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L’Indépendant N° 3209 du 26/2/2013

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Le 42e Sommet de la CEDEAO s’ouvre demain mercredi à Yamoussoukro : L’intérim de Dioncounda Traoré prorogé une deuxième fois
Publié le mardi 26 fevrier 2013  |  L’Indépendant


© Abidjan.net par DR
Sommet extraordinnaire pour la reconquete du nord du Mali : arrivée des Chefs d`Etats et de gouvernement de la CEDEAO à Abidjan
Vendredi 18 janvier 2013. Abidjan


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Le 42ème sommet de la CEDEAO, qui s’ouvre pour 48 heures, demain mercredi 27 février à Yamoussoukro, sera pour l’essentiel consacré à la discussion et l’adoption d’un document de stratégie de lutte contre le terrorisme, son plan de mise en œuvre ainsi qu’une Déclaration politique régionale exprimant la position commune des Etats membres sur la question. Il sera marqué par deux autres faits majeurs : la prorogation de l’intérim du président Dioncounda Traoré qui s’achève le 26 avril prochain, à deux mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle projeté pour le premier dimanche de juillet 2013 (donc le 7) et la reconduction de l’Ivoirien Alassane Ouattara à la présidence de la CEDEAO pour une année supplémentaire. Eu égard à son bilan unanimement salué par ses pairs, les partenaires internationaux ainsi que les observateurs.

C’est demain mercredi 27 février que s’ouvre au palais des Congrès de Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, le 42ème sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Il sera dominé par la réflexion autour d’un document de stratégie de lutte contre le terrorisme et son plan de mise en œuvre, élaborés sous l’égide de la Commission présidée par le Burkinabé Kadre Ouédraogo.
Selon un communiqué diffusé hier lundi par l’instance exécutive de l’organisation sous-régionale, « cette stratégie devrait faciliter la mise en application des instruments régionaux, continentaux et internationaux en matière de lutte contre le terrorisme et offrir un cadre opérationnel commun pour une action à l’échelle communautaire en vue de prévenir et d’éradiquer le terrorisme et les crimes qui y sont associés ».

De façon concrète, elle vise à « améliorer la coordination entre les Etats membres, renforcer les capacités nationales et régionales pour détecter, dissuader, intercepter et prévenir le terrorisme, promouvoir une approche répressive, prévenir et combattre l’extrémisme religieux et accentuer la coopération régionale et internationale contre le terrorisme ».
Outre le projet de document de stratégie de lutte contre le terrorisme, les chefs d’Etat débattront d’un projet de déclaration politique régionale pour exprimer d’une voix forte et sans fioriture leur engagement commun contre le fléau qui, tel un cancer dans sa phase métastatique, se répand dans tout l’espace communautaire. En effet, alors que les forces spéciales françaises, l’armée malienne et les troupes de la MISMA tentent, chaque jour, au prix de sacrifices énormes, de neutraliser AQMI et le MUJAO au nord du Mali, Boko Haram multiplie les attentats meurtriers au Nigeria et étend désormais ses tentacules au Cameroun voisin. Les autorités béninoises auraient tort de minimiser l’alerte donnée par la France. Aucun pays n’est assurément à l’abri d’une action terroriste et peut en être victime au moment où il s’y attend le moins.
Au-delà de l’angoissante question sécuritaire dans sa globalité, les hauts dirigeants de la sous-région ouest africaine accorderont une attention particulière au cas du Mali. Du président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, ils attendent qu’il présente un état des lieux qui prévaut dans son pays au double plan de la libération de sa partie septentrionale de l’emprise terroriste et des préparatifs des élections générales annoncées avant le 31 juillet pour le rétablissement de la légalité républicaine.

A cet égard, l’on s’attend à une nouvelle prorogation – la deuxième – de l’intérim du Pr Traoré à la tête de l’Etat malien, la première, d’une durée de douze mois, arrivant à expiration le 26 avril prochain, à soixante quinze jours de la période projetée pour le premier tour du scrutin présidentiel : le premier dimanche de juillet, qui tombe sur le 7. Pour un homme qui était censé ne passer que 40 jours à la magistrature suprême de l’Etat, en vertu de l’article 36 de la Constitution dont ses ennemis politiques les plus acharnés entendaient le priver, y compris en lui ôtant la vie, le moins que l’on puisse dire est qu’il jouit de la baraka. Il faut y ajouter le mérite d’avoir sauvé le Mali à l’heure la plus critique de son histoire contemporaine : que serait devenu, en effet, ce pays si cher à nos cœurs si Dioncounda n’avait pas su résister aux cris de haine de ses détracteurs pour appeler à la rescousse François Hollande et ses pairs africains dont l’action conjuguée, rapide et déterminée a éloigné le péril ? A n’en pas douter, le personnage que l’on disait fantasque s’est acquis une stature d’homme d’Etat tant auprès de ses concitoyens qu’en déhors des frontières du Mali.

Dioncounda Traoré ne devrait pas être seul à se voir accorder une rallonge méritée dans l’exercice de sa charge. Alassane Ouattara semble parti, lui aussi, pour une année supplémentaire à la présidence de la CEDEAO, le mandat qui lui avait été confié à Abuja ayant expiré le 17 février dernier. Un mandat dont nombre de diplomates et observateurs s’accordent à considérer qu’il est « positif« . Parmi les heureuses initiatives qu’il a conduites : la mobilisation de la communauté internationale pour la restauration (en cours) de la démocratie au Mali et le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali.
En prélude au sommet qui durera 48 heures, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense se sont penchés sur ces différents dossiers pour dégager des positions communes qui seront soumises à sanction des Chefs d’Etats.

El Hadj Saouti Labass HAIDARA

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