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Grève des magistrats du Mali : « Nous ne sommes pas les enfants gâtés, les « chouchous » de la République,», dixit le président du SYLIMA
Publié le jeudi 12 janvier 2017  |  Le Pouce
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Le torchon brûle entre les magistrats et le gouvernement du Mali à travers le département de tutelle, en occurrence le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux et celui du Travail et de la Fonction Publique. La raison est simple. Depuis le lundi 09 janvier 2017, les deux syndicats de magistrats, à savoir, le syndicat Libre de la magistrature du Mali (SYLIMA) et le Syndicat Autonome de la Magistrature du Mali (SAM) ont opté pour la politique de la chaise vide au niveau des Cours et tribunaux. Observant une grève de sept jours ouvrables, sur toute l’étendue du territoire national, les magistrats menacent d’aller en arrêt de travail illimité si les plus hautes ne changent pas le traitement qui leur est réservé. Pour prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur les raisons de cette décision et les difficultés auxquelles est confrontée la corporation, le SYLIMA était face à la presse à son siège sis dans la zone ACI 2000. La conférence de presse animée par Siaka Sirama Coulibaly, président du SYLIMA, a enregistré la présence du secrétaire adjoint à l’organisation, Hamady Tamega, de Mady Macky Sall, juge au Tribunal de commerce, d’Amada Michel Diassana et de Hamidou Dao, JPCE de Diéma.

A l’entame de son propos, le président du syndicat libre de la magistrature, a dit que cette conférence a pour objet d’expliquer aux journalistes les raisons qui ont poussé les deux syndicats de la magistrature à décréter cette grève, qui s’étendra qu’au 17janvier 2017. Pour lui, cette grève surprend beaucoup de Maliens, qui estiment que les magistrats sont les enfants gâtés, les « chouchous » de la République, qui ne manquent de rien.



Parlant des difficultés des magistrats, Siaka S Coulibaly a indiqué que dans le contexte actuel du pays, cette grève est normale. A ses dires, cette action constitue une nécessité pour le bonheur des juridictions en faveur du peuple. Avant de préciser que les conditions actuelles des magistrats, ne leur permettent pas de bien exercer le travail. Une situation, dit –il qui profite à la corruption. En ce qui concerne les conditions de travail, il dira « Si nous prenons le cas du crédit de fonctionnement du magistrat, l’Etat paye seulement au magistrat, 25 000F CFA par trimestre. D’autres agents qui semblent être des subordonnés de certains de ces magistrats gagnent beaucoup plus que cela. Les locaux qui servent de cours et tribunaux sont en général les plus vêtus de tous les bâtiments. A l’en croire, seule l’amélioration des conditions de vie des magistrats peut amorcer le changement pour une justice sociale durable. En ce qui concerne les salaires, le Burkina moins riche que le Mali paye mieux ses magistrats. La justice est un pouvoir et non un démembrement de pouvoir». A l’entendre, « Nous voulons exercer notre métier, la tête haute et avec toute la dignité ».

Abordant les raisons de la grève, le conférencier a d’abord rappelé que depuis 2104, le cahier de doléances du SYLIMA, comportait au total 27 points de revendications contre et 33 points pour le SAM. Il souligne qu’après les négociations avec la commission de conciliation, les deux groupements ont retenu en commun six points de revendications qui restent encore sur la table du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux. Pour lui, les syndicats ont démarché tous les ministres qui se sont succédés à la tête du département de la justice, notamment Mohamed Aly Bathily à Mamadou Ismaël Konaté, en passant bien sûr par Mahamadou Diarra et Mme Sanogo Aminata Mallé.

Aux dires de Siaka Sirama Coulibaly, la volonté manifeste du gouvernement de fuir sa responsabilité est aujourd’hui monnaie courante, dans tous les secteurs. Selon lui, Les Six (6) points ayant fait l’objet d’accord entre les parties, suite à au préavis de grève du 11 Juillet 2016, n’ont pas connu jusqu’à ce jour de début d’exécution. A cela dit-il, s’ajoute « la loi sur la Cour Suprême, aussitôt promulguée après son adoption pour être d’application immédiate, est elle aussi en souffrance par négligence du gouvernement, faute de textes d’application sans oublier les directives et instructions du Président de la République concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables d’une part, et d’autre part, des correctifs à apporter au décret N 0837/ P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice. Toutes choses qui sont restées sans effet en raison d’une fin de non-recevoir opposée par le gouvernement ».

A titre d’exemple, le juge Coulibaly a indiqué que les membres de la Cour d’Assises de Bamako en transport à Sikasso se sont vus refusés le bénéfice du décret N 0001/P-RM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission au moment où les syndicats demeurent toujours écarté du CESC en dépit d’une décision de justice définitive et exécutoire.

C’est pourquoi, le président du SYLIMA de declarer : « Ayant été suffisamment patients, les syndicats des magistrats se sont vus en droit de faire recours par les moyens légaux qui leur sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et à la grève. Notre combat est de faire en sorte que la justice malienne soit véritablement un pouvoir indépendant. Nous voulons que le garde des Sceaux communique le rapport du dialogue social». Pour finir le conférencier a précisé que cette n’a aucune incidence sur le sommet.

Jean Goïta



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