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Le président gambien Adama Barrow prête serment à Dakar, la menace d’intervention se précise
Publié le jeudi 19 janvier 2017  |  AFP
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Changement d'origine, ajoute prestation de serment, vol de
reconnaissance nigérian au-dessus de Banjul, précisions sur la médiation
mauritanienne, soutien unanime du Conseil de sécurité de l'ONU ///

Dakar/Banjul, 19 jan 2017 (AFP) - Le président gambien élu Adama Barrow a
prêté serment jeudi à l'ambassade de Gambie à Dakar, le sortant Yahya Jammeh
refusant toujours de quitter le pouvoir malgré la menace soutenue d'une
intervention militaire internationale.
M. Barrow, tout de blanc vêtu, a prêté serment sur le Coran, peu avant
17H00 GMT devant le président de l'Ordre des avocats gambien Sheriff Tambadou,
en présence de nombreux responsables d'organisations internationales et
régionales ainsi que de ses deux épouses, habillées de la même manière.
"C'est un jour qu'aucun Gambien n'oubliera jamais", a-t-il dit, appelant à
l'unité nationale et notamment les forces armées à se rallier à lui.
"J'ordonne au chef d'état-major et aux officiers supérieurs de me montrer
leur loyauté en tant que commandant en chef", a-t-il déclaré.
Adama Barrow a remercié les pays et institutions impliqués dans la
résolution de la crise en Gambie, née de la contestation de sa victoire au
scrutin présidentiel du 1er décembre par Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir en
1994.
Il a notamment cité les présidents nigérian Muhammadu Buhari et sénégalais
Macky Sall, ainsi que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine et l'ONU.
L'entourage de M. Barrow, accueilli depuis le 15 janvier au Sénégal en
attendant sa prise de fonctions, prévoyait initialement une cérémonie dans un
stade de Banjul, la capitale gambienne.
Une idée abandonnée face à l'opposition de M. Jammeh, qui a en outre
décrété mardi l'état d'urgence, validé pour 90 jours par l'Assemblée nationale
qu'il contrôle.
La cérémonie s'est achevée peu avant un vote du Conseil de sécurité qui a
apporté son soutien unanime aux initiatives de la Cédéao sur un projet de
résolution présenté par le Sénégal.

- Vols de reconnaissance nigérians -

Des troupes de plusieurs pays de la Cédéao - dont le Sénégal, unique voisin
terrestre de la Gambie, et le Nigeria, poids lourd régional - se tenaient
prêtes à intervenir à partir du Sénégal, a indiqué jeudi à l'AFP une source
militaire sénégalaise.
L'aviation nigériane effectuait jeudi après-midi des vols de reconnaissance
au- dessus de Banjul, a annoncé l'armée de l'air nigériane, se disant prête à
imposer la volonté de la Cédéao.
Le Ghana a de son côté donné jeudi son accord pour déployer, en cas de
besoin, 205 militaires en Gambie.
Malgré les pressions internationales et abandonné au fil des jours par sa
vice-présidente et plusieurs de ses ministres et la vice-présidente, Yahya
Jammeh, s'obstine à demeurer en place tant que la justice n'aura pas statué
sur ses recours électoraux déposés depuis décembre.
A Banjul, peu d'habitants se hasardaient dans les rues où, selon des
témoins, patrouillaient de nombreux militaires, sans que leur allégeance à
l'un ou l'autre camp apparaisse clairement.
Tard mercredi soir, le chef de l'armée gambienne, le général Ousman Badjie,
a déclaré à des ressortissants occidentaux qu'il n'ordonnerait pas à ses
hommes de résister en cas d'intervention des troupes africaines.
"Ceci est une dispute politique", a-t-il dit, ajoutant: "Je ne vais pas
impliquer mes soldats dans un combat stupide".
Le risque de troubles a poussé de nombreux Gambiens, résidents étrangers et
touristes. à quitter le pays. Selon les agences de l'ONU, quelque 25.000
personnes, dont une moitié d'enfants, en sont partis depuis le début de la
crise.
Mercredi, le président mauritanien Mohamed Abdel Aziz a fait une irruption
surprise dans le dossier avec une "proposition" de sortie de crise, dont les
détails n'ont pas été révélés mais qui, selon un diplomate mauritanien, mûrit
depuis décembre.
Il a rencontré "en tête à tête" à Banjul Yahya Jammeh puis Ousainou Darboe,
chef historique de l'opposition à M. Jammeh. Puis il a gagné Dakar, où il
s'est entretenu avec le président sénégalais et Adama Barrow, avant de
retourner dans son pays, qui n'appartient pas à la Cédéao.
Le président mauritanien s'est dit encouragé par ces rencontres et
continuait jeudi ses échanges, selon une source officielle.
Mais selon des sources proches du dossier contactées par l'AFP, lors de ces
entretiens Yahya Jammeh a exigé l'annulation de la cérémonie d'investiture de
M. Barrow à Dakar et la levée de toute menace d'intervention extérieure en
Gambie, deux conditions rejetées de facto.
A Conakry, une source proche de la famille de la Première dame gambienne
Zineb, de père guinéen, a aussi fait état à l'AFP de la présence à Banjul d'un
émissaire du président guinéen Alpha Condé, l'ex-ministre Tibou Camara,
beau-frère de Mme Jammeh.
mrb-jom-cs-str/sst/sba
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