Pour plus de détails sur les contours et les détours de ce 27ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et de France, la rédaction de Soloni a rencontré M. Zhao Ahmed Amadou BAMBA, ancien Chargé de Mission et Consultant en Communication.
Soloni :M. Zhao Ahmed Amadou Bamba, que retenez-vous de ce Sommet, le 27ème du nom entre Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et de France ?
Zhao Ahmed Amadou BAMBA: Merci de m’offrir l’occasion de m’exprimer sur ce grand rendez-vous que notre pays vient d’abriter. Parlant de ce 27ème Sommet entre les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la France et de l’Afrique, permettez-moi tout d’abord de rendre grâce à Allah Sub’AnaWa Taala, qui a bien voulu aider et accompagner le peuple malien et son Président, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta d’organiser sans aucun problème, ce en dépit des craintes qui venaient de partout quant à la capacité « des autorités maliennes avec à leurs têtes bien entendue le Président IBK » d’organiser ce rendez-vous en cette période de post crise et où, la menace terroriste continue de semer un grand doute et une grande peur dans les cœurs des uns et des autres.
Le 27ème Sommet des Chefs d’Etat d’Afrique et de France a été un grand succès pour le Mali et le défi a été relevé à 100%, par les autorités à travers le Comité d’Organisation conduit par ce grand Monsieur qu’est Abdoulah Coulibaly. Les maliens dans l’ensemble ont chacun en sa façon joué sa partition dans la réussite de ce Sommet. Ce qui m’a le plus marqué est la sécurité qui a été assurée à merveille par les forces armées et de sécurité du Mali avec le soutien de leurs homologues de la France présentes au Mali à travers la Force Barkane. D’autres faits marquants sont à noter, il s’agit de l’embellissement et l’assainissement de la ville de Bamako rendant le cadre de vie beaucoup agréable qu’il ne l’était. Aussi, c’est l’occasion d’évoquer la construction et la rénovation de plusieurs routes à travers la ville de Bamako, la construction d’une nouvelle aérogare et surtout la rénovation des coins et recoins de l’Aéroport International Président Modibo Kéïta Sénou.
Pourvu que l’on ne baisse plus les bras pour assumer nos responsabilités à maintenir Bamako dans cet état de ville propre. Malheureusement, la suite à donner à des actions salutaires comme celles-ci est toute autre. Je ne pense pas que cela soit le cas cette fois-ci.
Quant au Sommet, lui-même, on peut noter qu’il a enregistré un record de participation avec plus de soixante délégations dont 35 Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont répondu à l’appel du Président Ibrahim Boubacar Kéïta et du peuple malien. Ce 27ème Sommet Afrique-France a tenu toutes ses promesses organisationnelles, tant sur les plans accueil, hébergement, sécurité, et surtout le timing observé dans la salle des 1000 places du Centre International de Conférence de Bamako.
Bien que je retiens qu’il y a eu quelques absents de marques, notamment Alassance Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Patrice Tallon du Bénin ; Abdel Aziz Bouteflika d’Algérie (malade) et Jacob Zuma d’Afrique du Sud, j’ai apprécié comme tout malien d’ailleurs la présence des Chefs d’Etats comme : François Hollande de la France, qui vient de vivre pour l’occasion son dernier Sommet Afrique-France, puisqu’il n’est pas partant pour sa succession ; Idriss Deby Itno, du Tchad ; Mohamed Buary du Nigeria ; Alpha Condé de la Guinée Conakry ; Théodoro Obiang N’Guema M’Bassogo de la Guinée Equatoriale ; Roc Marc Christian Kaboré du Burkina Faso ; Macky Sall, du Sénégal ; Robert Mugabe du Zimbabwe ; Fore Esossimna Gnassingbe du Togo ; Hélène Johnson Seerleff du Libéria ; Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie ; Paul Kagamé, du Rwanda ; Mahamadou Issoufou, du Niger ; Ali Bongo Ondimba, du Gabon, Nana Akufo Anquah Ado, du Ghana, Dénis Sassou N’Guesso, du Congo Brazzaville…pour ne citer que ceux-ci. La Présidente de la Commission de l’Union Africaine, le représentant du Secrétaire général des Unies, la Secrétaire générale de la Francophonie étaient également de la partie. A noter que le vainqueur de la présidentielle gambienne, Adama Barrow a fait le déplacement de Bamako. La présence de tous ces grands hommes d’Etat, démontre à suffisance que le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta est un grand personnage à la tête d’un grand pays.
Soloni : Qu’est-ce que vous avez retenu des interventions des présidents Ibrahim Boubacar Kéïta ; François Hollande et Idriss Deby Itno ?
Zhao Ahmed Amadou BAMBA : Avant de répondre à votre question, permettez-moi de confier que, quand notre pays a été désigné pour abriter ce 27ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et de France, les craintes et risques de possibles attaques terroristes pleuvaient de partout et surtout de la part de certains médias qui n’hésitaient pas à se livrer à des intoxications de tout genre, le peuple malien a commencé par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta, ont sur garder sérénité et espoir, car, ils avaient à cœur de relever ce défi plus que jamais majeur, surtout, pour un pays qui vient de vivre durant ces dernières années de douloureux évènements : rébellion, terrorisme, attentats, entre autres.
