Arrivé hier dans la ville de Kidal, l’ambassadrice de France au Mali cherche à débloquer le processus de paix. Alors même que le président François Hollande ne s’était pas remis des fatigues de son voyage au Mali dans le cadre du sommet Afrique-France, la diplomate française entamait une visite dans la cité de l’Adrar des Ifoghas. Tous les regards sont tournés vers cette localité depuis que les ex-rebelles de la CMA ont recommencé à faire du tapage.
Kidal reste la pierre d’achoppement du processus de paix au Mali, avec deux camps ennemis se faisant la guerre pour contrôler la ville rebelle. Au milieu des deux se trouvent les présidents IBK et Hollande, tous les deux presque piégés par le pourrissement de la situation sécuritaire dans un contexte où se mêlent terrorisme et irrédentisme.
L’ambassadrice de France qui foulait le sol de la ville de Kidal poursuit la promesse du président François Hollande. A Bamako lors du sommet Afrique-France tenu à Bamako les 13 et 14 janvier, ce dernier avait déclaré agir de sorte que la France reste aux côtés du Mali. Mais le temps presse, le chef d’Etat français n’ayant plus que quelques quatre mois à passer à la présidence de son pays.
Pour nombre de Maliens, le travail abattu par le président Hollande en engageant l’armée française au Mali aura un arrière goût d’inachevé. L’armée malienne n’est toujours pas présente à Kidal, tandis que le cantonnement des groupes armés et le démarrage des patrouilles mixes restent des objectifs à atteindre. Les Français ne manquent pas l’occasion de dire ce qu’ils pensent de ce blocage, pointant du doigt la responsabilité de Bamako.
Le président malien est aussi dans le viseur de l’opinion car il est attendu sur la question de la cohésion nationale. Des citoyens dénoncent l’incapacité du pouvoir à rassembler les Maliens afin de faire face à l’enlisement du processus de paix. La sécurité, c’est une question transversale, selon des organisations syndicales, des représentants de la société civile et des hommes politiques qui ont souhaité en vain l’organisation d’une rencontre nationale.
Rien n’a filtré des conclusions de la visite de l’ambassadrice de France à Kidal, mais elle est intervenue dans un contexte d’urgence. Les Maliens veulent des progrès sous l’impulsion de la France. Et si les lignes ne bougent pas dans les deux mois à venir, il y aura le risque de voir le successeur de François Hollande prendre le contre-pied de la politique actuelle.