier, on attendait à Madagascar pour le sommet de la Francophonie, une trentaine de chefs d’Etat. Ils étaient seulement 13 à Antananarivo. Auparavant, il y a eu Marrakech et Malabo ; sans oublier qu’après Bamako, il y a le sommet de l’Union africaine.
Toujours est-il que pour mettre tous les atouts du côté de Bamako, Français et Maliens n’ont pas lésiné avec les moyens sécuritaires : les forces françaises, plus de 10 000 agents de sécurités maliens, des véhicules blindés etc. Mais, est-ce suffisamment persuasif pour Hollande et ses pairs africains ? Qui va oser venir ? Demain, la réponse !
Sékou Tamboura