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Grève du SAM : La ligne dure
Publié le jeudi 19 janvier 2017  |  L’Essor
Ouverture
© aBamako.com par A S
Ouverture de la cour d`assises de Bamako
La salle d`audience de la Cour d`Appel de Bamako abrite la cour d`assises de Bamako qui a débuté le 26 Mai 2015;
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Après avoir observé 7 jours de grève, le Syndicat autonome de la magistrature a entamé hier une grève illimitée. En plus de cette démarche, les magistrats menacent de rompre avec l’obligation de réserve liée à leur fonction. « Nous allons dans les jours à venir mettre sur la place publique, les dossiers chauds et compromettants en notre possession et qui accablent plusieurs personnalités au sommet de l’Etat. Nous allons le faire puisqu’on nous donne l’impression que nous ne sommes pas considérés dans ce pays ». Ainsi s’exprimait hier, Bourama Konaté, le secrétaire à la communication du SAM au cours d’une rencontre entre le SAM et certains parlementaires et responsables politiques du parti SADI conduits par le député Oumar Mariko.
A l’entame de ses propos, le président du SAM, Cherif Koné a expliqué que cette grève illimitée a été décidée après que 6 des 7 jours de la grève précédente se soient écoulés sans que la partie gouvernementale daigne amorcer la moindre tentative de négociation. Le SAM qui considère ce comportement comme un manque de considération, reproche aussi au gouvernement de vouloir déplacer le problème en comparant ses revendications basées sur le caractère autonome de son statut au statut général de la Fonction publique. « La justice loin d’être une autorité est un pouvoir au même titre que l’exécutif et le législatif », estime-t-il.
Il a salué cette visite des parlementaires qui suppose que le peuple, à travers ses représentants, se préoccupe de ce qui touche à la justice. Le président du SAM est revenu sur les points qui constituent l’essentiel des revendications des magistrats. Entre autres, le relèvement de la grille indiciaire des magistrats de 350 à 750 pour le magistrat en début de carrière et de 1100 à 3500 pour le magistrat de grade exceptionnel, le rehaussement des indemnités de judicature à hauteur de 800 000 Fcfa pour chaque magistrat, l’augmentation des indemnités de logement à hauteur de 500 000 Fcfa pour le magistrat de la Cour suprême et 300 000 Fcfa pour les autres magistrats.
Le président du SAM n’a pas manqué de critiquer l’attitude de l’Assemblée nationale qui, selon lui, après avoir effectué plusieurs visites sur le terrain pour s’enquérir des conditions de travail de la justice, ne s’est pas saisi de la question.
A son tour, le député Oumar Mariko tout en reconnaissant la légitimité de ces revendications estime que personne ne peut rester indifférent à arrêt de travail des magistrats, étant donné l’importance du rôle de la justice dans un pays.
Tout en assurant ne pas vouloir faire de cette grève un fonds de commerce politique, le député estime que cette action est simplement en phase avec la conviction du parti qui est que l’Etat malien est aujourd’hui mal géré.
L’élu de la nation a attiré l’attention des magistrats sur le fait qu’il y a des frustrations dans tous les secteurs, avant de les inviter à faire preuve de compréhension pour l’intérêt supérieur de la nation. Une autre remarque des députés est le fait que les justiciables se plaignent quotidiennement de la partialité des décisions de justice alors que c’est le dernier recours des citoyens.
A l’issue de la rencontre, les députés ont promis d’adresser une question écrite au gouvernement sur la question. En attendant, dans les tribunaux, le travail est totalement paralysé. Le service minimum est assuré. Mais cela ne permet pas de satisfaire les besoins des usagers. Le procureur général lui se dit partagé entre gêne et devoir de solidarité. Il regrette que cette grève intervienne au moment où devraient se tenir les audiences extraordinaires qui permettent d’éponger les dossiers des prévenus qui croupissent en prison.
L. ALMOULOUD
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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