Le regard de la communauté internationale est aujourd’hui tourné vers la Gambie. On scrute le ciel dans l’hypothétique espoir de voir jaillir la fumée blanche annonçant la prise officielle de fonction du nouveau président démocratiquement élu de la Gambie, Adama Barrow.
Du moins, c’est le souhait de bon nombre d’observateurs qui prient pour éviter un bain de sang à la Gambie au cas où les dernières médiations nigérianes, marocaines et guinéennes échoueraient. La dernière et ultime solution pour la communauté ouest africaine serait l’utilisation de la force pour déloger le président sortant Yaya Jammeh. Le machiavélique Sheikh Professor Alhaji Doctor Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh Nasirul Deen Babili Mansa, poussera-t-il l’outrecuidance jusqu’à l’affrontement avec les forces de la CEDEAO ? Mesure-t-il les conséquences d’un affrontement surtout pour un pays comme la Gambie ?
Le Président sortant Yaya Jammeh après avoir reconnu sa défaite et félicité son adversaire Adama Barrow pour sa victoire, s’est rétracté quelques jours seulement après la proclamation officielle des résultats par la Commission Electorale Indépendante. Il est revenu sur sa décision avançant des prétextes fallacieux pour se maintenir envers et contre tous au pouvoir. Malgré l’appel pressant de toutes les organisations sous régionale, régionale et même internationale, Sheikh Professor Alhaji Doctor Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh Nasirul Deen Babili Mansa, est resté sourd.
A cet appel de la communauté internationale s’ajoutèrent les multiples tentatives des pays supposés amis ou frères, entretenant de bonnes relations avec le dictateur déchu, comme le Maroc d’où est originaire l’une de ses nombreuses épouses et la Guinée supposée être la terre de ses aïeuls. Malgré la mobilisation à la frontière de la Gambie des forces en entente de la CEDEAO, Yaya Jammeh reste inflexible sur sa position. Il poussa même le zèle jusqu’à décréter un état d’urgence, pour repousser, dit-il, toute attaque contre son pays au motif qu’il récuserait toute ingérence des pays de la CEDEAO dans les affaires intérieures de la Gambie. L’ECOWAS relèvera-t-elle ce défi ?
Il est de sa crédibilité et même de son honneur de laver cet affront que la « petite Gambie » vient d’infliger à l’ensemble sous régional qui est la CEDEAO. Le Président sortant de la Gambie Yaya Jammeh dans sa volonté de se maintenir contre vents et marées au pouvoir, n’exclurait aucun moyen pour plonger la Gambie dans un chaos incommensurable dont nul ne mesure l’issue. Il serait prêt jusqu’au sacrifice ultime pour sauvegarder son fauteuil et défier la communauté internationale, d’où l’Etat d’urgence à seulement quelques 48 heures du 19 janvier 2017 retenue comme date d’investiture du président élu.
En définitive, la CEDEAO joue toute sa crédibilité dans cette affaire gambienne. Elle doit, conformément à ses principes de respect des règles démocratiques et de bonne gouvernance dans son espace, gérer au mieux cette crise.