NEW YORK (Nations unies), L’appel de fonds de l’ONU en
faveur du Mali pour 2013 (373 millions de dollars) n’a été financé jusqu’ici
qu’à hauteur de 17 millions de dollars, a indiqué mardi un haut responsable de
l’ONU.
La réponse à cet appel "a été pour l’instant très faible (et) au moment où
les possibilités d’actions humanitaires au Mali s’améliorent, cette situation
n’est pas acceptable", a affirmé John Ging, directeur des opérations du Bureau
de coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui en a appelé à "la
générosité de la communauté internationale".
Il s’exprimait devant la presse au retour d’une visite de quatre jours à
Bamako, Mopti et Tombouctou. Des 373 millions demandés, 153 millions doivent
être consacrés aux interventions les plus urgentes dans le pays dans les six
mois à venir, notamment dans le nord.
Outre les besoins alimentaires et la santé, M. Ging a mis l’accent sur
l’urgence de restaurer le secteur de l’éducation: "700.000 enfants ont été
affectés par le conflit, dont 200.000 ne reçoivent plus aucune éducation
depuis janvier 2012" à la suite de la destruction d’écoles et du départ du
Nord de nombreux enseignants.
En raison de la crise alimentaire au Sahel, aggravée par le conflit, près
de 585.000 personnes "ont un besoin urgent d’aide alimentaire" dans le Nord,
et un million supplémentaire risque de souffrir de la faim dans cette région,
a estimé M. Ging.
Depuis janvier 2012, 170.000 Maliens ont fui vers les pays voisins et
260.OOO ont été déplacés à l’intérieur du pays, selon l’OCHA.
La population dans le Nord, a constaté M. Ging, est "traumatisée, elle
craint le retour des extrémistes et les représailles" que des soldats maliens
sont accusés de mener contre les populations arabe et touareg.
M. Ging a indiqué avoir insisté sur la nécessité de "rétablir la
confiance" lors de ses entretiens sur place avec des responsables des forces
maliennes, de la MISMA et des forces françaises.
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