La lettre trouvée à Tombouctou par de fortunés confrères est une belle prise de guerre. Peut-être plus qu’Abuzeid ou Belmoktar s’ils étaient pris. Pourquoi ? Parce que la missive est la preuve par mille que Droudkel était vivant jusqu’à la date de rédaction, le 20 juillet dernier et que s’il n’avait pas une maîtrise quotidienne du terrain, il revendique en tout cas une autorité morale sur « ses » moujahidines. Donc une responsabilité morale aussi pour le gâchis bien qu’il ait déploré celui-ci.
On peut donc légitimement reposer les questions qui taraudent, à savoir : où vit le chef d’Aqmi, comment il n’est pas neutralisé pendant tout ce temps, qui le protège, comment et pourquoi ? Si le jihadiste en chef continue de se réfugier dans les montagnes kabyles en Algérie malgré la boucherie de Ain Imenas, alors le proverbe est vrai : au pays des aveugles, le borgne est roi. Et Belmoktar justement est borgne. Autre preuve par Droudkel : le mouvement jihadiste qui a fait tant de dégâts dans notre pays ne résulte pas d’un calcul minutieux et froidement exécuté mais d’avancées opportunistes parce qu’il n’y avait rien en face. Ou finissait donc le projet de jihad où commençait le blanchiment dans une odyssée où les faux nez cohabitent avec les vases communicants ?
Droudkel y répond indirectement en plaidant pour l’intronisation d’Iyad Ag Ali comme proconsul d’un Azawad qui puiserait sa force dans la cogestion avec le Mnla. Dernière preuve donnée par Droudkel : les lapidations et les amputations ne sont pas évitables puisque c’est l’islam qui l’exige mais les nouveaux maîtres du Nord depuis volatilisés sont passés trop tôt à l’action. Cela donne une idée de l’estime que le patron d’Aqmi a pour la Mauritanie, le Pakistan et tous les autres pays qui ne flagellent pas l’adultère.
Ouf, heureusement que le holding salafiste a poussé le zèle jusqu’ à Konna !