Les groupes armés ont mené 118 attaques contre l'armée malienne, la force de paix de l'Onu (Minusma) et la force française Barkhane au Mali en 2016, a indiqué jeudi l'armée française.
"Ces actions ont causé la mort en 2016 de 15 soldats des forces armées maliennes, 24 de la Minusma et quatre de Barkhane", a précisé le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Patrik Steiger, lors d'un point de presse hebdomadaire. Ces attaques sont menées "le plus souvent par engins explosifs, des véhicules suicides, des mines, des tirs de roquette et de mortier dont le but est de tuer en recherchant la plus grande résonance médiatique", a-t-il expliqué. Les groupes terroristes, qui "fuient la confrontation directe", sont à travers ces attaques dans une logique de "harcèlement", a relevé le colonel Steiger.
Un attentat suicide revendiqué par el-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi) et visant des combattants de groupes armés signataires de l'accord de paix au Mali a fait 77 morts mercredi à Gao, principale ville du nord du pays, selon un nouveau bilan communiqué par l'armée française.
"La pression que les groupes terroristes tâchent de mettre sur les forces armées maliennes, sur la Minusma et sur Barkhane n'a rien de comparable avec la pression que Barkhane met sur les groupes terroristes", a toutefois souligné le colonel Steiger. La force française a mené 125 opérations en 2016 sur les cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) dans lesquels elle opère, seule ou en partenariat avec des forces locales, a-t-il rappelé.
Les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais en l'absence de solution politique à la crise malienne et de réponses concrètes à la pauvreté dans la région, la force contreterroriste Barkhane et la Minusma peinent à enrayer les violences.
La Mission de l'Onu au Mali (Minusma), forte de 11.000 hommes, a ainsi subi en 2016 les pertes les plus lourdes des forces onusiennes en activité.