Ainsi, le doute, le pessimisme et la peur, qui avaient pris place dans les cœurs des uns et des autres ont été balayés d’un coup de maître par la baguette magique du Président IBK et du peuple malien, dont la capacité, l’engagement, l’abnégation, la détermination et la grandeur ont été à la hauteur des souhaits et des attentes.
Parlant de ce que j’ai retenu dans les trois allocutions, je dirais, que le Président Ibrahim Boubacar Kéïta n’a pas failli, le fait de rendre un hommage particulier aux Présidents François Hollande de la France et Idriss Deby Itno du Tchad a été une bonne idée. Ces deux hommes d’Etat ont joué un grand rôle dans le retour de l’accalmie au nord de notre pays. L’Intervention des Forces SERVAL et surtout l’appui conséquent de l’armée tchadienne ont été salutaires dans la défaite des djihadistes et autres terroristes qui avançaient à pas géants vers Bamako.
Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a une fois de plus démontré son attachement à la paix, et pour preuve, il a une nouvelle fois invité les différents acteurs maliens à s’inscrire dans le parachèvement de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation pour le grand bien du peuple malien dans son ensemble. Les trois Présidents ont chacun déploré les différentes attaques répétées au nord du Mali.
Le Chef de l’Etat a évoqué le renforcement des capacités militaires et matérielles des forces des Nations Unies et des Forces Armées et de Sécurité du Mali, afin de leur donner les moyens adéquats « nécessaires » à faire face aux menaces terroristes et à lutter efficacement contre le djihadisme et le narcotrafic dans le septentrion malien.
Le Président François Hollande s’est penché sur le thème choisi pour ce 27ème Sommet des Chefs d’Etat d’Afrique et de France : Le Partenariat, la Paix et l’Emergence, a trouvé sa réponse dans l’allocution du Président de la République Française, François Hollande, qui a assuré les Chefs d’Etat Africains du soutien total de la France, lequel passera par la dynamisation des énergies nouvelles renouvelables. Le développement durable sera actif à tous les niveaux et nous devrions saisir le dynamisme de la jeunesse, notre jeunesse. Le Président François Hollande qui ne briguera pas sa propre succession dans quatre mois, peut se targuer d’avoir été le seul Président de la République Française à avoir effectué 32 visites et voyages en Afrique au cours d’un seul mandat. Ce discours d’adieux, de François Hollande a été marqué par le renouvellement de l’accompagnement de la France à aider le Mali dans l’aboutissement de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.
Le Président François Hollande a soutenu que tout sera mis en œuvre pour que la garantie de la sécurité en Afrique revienne aux armées africaines et cela passe par la formation des armées africaines dans différentes dispositions à prévenir et à lutter efficacement contre les attentats et autres actes de nuisances. La lutte contre la cybercriminalité et où il est prévu de former plus de 25.000 acteurs africains par an. Le maintien de la paix doit être une priorité pour l’Afrique a confié François Hollande. En quelque sorte, le Président François Hollande qui faisait ses adieux à ses pairs africains à la faveur de ce Sommet de Bamako, semble avoir donné du fil à retordre à son successeur dans le domaine du partenariat France-Afrique.
Le Président de la République du Tchad et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, Idriss Deby Itno, tout comme le Président IBK, a salué le soutien et l’engagement du Président François Hollande dans la gestion des crises sécuritaires et terroristes en Afrique et en particulier en Centrafrique et au Mali. Le Président Idriss Deby Itno qui aura apporté sa pierre dans le combat contre le terrorisme et la reconquête des zones occupées du nord du Mali par les djihadistes et autres bandits armés, dira que l’Afrique est devenue depuis le début du 21ème siècle, l’espace le plus convoité par les terroristes et les djihadistes, notamment au nord du Mali, au Nigeria, en Somalie, en Libye et au Sud-Soudan.
En soldat aguerri, le Président Deby Itno est convaincu que pour gagner la guerre contre les terroristes, les djihadistes et les narcotrafiquants, il va de soi que la lutte soit commune par tout et pour tous. Le fait de penser que ce 27ème Sommet Afrique-France, puisse amorcer le début d’une aire nouvelle de solidarité, d’entraide, de partenariat gagnant-gagnant entre l’Afrique et la France, le Président Deby Itno semble convaincu que sans le renforcement de ces différents pans entre la France et l’Afrique, rien ne bougera à souhait.
Soloni : Quels sont vos mots de la fin ?
Zhao Ahmed Amadou Bamba : Pour conclure, je réitère les mots clés prononcés par le Président IBK lors de son allocution. La paix au Mali, la concrétisation des acquis de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, devrait être une affaire de tous les maliens de Kayes à Kidal, de Ménaka à Kadiolo. Chaque malien doit jouer sa partition dans la consolidation de l’Accord qui a été signé entre maliens pour aboutir à la paix définitive.
D’autre part, c’est une invite à toutes les populations de Bamako, à mettre tout en œuvre pour maintenir notre capitale propre. Ce qui a été fait pour rendre Bamako, ville coquette, il faut de la rigueur pour maintenir ces notes positives. Tout comme les populations, je crois que les gouvernants notamment, les mairies et le Département en charge de l’Assainissement ne resteront plus les bras croisés et qu’ils y joueront toute leur partition.
Propos recueillis par Amadingué Sagara