GAO (Mali) - Neuf prisonniers, dont sept Maliens, un
Nigérien et un Mauritanien, soupçonnés d’appartenance au groupe islamiste armé
Mujao, ont été transférés mardi par vol militaire depuis Gao, où ils avaient
été interpellés, vers Bamako, où ils seront présentés à un juge, a constaté
l’AFP.
Ces neuf hommes, arrêtés la semaine dernière à Gao, principale ville du
nord du Mali, et ses environs, sont accusés de "rébellion", "association de
malfaiteurs", "meurtre" ou "assassinat", a expliqué à l’AFP le colonel Salihou
Maïga, commandant de région de la gendarmerie malienne.
Parmi eux, un Mauritanien soupçonné d’avoir participé à l’opération du
Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), jeudi,
contre la mairie de Gao qui avait été suivie de plusieurs heures de violents
combats.
"Il a été pris par la population. Ils nous ont appelés, on est allé le
chercher, ils voulaient le lyncher", a déclaré le colonel Maïga.
Lundi, le porte-parole de l’armée malienne avait annoncé que onze hommes
arrêtés par les militaires dans le nord du Mali, comprenant des membres du
Mujao, de la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA),
de "présumés voleurs", venaient d’arriver à Bamako en provenance de Gao.
Il s’agissait des premiers prisonniers de guerre conduits du Nord à Bamako
depuis le début des opérations militaires contre les groupes jihadistes, selon
une source militaire malienne, sans préciser s’ils seraient jugés et quand.
Des organisations de défense des droits de l’homme ont accusé des
militaires maliens d’exactions contre des personnes soupçonnées d’avoir
soutenu les islamistes, particulièrement parmi les membres de communautés
arabes et touareg.
Récemment des sources médicales et militaires ont affirmé à l’AFP avoir
constaté le recours de militaires à la torture à l’encontre de certains
suspects.
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