Il est toujours hors de question, pour l’armée française, de passer aux aveux publiquement. Les faits ont pourtant été reconnus, dans le secret d’une réunion tenue à huis-clos par des militaires de l’opération Barkhane : le 30 novembre, au cours d’une patrouille menée dans l’extrême-nord du Mali, des soldats français ont tué un enfant, puis l’ont enterré en catimini.
Cette réunion, organisée à Bamako avec la Minusma et dont Jeune Afrique a pu lire le compte-rendu retranscrit sur PV, s’est tenue fin décembre. C’est un officier français qui a admis les faits.
Interrogé par la mission onusienne, qui avait envoyé des enquêteurs sur place et avait rapidement conclu à la responsabilité de l’armée française, un général de la force Barkhane a expliqué lors de cette réunion que des soldats français avaient tiré sur un individu considéré comme étant un élément d’un groupe terroriste, puis l’avaient enterré sommairement.
Il a précisé que cette inhumation avait été menée dans le respect des procédures internes, ce qui laisse à penser que ce genre de pratique est courant. En fait d’un combattant, il s’agissait d’un enfant âgé, selon sa famille, de 10 ans.
Deux hélicoptères au-dessus de Tigabatene
Le 30 novembre, dans les environs de Tigabatene, une localité située à une soixantaine de kilomètres de Tessalit, Issouf Ag Mohamed avait été chargé par ses parents de rassembler les ânes pour aller chercher de l’eau.
Le même jour, des nomades, dont des proches du garçon, voient deux hélicoptères de l’armée française passer au-dessus de leur campement, avant d’entendre des tirs au loin. Puis le calme revient. Quelques heures plus tard, un hélicoptère les survole à nouveau. Ils le voient se poser sur les lieux du raid mené dans la matinée et observent des soldats en descendre et s’affairer quelques minutes durant, sans voir précisément ce qu’ils font, avant de repartir.... suite de l'article sur Jeune Afrique