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Edito : Le cap de la cohésion nationale contre l’ennemi commun
Publié le lundi 23 janvier 2017  |  Le Républicain
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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Au coude à coude, pour la même cause, Modibo Sidibé des Fare An ka wuli, Moussa Mara de Yéléma, Tiebilé Dramé du Parena , Soumaïla Cissé de l’URD, Bokary Treta du RPM, Soumeylou Boubeye Maïga de l’Asma, Mamadou Oumar Sidibé du Prvm, Younouss Hamey Dicko du RDS, Djibril Tangara du FCD, Mamadou Kassa Traoré du Miria, des ministres, des députés de tous bords, tous ensemble. C’est l’échantillon du Mali dont rêve Ibrahim Boubacar Kéita à la tête de l’Etat du Mali. Opposition et majorité, main dans la main, regardant dans la même direction, et faisant fi de toutes les considérations, clivages et polémiques politiques.

Ce panorama au décor du monument de la paix, devant les cameras, le temps de tourner une vidéo et de faire des images ne donne qu’une photo, différente du film de la réalité politique malienne. Ce beau rêve en couleur du chef de l’Etat, risque de ne demeurer qu’un rêve, si les conditions ne sont pas créées pour permettre à tous les enfants de la nation de revisiter l’histoire du roi Ghezo, à travers le récit de la jarre trouée. « Si tous les enfants venaient, par leurs doigts assemblés à en boucher les trous, le liquide ne coulerait pas et le pays serait sauvé ».

L’opposition voit un seul passage obligé pour arriver à cette unité d’action permettant de jeter les socles du Mali nouveau : les concertations nationales. Mais, le pouvoir voit dans cette conférence nationale, un piège, un coup de la portée d’une flèche à l’ergo du coq blanc, une entreprise de déstabilisation. La pomme de discorde? Le pouvoir ne veut pas discuter de la question de gouvernance, sachant bien que pour l’opposition, il faut une définition de la gouvernance, autre que celle en cours, marquée de corruption, de surfacturation, d’enrichissements illicites.

Que dire de tous les régimes successifs au Mali depuis l’indépendance, qui ont eu leurs appareils pour juguler la mal gouvernance - il y a eu l’opération taxi, la commission nationale d’enquêtes, de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, la Cellule d'Appui aux structures de contrôle de l'Administration (CASCA), le Vérificateur général - sans parvenir à une gestion saine des ressources, et à incruster la bonne gouvernance dans les mœurs ? De là certains tombent dans le tourbillon du scepticisme, s’interrogeant sur le bien fondé de l’opposition sur cette question, et soutenant qu’elle n’offre pas une garantie de bonne gouvernance, certains de ses ténors ayant eu une expérience de gestion publique qui trancherait avec l’option prise.

Toutefois, la gouvernance, au-delà des marchés publics, concerne aussi la tenue d’élections transparentes et crédibles, une bonne gestion de la question de santé, de sécurité, de l’éducation, du commerce, de l’assainissement de l’environnement, de la politique de logements… les questions de paix, de sécurité et de défense nationale à la base du déclic du grand rassemblement du samedi dernier, doit inspirer un tournant pour la classe politique malienne, afin de garder gagné ce pas inattendu, et de continuer les retrouvailles incroyables, mais pas impossibles, pour que l’évènement du monument de la paix ne serve pas qu’à donner du boulot aux photographes. Les retrouvailles de ce genre doivent être normales et arriver en temps normal et non s’inspirer des évènements malheureux. C’est fait, au nom de Gao la martyre, avec une centaine de morts, il serait bienséant de maintenir le cap de la cohésion nationale contre l’ennemi commun.

B. Daou
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