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En déclarant que le mali a retrouvé son intégrité territoriale : «Papa» François Hollande ment au monde
Publié le lundi 16 janvier 2017  |  L’Inter de Bamako
Conference
© aBamako.com par Momo
Conference de presse conjointe de SEM Ibrahim Boubacar Keita et de son SEM M.François Hollande sur le sommet Afrique France
Bamako, le 14 janvier 2017 SEM Ibrahim Boubacar Keita et de son homologue SEM M.François Hollande sur le sommet Afrique France au CICB
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Arrivé sur la terre malienne de Gao, vendredi dernier, où il a passé en revue les troupes d’occupation françaises, le président français n’est pas allé par mille chemins pour dire aux Maliens que le Mali a retrouvé son intégrité territoriale sans Kidal. Aussi, a-t-il fait savoir que Barkhane assure la sécurité des Français et non des Maliens. Décryptage.
Incapable de défendre son bilan devant son peuple à la présidentielle française de cette année pour un nouveau contrat de bail de cinq ans, le président français, François Hollande, qui se trouvait le week-end dernier dans notre pays, où il a participé aux côtés de certains chefs d’Etat et de gouvernement au 27ème sommet Afrique-France, est monté sur ses grands chevaux pour dire aux Maliens qu’ils peuvent désormais faire le deuil de Kidal.
Et cela, malgré la reconnaissance par la communauté internationale des frontières du Mali au lendemain de la déclaration de la «République fantôme de l’Azawad». C’est par son détour de Gao, ville qui abrite la principale base opérationnelle de l’opération Barkhane, que le président Hollande a informé de vive voix le peuple malien que Kidal ne fait plus partie du Mali.
Ainsi, à sa sortie de son entretien avec les chefs militaires de Barkhane, il déclare : «quatre (04) ans après le déclenchement de l’opération, le Mali a retrouvé son intégrité territoriale, a pu effectuer sa transition politique, élire son président et choisir ses députés». Il a tenu ces propos en présence du Premier ministre Modibo Keïta qui l’a accueilli à Gao au nom du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.
Pour qui connaît la situation du Mali depuis l’arrivée des troupes d’occupation françaises, en janvier 2013, la déclaration du président français François Hollande relève du mensonge et du mépris envers le reste de la population considérée par une partie de l’opinion publique française comme des femmes et des hommes qui ne partagent ni l’histoire ni la géographie avec la population de Kidal.
Il traduit ici : l’engagement de son pays à diviser le Mali malgré l’accord de paix issu du processus d’Alger qui restaure le Mali dans ses frontières reconnues de part le monde. Il n’est un secret pour personne que depuis que la France a mis son pied dans notre pays suite à l’appel de trahison de Dioncounda Traoré lancé à Hollande, en janvier 2013, il ya eu plus de morts dans les rangs des forces de défense et de sécurité du Mali, plus de civils tués, de multiplications de groupes terroristes et narcotrafiquants, de fermetures d’écoles et de centres de santé.
Aussi, est-il important de souligner que pour des raisons que Hollande seul sait, l’administration malienne est interdite par la France de fouler le sol de la 8ème région administrative du Mali.
Conséquences : il ya quatre (04) ans, par la faute du président français Hollande, les enfants de Kidal ne connaissent plus le chemin de l’école.
La force Barkhane les tue au nom de la lutte contre le terrorisme. Le cas de cet enfant, âgé de dix (10) ans, selon sa famille, tué, le 30 novembre 2016, et enterré clandestinement à Tessalit dans le nord du Mali par les soldats français défraie la chronique.
Elle se justifie depuis que l’affaire est en train de prendre une autre tournure que ses éléments avaient tiré sur un individu considéré comme élément d’un groupe terroriste.
Pire, il ajoute : «il est émouvant de venir à Gao, où les forces françaises sont là pour longtemps». Tout le monde sait aujourd’hui que l’opération Barkhane à Gao, engagée, dit-on, pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel, constitue non seulement un soutien aux forces occultes qui écument dans le nord de notre pays mais aussi une force tampon qui empêche la progression de l’armée malienne dans sa mission régalienne de conquérir l’intégralité du territoire national. Ces propos du président Hollande sont limpides comme l’eau de roche.
La France de François Hollande ne quittera plus le sol malien sauf si le peuple malien venait à prendre ses responsabilités (ce qui ne peut pas ne pas se produire) Elle prend ainsi sa revanche sur notre pays qui avait demandé, le 20 janvier 1961, aux troupes françaises d’évacuer les bases de Gao, Tessalit, Bamako et Kati. Cette pilule amère est restée aux travers de la gorge des autorités françaises jusqu’à la signature d’un accord de défense, en juillet 2014, avec la France.
La roue de l’histoire tourne et le peuple tournera un jour la page de cet accord qui l’aliène et l’assujettit au vœu pieu de la France de recoloniser notre territoire. Cet accord néocolonial lui ouvre la porte à toutes sortes d’aventures dans notre pays.
Le président IBK consacre ainsi la seconde mort du premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta, qui avait demandé à l’ex-métropole de rapatrier ses forces d’occupation. Il voyait mal la cohabitation entre l’armée du nouvel Etat, le Mali, et les troupes coloniales.
Toujours à Gao, s’adressant aux soldats français, il déclare : «… vous assurez notre propre sécurité, la sécurité de la France». Cette déclaration du «sauveur» et «papa» François Hollande donne raison à la partie consciente du peuple malien qui lutte et qui continue de lutter contre l’occupation illégale de notre territoire par les forces impérialistes représentées par Barkhane. Il a ainsi levé un pan du voile sur les vraies raisons de la présence des soldats français dans notre pays.
Il sait que si le Sahel tombe sous le joug des groupes terroristes, l’Europe est à un jet de pierre et son pays est plus que menacé que n’importe quel autre pays de l’Union européenne (UE). C’est la raison pour laquelle la France a déployé 4.000 soldats dans cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour assurer à partir de ces Etats la sécurité de son pays menacée par les groupes djihadistes qui ont mené plusieurs attentats dans l’Hexagone, depuis janvier 2015, aux dépens du peuple travailleur de la France.
Ces déclarations du président français, François Hollande, doivent inciter certains Maliens qui n’ont rien compris encore de la présence française au Mali à une véritable prise de conscience pour prendre langue avec les patriotes maliens pour se battre et chasser les forces néocoloniales qui interdisent l’avancée de notre armée pour réintégrer Kidal dans le giron malien.
Yoro SOW
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