Un kamikaze a tué au moins 70 ex-rebelles et membres de groupes armés pro-gouvernementaux à Gao en se faisant exploser ce mercredi 18 janvier dans leur site de regroupement dans cette ville du nord du Mali.
L’éclat retentissant du sommet Afrique France vient d’être entaché par la mort de près d’une cinquantaine de personnes dans une attaque à la voiture piégée à Gao, ce mercredi 18 janvier à 8h40 mn heure locale. Selon le communiqué du gouvernement, 47 personnes ont perdu la vie dont 5 kamikazes. « Les éléments des FAMA, de la CMA et de la Plate forme sont actuellement rassemblés sur différents sites dans le cadre du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) prévu par l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issue du processus d’Alger », toujours selon le communiqué officiel.
Certaines sources voient à travers cet acte terroriste la main de la CMA, qui n’a jamais voulu d’une paix définitive. On pourrait également se demander comment un camp militaire pourrait devenir vulnérable à tel point ? Des complices sont à dénicher. En attendant les résultats d’une éventuelle enquête, c’est le Mali tout entier qui est en deuil, moins d’une semaine après le passage de Francois Hollande à Gao.
Le mode opératoire est connu puisque le pire avait été évité de peu fin novembre. Deux pick-up chargés d’explosifs s’apprêtaient à viser les aéronefs de Barkhane et de la Minusma, une attaque revendiquée par le groupe al-Mourabitoune dirigé alors par Mokhtar Belmokhtar.
Mais cette fois-ci, selon une source à la Minusma, « un kamikaze a attaqué un camp » de regroupement de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et de la Plateforme (groupe progouvernemental) à Gao ainsi que quelques soldats de l’Armée régulière qui étaient dans l’administration du camp. La CMA et la Plateforme « devaient commencer bientôt une patrouille mixte », a ajouté la même source.
Ces patrouilles mixtes doivent se tenir en application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015 entre Bamako et ces différents groupes armés. Elles sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire.