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Afrique- France : Le sommet de l’occupation du Mali
Publié le lundi 16 janvier 2017  |  L’Inter de Bamako
Rencontre
© aBamako.com par momo
Rencontre des Chefs d`Etats au 27è Sommet Afrique France
Bamako, le 14 janvier 2017 au CICB. Le président IBK a reçu ses homologues africains et français pour la cérémonie inaugurale du Sommet de Bamako pour le Partenariat, la Paix et l`Emergence.
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De la mission Afrique centrale dite «Mission Voulet-Chanoine» de 1898-1899, au sommet France-Afrique, du 13 au 14 janvier 2017, il ya 119 ans. Le gouvernement du Mali organise un sommet pour recevoir le président français et met la supériorité de la France en sellette.




En organisant un sommet Afrique- France à Bamako, au troisième millénaire, c’est un retour au colonialisme français. C’est la France qui a un intérêt à organiser ce sommet pour la nostalgie de son ancien empire colonial qui date du XVIème siècle. La France rêve toujours de ses anciennes colonies et elle n’est rien sans ces colonies et son arsenal militaire en est la parfaite illustration face au peuple d’Afrique. C’est ce que Louis-Gustave Binger exprime par cette citation : «Une France désarmée et sans colonie ne pèsera pas plus dans les convoitises universelles que ne pèse devant une section d’artilleurs une tribu du bas Niger.»
Au lieu d’organiser un sommet France-Afrique qui en toute vérité ne réveille que le souvenir sanglant de l’occupation du Soudan (actuel Mali), depuis 1878 jusqu’au 22 septembre 1960, il faut demander à la France de compenser les pays africains colonisés par elle pour ses crimes de sang, ses crimes économiques. Les africains ont toujours à l’esprit d’être «colonisé» et ceux qui nous dirigent sont des gouverneurs nègres, au service du monde occidental. Quand la France coloniale rentrait au Mali, c’est 89 ans après la révolution française, le Soudanais avait déjà des droits à la liberté, à la vie.
A présent, chez les Français, il y’a deux justices une pour les français et l’autre pour les nègres. Quels que soient les crimes commis par les soldats français sur le sol malien, la justice malienne n’a aucun droit de regard. Il faut poser cette question aux organisations des droits de l’homme comme l’AMDH (Association Malienne Des Droits de l’Homme), la RADDHO (Rencontre Africaine pour La Défense des Droits de l’Homme), FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), les altermondialistes, etc.
L’intervention militaire française au Mali aurait importé plusieurs mauvais comportements des mœurs dans notre pays. Un exemple, quand la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) arrivait le 03 octobre 1898 : «A Ségou, aucun nouveau commandant de région n’aurait cru bon de déroger aux coutumes de ses prédécesseurs. L’un d’eux eut six (06) femmes attirées, dont cinq (05) avaient de dix à quinze ans. Fait remarquable, avant l’arrivée des Blancs «civilisateurs», les excès de cette sorte étaient punis de fortes amendes et même de cinquante coups de corde. Les Blancs avaient aboli cette loi bambara, sans doute pour éviter de subir eux-mêmes la peine infligée aux coupables…» .
Quand le président malien, son excellence Ibrahim Boubacar Keita, disait l’autre jour, «Merci le président Hollande pour la confiance renouvelée», cela fait pitié car le président Hollande n’est pas indispensable pour le Mali. La première des choses, il faut que les maliens aient confiance en eux-mêmes d’abord, que les maliens sachent qu’ils existent et qu’ils doivent exister.
Pour les crimes commis de la France dans le monde, le président Hollande a dit ceci : «reconnaissance : oui mais repentance : non. . Le président Hollande avait déclaré sur la situation en Syrie, «Notre devoir, est un devoir humanitaire».
Il faut lui poser la question, pourquoi cette mission en Afrique centrale confiée aux officiers français Voulet et Chanoine n’avait pas un droit humanitaire ? Et pourtant, dans la tête des officiers français et de leur pays, il n’y a plus de signature de protectorat, il n’y a plus de douceur envers des populations africaines ; le capitaine avait adressé une lettre officielle dont voici la teneur : «Il serait présomptueux de ma part de prendre quant aux régions à l’Est de Say d’autres engagements que celui d’assurer le succès».
Voulet, comme son second Chanoine, «tiennent des raisonnements sur les avantages de la terreur, prétextant que la guerre la plus «humanitaire», est la plus courte, donc la plus impitoyable. Ils avaient tous deux la prétention de gagner le cœur de leurs soldats en laissant libre cours à leurs plus bas instincts».
Le sommet France-Afrique, du 13 au 14 janvier 2017, est une «prévision budgétaire globale de plus 35 milliards de Fcfa et l’organisateur principal de ce sommet n’est rien d’autre que M. Abdallah Coulibaly qui vient de recevoir une médaille de la France. Nous lui rappelons que cette médaille ne lui permettra pas de rentrer sur le territoire français sans visa.
Nous rappelons cette anecdote raconté dans le livre de M. Jean-Claude Simoën ; «Le nommé Diaguiri, fils de l’ancien roi du Kaarta, engagé par le capitaine Voulet, a déjà fait colonne avec le colonel Archinard et le commandant Bonnier. Il a trois blessures de guerre et est titulaire d’une médaille d’honneur. La mission l’a renvoyé pour inaptitude et mauvaise volonté. «J’ai marché, me dit-il, avec le colonel Archinard et le commandant Bonnier, jamais ils ne faisaient de mal ; mais le capitaine Voulet et le capitaine Chanoine, il n’y a pas bon, partout où ils passent, ils font du mal.» Cet homme est resté cinq mois au service de la mission et a été mis à la porte sans un sou. En arrivant à Say, il a dû vendre son boubou pour manger.»
