Suite à la progression des djihadistes et bandits armés vers le sud de notre pays, l’appel de nos dirigeants a donné mandat à l’intervention des troupes françaises. Cette action a stoppé net l’offensive des terroristes et ouvert la voie à la libération de la partie nord de notre pays. Par ce geste, Paris répondait à un appel du président de la République par intérim Dioncounda Traoré.
Cette force française devenue par la suite la Barkhane, même si elle ne fait pas totalement bonne presse, a eu à sauver notre pays de tomber intégralement dans les mains de l’ennemi. Rappelons qu’il y a juste quatre ans, notre pays retrouvait, grâce à l’intervention de l’armée française, l’espoir de revivre à nouveau parmi les nations libres, démocratiques et souveraines. La France a lancé l’opération Serval dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013 pour stopper les combattants terroristes qui avaient pris d’assaut les localités de Konna et Diabaly et qui s’apprêtaient à lancer une offensive vers la capitale Bamako.
L’intervention française fut nécessaire parce que l’armée nationale presque inexistante était en déroute. Les Fama ne pouvaient contenir les assauts des troupes terroristes plus organisés et dotés d’armements plus sophistiqués. Ces difficultés de notre armée ont été révélées dès les premiers affrontements avec la coalition des indépendantistes et des terroristes au début de l’année 2012 dans l’extrême nord-est du pays.
Les assaillants ont commencé à occuper une à une les grandes villes du nord (Kidal, Tombouctou et surtout Gao). Avec la bénédiction du coup d’État du 22 mars 2012 qui a bouleversé la chaîne du commandement militaire, le pays était à genoux.
Pendant que la junte dirigée par Amadou Haya Sanogo s’installait au pouvoir à Bamako, le MNLA proclamait à Gao l’indépendance de « l’Azawad » le 6 avril 2012. Une proclamation rejetée par la communauté internationale. Le mouvement rebelle sera ensuite chassé de la cité des Askia par ses alliés d’alors, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansardine d’Iyad Ag Aghaly, ou encore Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Pendant que le Mali et ses partenaires extérieurs exploraient les voies et moyens d’une intervention militaire, les colonnes terroristes ont estimé pouvoir les prendre de vitesse en lançant une offensive d’envergure sur les positions de l’armée à Konna et à Diabaly. Elles ont réussi à prendre ces localités après des combats très violents.
La France a alors décidé de répondre favorablement à l’appel du président Dioncounda Traoré. Le 11 janvier, les premières frappes (tôt le matin) de deux hélicoptères de l’armée malienne puis des hélicoptères (en début d’après-midi) et de l’aviation de l’armée française ont provoqué la débandade dans les rangs des terroristes qui occupaient alors Konna. Au cours de ces opérations, le pilote d’hélicoptère Damien Boiteux sera le premier militaire français de Serval à trouver la mort. Deux jours plus tard, les troupes terroristes présentes dans la ville de Diabaly étaient chassées grâce aux bombardements des avions français.
Paris décidait, dans la foulée, d’envoyer des troupes au sol pour appuyer nos soldats. Ces différentes forces, dans des actions coordonnées, ont libéré les 3 grandes villes du nord. Gao fut libérée le 26 janvier 2013 et Tombouctou le 28 janvier tandis que Serval prenait position à Kidal le 29 janvier. Entre-temps, le 17 janvier voyait le début du déploiement des bataillons terrestres du Togo, du Burkina et du Nigeria tandis que le Niger attendait le feu vert pour attaquer à partir de son territoire.
Décimés et désorganisés par l’opération Serval, les terroristes ont renoncé à leurs prétentions d’occupation territoriale. Mais ils continuent de mener des actions asymétriques avec des kamikazes ou des petits groupes de combattants, notamment les 8, 9 et 11 février à Gao.
La guerre de reconquête achevée, la France lance le 1er août 2014, l’opération Barkhane qui couvre toute la zone sahélo-saharienne dans le cadre de lutte anti-terroriste.
Dramane Coulibaly