Pour leur première sortie à la Can Gabon 2017, les Aigles ont concédé un nul vierge contre les Pharaons d’Egypte. Le match s’est joué devant le public sportif malien venu très nombreux (comme si la rencontre se jouait à Bamako) qui avait pris d’assaut les gradins du stade de Port Gentil. Les observateurs du ballon rond prédisaient que la rencontre Mali-Egypte allait être très âprement disputée. Ils ne se sont pas trompés.
Le match a été difficile pour les deux équipes. La première menace viendra des Egyptiens (5e). La pénétration de l’intrépide ailier droit égyptien, Mohamed Salah Hamed Ghaly est déviée en corner qui ne donnera rien. La réplique malienne ne tarde pas. Dans sa pénétration, Moussa Marega est bousculé dans la surface de réparation. L’arbitre ferme les yeux sur cette irrégularité. Après ces intimidations, les deux équipes jouent au ping-pong. A la 13e, une tête de Lassana Coulibaly est déviée en corner qui sera repoussé.
Gardé par Hamari Traoré, l’indomptable Ghaly parvient pourtant à déstabiliser le rideau défensif malien constitué de Salif Coulibaly, Molla Wagué, Ousmane Coulibaly et Hamari Traoré. Blessé à la 23e, Ahmed Naser (le gardien égyptien) est remplacé par Essam El Hadary. Trois minutes après ce changement, à la suite d’une pénétration de Ghaly, Marwan Mohsen rate l’occasion de tromper Oumar Sissoko. Les menaces se multiplient de part et d’autre. Un coup tiré par Bakary Sako à l’entrée de la surface de réparation égyptienne est dévié en corner par le barrage. Sur cette balle arrêtée, la tête de Molla Wagué survole la cage égyptienne. Malgré les multiples incursions des deux équipes, le score reste vierge à la pause.
Revenus des vestiaires, les Pharaons changent de pied de danse en acculant les Aigles. Sur un coup franc à l’entrée de la surface de réparation malienne, Abdallah Bekhit tire dans les bras d’Oumar Sissoko (50e). Trois minutes plus tard, la tête de Marwan, de peu, allait tromper Sissoko. 61e, un corner égyptien est repoussé par le gardien malien. Inquiété, Alain Giresse procéde à des changements. Sambou Yattabaré (l’ombre de lui-même) est remplacé par Yves Bissouma (65e).
Ce dernier va à l’aile gauche et Bakary Sako reprend la place de Sambou Yattabaré à l’aile droite. Samba Sow prend la place de Lassana Coulibaly (72e). Côté égyptien, Mohamed Ghaly, empêché de jouer, cède sa place à Ramadan Ahmed (70e). Avec ces changements, l’attaque malienne se redynamise et les agressions maliennes se multiplient dans le camp égyptien. A la 85e, Moussa Marega, dans sa pénétration, bute sur le gardien égyptien. Malgré ce réveil tardif des Aigles, l’arbitre Sud-africain, Daniel Frazer Bennett, siffle la fin du match avec le score nul.
En première heure, le Ghana a battu l’Ouganda par 1-0. Donc, au classement de la poule D, le Ghana est premier avec 3 points suivi du Mali et de l’Egypte (1 point chacun) et l’Ouganda (0 point).
Siaka Doumbia, envoyé spécial
Alain Giresse : “J’ai apprécié la prestation de mon équipe “
Au cours de la conférence de presse d’après match, Alain Giresse a laissé entendre que le match était équilibré et que le nul était logique car le match était sous pression, le style égyptien étant difficile à manœuvrer. “Nous avons bien fini le match. J’ai apprécié la prestation des Aigles”, a-t-il dit avant de regretter le match nul. A la question si Sambou Yattabaré n’a-t-il pas été la déception de la rencontre, il répondra qu’il n’entre pas dans des considérations personnelles. “Sambou a tenu son rôle. Il a respecté la consigne donnée. Sa prestation est honorable bien qu’il n’a pas pu finir le match”, a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’avec sa rentrée (qui a été trouvée tardive), Yves Bissouma a apporté la fraîcheur de sa jeunesse à l’équipe.
Siaka Doumbia
Matches d’ouverture : Le stade d’Angondjé (40 000 places) pas plein
Le samedi 14 janvier 2017, lors du match d’ouverture qui a opposé le pays organisateur (Gabon à la Guinée Bissau), le stade d’Angondjé n’était pas plein. Et ce constat était visible lors du 2e match qui a vu le Burkina Faso concéder le nul (1-1) avec le Cameroun. Les organisateurs ont estimé le public des deux matches à 38 0000 spectateurs pour un stade devant en contenir 40 000 places. Pour certains observateurs, après la crise politique qui a secoué le pays d’Ali Bongo, des Gabonais se retiennent d’aller au stade par peur. Le magazine Gabon-foot donne raison à cette version de démobilisation.
