Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le sommet passé, des ministres à évaluer !
Publié le mercredi 18 janvier 2017  |  le Figaro du Mali
Comment


Il nous est arrivé que l’enthousiasme de certains chefs de départements ministériels se soit arrêté depuis le décollage de l’avion de François Hollande. En effet le grand fourretout qui met la majorité des maliens à l’aise sera bientôt, une fois de plus, rafistolé par IBK qui semble, après cet exploit diplomatique et sécuritaire, trouver des raisons d’espérer. A un peu plus d’une année de la fin de son mandat, IBK mettra encore des hommes sur la touche afin de créer l’automatisme gouvernemental aux allures d’une précampagne présidentielle.
Tout n’est pas mauvais dans son équipe, certes les amateurs y sont nombreux, mais d’autres font l’essentiel de la mission de mission qui leur est assignée. L’heure des discours est révolue pour un président qui, durant trois ans n’a pas fait ce qu’il a solennellement promis aux maliens. Le reste de son mandat dépendra de la force qu’il accordera à son gouvernement, principalement à certains de ses ministres.
Dans un contexte sécuritaire qui, il ne faut pas se l’en cacher, est loin d’être infaillible, les attaques qui font encore cours ne peuvent lui profiter quels que soient les efforts qu’il aura fournis pour mettre l’armée au point. Il doit à la limite même retirer ce département à l’actuel Ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA qui n’est pas capable de conduire ou de proposer les reformes adéquates. Le Mali a plus que jamais besoin d’une armée républicaine au service de l’intérêt général et du pays tout court. Désormais l’armée se gèrera avec technique et maitrise, toutes choses que l’actuel ministre n’a pas dans ce domaine.
Il joue son rôle dans son département, avec des victimes collatérales parfois, le Ministre Me Mohamed Ali BATHILY fait parler de lui dans l’opinion. Le foncier est une bombe à retardement, avec des agents de l’Etat impliqués au plus haut niveau dans des spéculations foncières, il ne pas parfois comment traiter certains dossiers brulants. Entre sa volonté et la continuité de l’Etat, il y a un procès qu’il faut faire entre les deux aspects. IBK a besoin de lui, pas pour le poste de PM, mais pour mobiliser des foules le jour des élections car une frange importante de la population voit en lui, la solution de leurs problèmes de terre.
Le front syndical est aussi en ébullition et la Ministre Racky Talla, mieux que des ministres hommes, ne tremble pas. Elle a désamorcé plusieurs grèves, satisfait à quelques grandes revendications des centrales syndicales et procédé chaque fois que le besoin a été exprimé, à des recrutements et à des concours pour la fonction publique. Elle est actrice permanente du gouvernement parce que c’est une dame qui, en longueur de journée, parcourt les institutions pour coordonner les actions de son Excellence IBK. Elle jouit d’un grand respect auprès des chefs des institutions, à l’Assemblée Nationale principalement, et fait partie des amazones de la République. Elle a l’esprit ouvert au dialogue, grâce peut-être à son poste. La plupart des syndicalistes que nous avons demandés nous ont dit en substance : « elle ne veut pas nous dire quelque chose qu’elle ne pourra pas faire même si cela nous fait mal, nous apprécions cela d’elle » raconte un secrétaire général d’une grande centrale syndicale du Mali. Elle s’assume quand il le faut et dans la gouvernance et dans la responsabilité, ce sont des valeurs
Le Ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne est la plaque tournante de la stabilité même du gouvernement. Après un sommet qui a fait une place spéciale aux jeunes du Mali et d’Afrique, les entreprises et les préoccupations juvéniles ne peuvent pas être mieux conduites et suivies que par celui qui, depuis un peu plus de six (6) mois, a révolutionné le secteur et les structures des jeunes de façon très positive. Les jeunes forment un grand électorat, le plus dynamique et réel, le plus capable de faire ou défaire la stabilité. Les promesses ne peuvent et ne doivent être tenues que par celui qui les engage. Même s’il n’aime pas promettre, le Ministre Amadou KOÏTA, avec la volonté d’IBK, convertira certainement des jeunes candidats à l’immigration clandestine. Un cheval de bataille qu’il faut oser attaquer avec témérité.
