Demain est une autre date anniversaire de l’armée malienne. Cela donne l’occasion, chaque année de plus, d’évaluer nos forces armées et de sécurité. Ce grand corps est aujourd’hui non seulement malade mais n’exerce pas son devoir régalien sur l’ensemble du territoire malien. Son absence à Kidal n’est pas honorable.
Une autre heure du bilan sous le régime IBK. L’armée malienne fêtera son anniversaire demain vendredi. Cette tradition qui a pris forme le lendemain du retrait définitif des soldats français sur le sol malien, sur instruction du président Modibo Keïta, se perpétue. A l’époque, c’était une marque de fierté pour le socialiste Modibo à faire comprendre au colon français que le Mali est capable d’assurer sa propre sécurité sur toute l’étendue de son territoire. La victoire est là et cette armée l’a bien assurée pendant plus d’un demi-siècle.
Sous l’emprise des politiques, ce grand corps est très malade de nos jours. Les démocrates l’ont affaibli et cela a bien commencé avec le premier président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré, qui a lancé sèchement à la figure du monde entier que le Mali n’a pas besoin d’une armée forte mais des forces de sécurité. Relégué ainsi au second plan pour d’autres secteurs dits de développement, ce grand corps chute dans sa structuration mais aussi son moral est plus bas pour raisons de manque de conditions appropriées.
A chaque fois qu’il a eu des accrochages avec les rebelles qui réclament depuis belle lurette l’amélioration des conditions de vie du nord et par-delà l’indépendance, le bilan est lourd et la défaite perceptible. Malgré tout, nos politiques n’ont jamais pris conscience de soigner le grand corps malade. Et tout le peuple malien subit l’humiliation avec l’annexion des trois régions du Mali en trois jours par les rebelles au temps des militaires qui avaient déposé ATT pour trahison à la Nation.
Dès lors, les choses s’empirent. Même sous IBK, malgré la présence des forces étrangères, des formations et équipements donnés à nos forces armées et de sécurité, l’espoir retarde à renaitre. Certains évènements endeuillés l’attestent suffisamment.
Alors, il y a lieu de chercher le problème ailleurs car ce n’est pas une question de formation encore moins d’équipements. C’est bien le moral. Nos troupes n’en ont plus pour plusieurs raisons. C’est bien cet aspect que nos autorités doivent retravailler. Comment faire pour que nos militaires aient confiance en eux-mêmes au bénéfice de la sécurité des Maliens et leurs biens mais aussi de la sécurité de la République toute entière. Nos autorités doivent penser à cela urgemment.
L’argument selon lequel les défaites de l’armée malienne sont dues à des complicités tissées entre l’armée française, les forces étrangères et les groupes rebelles au nord ne tient pas. C’est à nos autorités d’être intransigeantes et faire comprendre au reste du monde que notre armée est notre fierté nationale et qu’elle est capable de nos jours à faire face à n’importe quel ennemi. Pour cela, il y a des préalables et il est plus qu’urgent aujourd’hui à les mettre en œuvre.
Boubacar Yalkoué