Dans son édito, le magazine a écrit que “malgré les spéculations parfois négatives autour de la Can”, elle sera l’une des plus populaires Can de l’histoire. Et les partisans de Jean Ping (que des compatriotes du Gabon, pour ne pas prononcer son nom, l’appellent “Salifoublenin” ou “Tièblen ” homme rouge “) ou “Gomblè” sont soupçonnés d’être à la base de ce sabotage. Ensuite, l’embouteillage monstre créé le jour du match d’ouverture n’a pas facilité les choses. La seule voie qui mène au stade était interrompue à des endroits. L’embouteillage était criard à l’aller tout comme au retour. Ce qui n’a pas facilité le déplacement des populations pour aller vivre l’événement en direct. Certains ont préféré garé leur véhicule pour rallier le stade (situé en dehors de la ville) à pied. Même les porte-bagages des taxis servaient à transporter des clients. Fatigués par la marche, beaucoup de Gabonais et d’autres nationalités ont préféré renoncer aux matches pour rebrousser chemin. S.K
Bruits de la CAN
De nombreux Maliens au Gabon
Les Maliens seraient la deuxième communauté étrangère la plus importante au Gabon après les ressortissants des pays d’Afrique centrale. Ces Maliens sont éparpillés entre les différentes villes du Gabon et exercent différents petits métiers. Certains sont de grands commerçants et des hommes d’affaires. Beaucoup d’entre eux arrivent à tirer leur épingle du jeu et contribuent beaucoup dans l’économie nationale avec l’envoi des capitaux au Mali. Parmi ces Maliens, il y a le jeune Harouna Diabaté (ressortissant de Kignan dans la région de Sikasso) qui est même marié à une Gabonaise. Il travaille dans une fabrique de sucre et fait des affaires de négoce.
A Port Gentil où sont basés les Aigles, les Maliens, très nombreux, se sont mobilisés pour supporter l’Equipe nationale. Et cette mobilisation a été démontrée contre les Pharaons d’Egypte. Le nouveau stade de Porte Gentil, qui n’a pas encore de nom, a été pris d’assaut par les Maliens du Gabon. Les gradins étaient colorés des couleurs nationales: Vert-Or-Rouge. “Nous sommes les fadenw (concurrents) des autres nationalités. Nous voulons que les Aigles arrivent à prendre l’ascendance sur ses adversaires que sont l’Egypte, le Ghana et l’Ouganda. Cela sera notre fierté à Port Gentil”, nous a confié avec fierté un Malien de cette ville du Gabon.
GABON : le coût de la vie très élevé
La cherté des villes du Gabon est sur toutes les lèvres, y compris celles des journalistes qui y sont pour couvrir la Can Gabon 2017. Cette cherté de la vie se sent à tous les niveaux. Par exemple, l’hébergement est excessivement coûteux dans ces villes.
La nuitée dans des hôtels commence à partir de 30 000 Fcfa. Pour la restauration, le café simple coûte 500 Fcfa, le prix des sandwichs oscille entre de 2 500 Fcfa et 3 500 Fcfa. Pour louer des villas, certains propriétaires proposent des contrats d’une année avec un coût mensuel de 150 000 à 250 000 Fcfa pour trois chambres avec toilettes internes. Seul bémol : le prix des taxis est abordable. Pour les petites courses, les prix vont de 300 à 500 Fcfa. Pour les longues distances, les prix sont de 1 000 Fcfa. Pour le change du CFA ouest africain en CFA centrafricain, des “coxeurs” exigent 500 Fcfa de commission tout comme à Bamako. Mais au Mali, certains le font sans ristourne à l’aéroport international Modibo Kéita.
Spéculation autour des tickets, des teeshirts et des drapeaux maliens
La Can est une occasion pour les populations commerçantes et des débrouillards pour réaliser de bonnes affaires. C’est ainsi que des Maliens de Port Gentil ont acheté des stocks de billets pour les revendre plus chers. Un billet de 500 Fcfa est vendu à 2 000 Fcfa et les billets de 2000 Fcfa sont cédés à 5 000 Fcfa. Certains n’hésitent même pas à vendre des billets d’invitation gratuits à 5 000 Fcfa. Les teeshirts et les drapeaux aux couleurs nationales n’échappent à cette spéculation. Les prix des teeshirts de fabrication chinoise varient entre 5 000 et 6 000 Fcfa. C’est à prendre ou à laisser car, aux dires des spéculateurs, “les affaires sont les affaires. Il n’y a pas de sentiment”.