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A Bamako, les adieux réciproques et chaleureux de Hollande et de l’Afrique
Publié le samedi 14 janvier 2017  |  AFP
Rencontre
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
Rencontre des Chefs d`Etats au 27è Sommet Afrique France
Bamako, le 14 janvier 2017 au CICB. Le président IBK a reçu ses homologues africains et français pour la cérémonie inaugurale du Sommet de Bamako pour le Partenariat, la Paix et l`Emergence
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Bamako - François Hollande et l'Afrique se sont dit chaleureusement adieu samedi pendant le 27e Sommet Afrique-France à Bamako, ultime visite programmée du chef de l'Etat français sur le sol africain avant la fin de son mandat, en mai.
"De tous les chefs d'Etat français", François Hollande "aura été celui dont
le rapport à l'Afrique aura été le plus sincère et le plus loyal", a loué le
président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ouvrant le sommet en présence d'une
trentaine de dirigeants africains.
Quatre ans plus tôt, le 11 janvier 2013, une opération militaire française
ordonnée par François Hollande avait stoppé net une offensive de groupes
jihadistes. Liés à Al-Qaïda, ceux-ci s'étaient emparés du nord du Mali et
menaçaient de déferler sur Bamako.
Accueilli trois semaines plus tard en libérateur à Bamako, le président
français s'était exclamé: "je viens sans doute de vivre la journée la plus
importante de ma vie politique".
"La France restera toujours au côté du Mali jusqu'à l'aboutissement du
processus de paix, jusqu'à ce que l'Etat malien puisse avoir son autorité
respectée sur l'ensemble du territoire malien", a-t-il encore assuré samedi à
la tribune du sommet.
Beaucoup reste à faire cependant. De larges zones du territoire malien
restent incontrôlées et Bamako elle-même était en état de siège pour
accueillir le sommet, vivant dans la crainte d'un nouvel attentat jihadiste
d'ampleur après celui perpétré contre l'hôtel Radisson Blu le 20 novembre
2015, faisant 20 morts.
François Hollande s'est toutefois félicité: "Les terroristes ne contrôlent
plus aucun territoire (au Mali), la démocratie a repris son cours, les
élections ont eu lieu(...), l'économie repart et la réconciliation avec les
accords d'Alger est en cours".
Conclusion lyrique de ce discours-testament: "Ensemble, la France,
l'Afrique nous avons été capables de relever des défis et de faire avancer le
monde (...), ensemble, l'Afrique, la France, nous avons été capables, aux
Nations unies, de porter des objectifs de développement durable, l'Afrique, la
France, ensemble, nous portons le message d'une réduction des inégalités à
l'échelle planétaire". Le sommet l'a applaudi debout.

- 'Ombre au tableau'-

En route pour la capitale malienne vendredi, François Hollande avait
effectué une escale symbolique sur la base militaire française de Gao, la
grande ville du nord du Mali, une visite "émouvante", a-t-il confié.
Aujourd'hui, a-t-il souligné, "les Africains" doivent assurer "la sécurité
des Africains" et à ce propos, l'engagement pris par la France en 2013 de
former 20.000 militaires africains par an a selon lui été "tenu" et "même
dépassé". Leur nombre, a-t-il précisé, sera "porté à plus de 25.000" au cours
des trois prochaines années.
Une ombre au tableau toutefois: le ministère français de la Défense a
reconnu vendredi que des soldats français de la force Barkhane déployés dans
le nord du Mali avaient tué fin novembre un combattant "qui s'est avéré être
un mineur" au cours d'une opération anti-terroriste.
Selon le magazine Jeune Afrique, la victime est un enfant que les
militaires ont enterré en catimini.
En marge du sommet, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a
précisé que les conclusions de l'enquête ouverte sur cette affaire lui
seraient remises "d'ici à la fin du mois ou dans quelques semaines" et qu'il
prendrait "les décisions nécessaires à ce moment-là".
Au chapitre du développement, même ambition que sur le plan militaire:
l'Agence française de développement (AFD), a précisé François Hollande, va
augmenter de 15% ses engagements pour mobiliser 23 milliards d'euros pour le
continent dans les cinq ans à venir.
Le président français a aussi annoncé le lancement d'un Fonds
d'investissement franco-africain doté de 76 millions d'euros sur 10 ans, le
tout premier du genre.
Le sommet devait évoquer le respect des Constitutions alors que certains
dirigeants africains sont tentés de se maintenir au pouvoir, même après avoir
exercé le nombre maximal de mandats que leur accorde la loi fondamentale de
leur pays.
La crise politique en Gambie s'est ainsi invitée à Bamako avec un
mini-sommet de dirigeants africains réuni en marge de la réunion
Afrique-France en présence du président gambien élu Adama Barrow, le sortant
Yahya Jammeh refusant de lui céder le pouvoir.
"Le choix des électeur gambiens doit être respecté", a martelé François
Hollande.
ha-sd-mrb/jpc
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