Les raisons fondamentales de l’agitation des responsables du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) basés à Bamako se précisent. Evincé de la tête du mouvement, Hama Ag Mahmoud continue d’exercer une influence sur les hommes. Ce qui agace le CJA/Bamako.
Présenté comme le leader politique du CJA, l’ancien ministre de la Fonction publique, Hama Ag Mahmoud a été mis à la touche à la dernière minute par une coalition des ressortissants de Goundam à Bamako. Conduite par le député Oumar Traoré dit Gaucher, cette coalition n’a laissé aucune chance à la bande à Hama, transfuge du MNLA, de profiter de l’aura du nouveau mouvement dont l’ossature reste la communauté Kel Antasar de Tombouctou et Taoudenit.
En plus de la conférence de presse tenue il y a quelques semaines pour expliquer la nouvelle donne, le groupe que pilote Gaucher, en complicité avec le chef coutumier Kel Antasar, Abdoul Madjid dit Nasser, a pondu un communiqué le 14 janvier dernier.
“Le bureau exécutif du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) informe ses militants, les populations de l’Azawad, le gouvernement du Mali, la Médiation, les représentants de la Minusma, de Barkhane, des groupes armés signataires et la communauté internationale que M. Hama Ag Mahmoud, anciennement secrétaire général par intérim du CJA, ne fait plus partie de ses instances depuis le congrès constitutif tenu à Razelma du 1er au 3 décembre 2016 réajusté le 7 décembre 2016. Par conséquent, aucun acte posé par M. Hama Ag Mahmoud depuis cette date, n’engage le CJA. Le bureau exécutif reste et demeure le seul représentant légitime dans lequel les militants et forces armées du CJA se reconnaissent”. Telle est la teneur du communiqué qui étale au grand jour la guerre de légitimité au sein de ce mouvement.
Les raisons de cette agitation
Mais à la publication de ce communiqué, des interrogations demeurent, notamment sur le fait que Hama qui réside en Mauritanie reste influent et coupe le sommeil à ceux qui se présentent comme les nouveaux responsables du CJA. A l’évidence, il faut reconnaître que sur le terrain, les hommes du député Gaucher et du douanier Nasser ne parviennent pas à faire le poids.
Hama Ag Mahmoud, qui a déjà une forte influence au MNLA, est parvenu à instaurer son autorité au CJA. Ce qui agace du côté du CJA basé à Bamako. Une autre crise à gérer avant la mise en place des patrouilles mixtes dans les régions de Tombouctou et Taoudenit.