Le Ministre du commerce est un pion sine qua non. Il est en terrain connu et le bilan depuis qu’il est ministre plaide grandement en sa faveur. Abdel Karim KONATE. Les commerçants ont moins de difficultés selon plusieurs d’entre eux que nous avons rencontrés dans les coulisses du département. Les opérateurs économiques dans tout ce qu’ils ont mené comme actions, n’ont pas négativement cité leur Ministre de tutelle. La gestion efficace des mesures prises en conseils de ministres pour homologuer les prix pendant le ramadan constitue une grande victoire à l’actif de tout son cabinet. Il doit parcourir le reste du chemin quel que soit celui qui sera à la tête du gouvernement puisque c’est un homme sûr du Pr Dioncounda Traoré et l’un des premiers militants de l’Adema, un grand allié du Président.
L’incendie migratoire a consumé au passage le Ministre Abdrahamane SYLLA dont la légitimité ne convient plus à ses interlocuteurs directs. Il a été vomi au même titre qu’Abdoulaye DIOP son homologue des affaires étrangères. Les maliens sont déçus d’abord par les propos qu’il avait tenus en qualifiant certains de ses compatriotes de « Faso den Djougou ». Ils n’ont pas pu apporter l’argumentaire nécessaire au point de contraindre le Président de la République à impliquer le populiste Me Mohamed Ali Bathily. Ces deux ministres doivent surtout s’en prendre à leurs chargés de communication, précisément Kany Keita aux maliens de l’extérieur et Drissa Diouara aux affaires étrangères, qui ne facilitent jamais l’accès à l’information.
Un autre Ministre problème, c’est celui de la justice garde des sceaux, Me Mamadou Ismaël KONATE. C’est un proche de son Excellence IBK, son principal avocat dans l’affaire Michel TOMY. Sa nomination a suscité pleins d’espoirs pour deux raisons principales : d’abord parce que c’est un jeune qui possède des analyses pointues et parfois objectives. Il a été de tous les grands foras qui parlent de justice, de droit de l’homme et de réconciliation. Ensuite, il est du secteur de la justice, il connait les difficultés des magistrats, des greffiers et de tous les acteurs de son département. Mais c’est l’un des ministres qui ont totalement échoué et le chef de l’Etat doit tout de suite trouver quelqu’un de crédible pour stabiliser le secteur judiciaire. Pire, il fait remonter les magistrats contre la République en les ridiculisant et en leur tenant un langage loin de la considération et de la vérité. Même si la grève des syndicats de la magistrature finit ce matin, elle peut être enclenchée de façon illimitée.
Le Ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile Colonel Major Salif TRAORE aurait pu être éjecté après les attaques de Sanankoroba, de Ouélessebougou, d’Ecobank, de Banamba et de Niono. L’une des inquiétudes de beaucoup de maliens, c’était de juger les forces de de sécurité à l’œuvre dans leur dispositif pour le sommet. Ça sonne comme un succès dans la mesure où rien de fâcheux n’a été signalé. Avec des déviations, les forces étaient visibles partout, devant les hôtels et les villas des hôtes, des itinéraires ont été complètement dégagés pour permettre le passage de différentes délégations. Une sécurité concentrée en certains points de la capitale laissant du coup les citoyens maliens à leur propre sort. Les ambulances, les sapeurs-pompiers, tout était mis à la disposition des étrangers sans que Salif Traoré et ses services n’aient pensé en priorité à la sécurité des maliens. 10.000 hommes déployés mais qui n’auraient pas évité le pire dans bien d’endroits stratégiques. Ses hommes de terrains sont autant la cause de son maintien ou de son départ.
Les investisseurs cherchent par tous les moyens à avoir une confiance pour s’installer. Cette grande messe des chefs d’Etat doit être un point bénéfique et salvateur pour le Ministre Konimba SIDIBE. Le secteur privé est le bras valide d’une économie, notre pays en besoin et il ne pas se priver, s’il est reconduit, d’accepter les investisseurs qui aspirent exploiter des gisements ou des mines dont les études ont été faites mais dont l’exploitation traine pour raison de financement. Le secteur privé est dans un processus de grande lenteur, cela décourage des investisseurs qui sont pourtant prêts à apporter des milliards de dollars à notre économie sur la base d’un partenariat. C’est un ministre qui voyage mais qui ne persuade pas beaucoup de partenaires.
Le département de l’emploi sera encore plus sollicité pour étouffer les causes des départs vers l’extérieur. C’est une politique de désengorgement du chômage qu’il faut mettre en œuvre. Le Ministre Mahamane BABY qui avait géré les jeunes connait leurs désirs sur le plan de l’emploi. Il doit plus s’atteler sur les entreprises locales afin de donner la chance aux nombreux maliens qui cherchent encore à vivre. Les promesses officielles des deux cents milles (200.000) emplois seront atteints d’ici la fin du mandat selon les structures compétentes chargé d’évaluer la création d’emploi.
La rédaction
Commentaires