Quand la mission Afrique centrale prenait son départ au port de Bordeaux, comme provision en nourriture, elle n’avait que huit cent quarante kilos de farine. Cette mission a traversé le Sénégal, le Soudan français (actuel Mali) la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et le Niger.
A M. Abdallah Coulibaly, ce sont des milliers de tonnes de mil qui ont été expropriés des populations par la force pour nourrir cette colonne barbare sans compter le bétail (bovins, caprins, ovins, camélidés et des milliers de têtes de bovins et ovins. Voici un exemple : «Les razzias opérées dans les villages pour se procurer des porteurs se multiplièrent. A ses tirailleurs, Voulet avait appris à mettre un point d’honneur à rapporter le plus gros butin possible, le plus grand nombre de femmes, et surtout de réserve de mil ou de riz… Quatre-vingt prisonniers furent attachés au moyen de lanières qui les étranglaient presque. Ceux qui faiblissaient ou refusaient d’avancer étaient abattus.» (Cet événement a eu lieu à Sansanné Haoussa (actuel République du Niger, mais au moment de cette mission, le village faisait partie du Soudan).
Que les peuples colonisés par la France sachent que leur ancien maître n’a rien à leur donner. Pour avoir la paix, il faut prendre conscience de leur propre existence.
Les peuples africains doivent seulement prendre la France comme un affairiste. Si elle a besoin de construire des routes, des barrages ou autres infrastructures économiques, ou la formation académique et technique de leurs cadres, il faut négocier la facture et la payer. Il faut que les peuples africains se libèrent politiquement et militairement de la France.
La colonne Bonnier dans le cercle de Goundam avait volé 4.400 moutons aux Touaregs et une centaine de bœufs.
Voici ce que la mission Voulet- Chanoine avait noté : «Sur le Niger, on prenait tout ce qu’on pouvait, hommes, femmes, enfants, chevaux. On tirait sur tout ce qui faisait mine de s’échapper ou de s’enfuir…, écrirait Joalland». «La traversée du pays Djerma, hostile et ne se contenant qu’en raison de l’hostilité de la troupe, fut encore l’occasion de prendre de force grains de mil dans les villages.»
A l’intention de M. Abdallah Coulibaly, organisateur du sommet France-Afrique de janvier 2017 ; voici quelques illustrations des crimes de la France coloniale sur les paisibles populations africaines.
Une douloureuse illustration tirée de l’ouvrage La Gloire du Sabre de Vigné d’Octon (Flammarion, Paris, 1900), avec sa légende :
Ces faits d’armes leur confèrent le gallon nécessaire pour être nommés à la tête de la mission de conquête du Tchad.

A l’aube de l’année 1899, la mission Voulet-Chanoine quitte les rives du fleuve Niger et s’enfonce dans les plaines désertiques. Forts d’une troupe de 250 tirailleurs, 20 spahis (cavaliers du Maghreb) et de plusieurs centaines de porteurs, les huit officiers français, par manque de moyens, projettent de se servir dans les villages qu’ils rencontreront. En gros, avant même de partir les deux capitaines s’étaient déjà prévus un chemin de ripaille et de pillage.
En quelques semaines, les atrocités commencent, des dizaines de villages sont rasés. On viole, on pille, on brûle, on coupe des têtes, bref on civilise les indigènes. Le Lieutenant Peteau, écœuré, s’insurge et se fait renvoyer par Voulet selon une formule qui devait ressembler à «Pas de place pour des fillettes dans ma colonne.» ou encore «Casse-toi pauvre con !».
En 2015, «le village de Diéna dans le Cercle de Bla a célébré, le 24 février, la 9èmeédition de la commémoration de l’anniversaire de la résistance héroïque de la localité à la pénétration coloniale française. C’était le 24 février 1891. Il y a donc 124 ans».
Le bilan de la bataille de Diéna (cercle de Bla, région de Ségou a fait «1.000 morts sur 1600 hommes et femmes engagés du côté de la résistance» (Source Amap 2015).
A côté des 35 milliards de FCFA reçus par M. Abdallah Coulibaly, nous allons dresser une petite facture que la France doit au peuple du Mali pour ses crimes de sang, ses crimes économiques sans compter les multiples crimes contre notre personnalité et notre dignité dont les multiples viols des femmes. Cette facture, c’est comme une goutte d’eau dans un océan ou un grain de sable dans le désert
Dans le livre du Professeur Bakary Kamian, «Des tranchées de Verdun à l’église Saint-bernard», ce sont 17.000 maliens qui sont pour la France dans ses guerres (1914-1918 et 1939-1945) contre l’Allemagne
En conclusion, nous sommes toujours dans les mains de la France. Le président français François Hollande vient de tenir un discours de mensonge devant les forces françaises stationnées à Gao. En déclarant que c’est la France qui avait empêché l’avancée des djihadistes vers le sud du Mali et que le Mali a retrouvé toute son intégrité, voici le discours du mensonge.
Depuis fin mars 2012, le Mali n’est pas à Kidal. Même le petit détachement des forces armées et de sécurité avec un petit staff du gouvernorat, tout a basculé, en mai 2014, où la France a comploté pour décimer l’armée malienne et humilier le gouvernement malien et son peuple.
A Suivre !
Yacouba Aliou
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