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AFRIQUE- France : Le sommet de l’occupation du Mali (suite et fin)
Publié le lundi 23 janvier 2017  |  L’Inter de Bamako
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«La France restera toujours aux cotés de l’Afrique, l’Afrique restera toujours aux côtés du Mali», langage d’un colonisateur à des colonisés. Le Général De Gaulle avait réuni, en 1944, à Brazzaville pour leur parler une indépendance sur mesure qui n’est rien d’autre qu’une forme de colonisation voilée et ceux qui ont cherché la véritable indépendance (Djibo Bakary du Niger et Sékou Touré de la Guinée) ont vu la main de fer du président français. Les pays colonisés français restent toujours dans la situation de dépendance vis-à-vis de la France.
En réalité, la France ne veut jamais quitter ses anciennes colonies car elles sont pour elle sa vache laitière. Le sommet Afrique-France de Bamako de janvier 2017, n’est rien d’autre qu’un sommet organisé par la France pour dicter une ligne de conduite à ses domestiques. Et le cas du Mali est très grave.
En fait, dans l’esprit de la France, l’OCRS (Organisation commune des états riverains du Sahara) est toujours d’actualité et c’est ce que M. Pierre Boilley résume en ces termes : «Les indépendances se profilaient, et l’on se rendit compte alors combien les peuples sahariens n’y avaient pas été préparés, et combien les frontières futures seraient arbitraires ... Le Sahara représentait un espace particulier, et la France tenta de réparer ses erreurs tout en préservant ses intérêts. Mais le temps de la présence française était clos, et, dans une certaine précipitation qui laissa les nomades désemparés, ce fut ce que j’ai appelé «le temps des adieux.»»


Ces mots de Pierre Boilley, un grand défenseur du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), résument l’actuelle présence de la France au Mali dont l’objectif principal est la partition du Mali. Entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, il n’y a pas de différence fondamentale. Les français, pour leurs intérêts, sont les mêmes.
Au président IBK, le peuple malien ne doit rien à la France. Votre discours du 13 janvier 2017, devant le président français n’est rien d’autre que le langage d’un colonisé à son maître. C’est une honte à notre dignité lorsqu’ au 3ème millénaire, elle gère nos élections et qu’à travers ces dernières, Paris cherche son pion à la tête de nos états pour défendre ses intérêts personnels.
La colonne Bonnieren de janvier1894 avait volé 44.00 moutons et 100 bœufs aux Touaregs Tinguéréguif (ou Tengeregef) de la zone de Goundam-Diré (Source gallica.bnf.fr / Service historique de la Défense: Historique du 2ème régiment de tirailleurs sénégalais(1892-1933) alors que ce sont Huit cent quarante kilos de farine qui représentaient toute la provision en nourriture destinée à la mission qui devait quitter après son départ de Bordeaux, Dakar pour le Tchad en Afrique centrale.
De quel droit, la France vient coloniser le Mali quand déjà en 1789 avec la révolution française, le peuple français a eu des droits et des devoirs. Maintenant, c’est au peuple malien de se révolter contre ses vautours français. Nous avons le droit de rendre hommage à l’amenokal des Iwellemmeden de la région de Ménaka, Firhoun ag Alinsar qui avait refusé de se soumettre même si lui-même est colonisateur.

Un sommet de 35 milliards de FCFA
Le gouvernement du Mali organise un sommet pour le président français, M. François Hollande, qui coûte 35 milliards de nos francs alors que la route Sévaré-Gao qui est en état de dégradation, depuis 2010, c’est-à-dire deux (02) ans avant la chute du président ATT est aujourd’hui dans un état indescriptible.
En 1974, un chauffeur d’un service technique de la région de Gao était venu par avion pour prendre un véhicule «jeep» et il a fait trois jours entre Bamako et Gao. Aujourd’hui c’est exactement le même temps qu’il faut entre Bamako et Gao par car. Aujourd’hui, des citoyens maliens sont obligés de rallier Gao par le tronçon Bamako-Ouaga-Niamey-Gao. Tout ça, c’est par la faute de la France.
Le Mali a des potentialités énormes : deux (02) grands fleuves, plusieurs lacs, des ressources minières, un grand cheptel. Il suffit seulement d’avoir la volonté pour développer l’agriculture et amener l’eau où il y ‘a la nécessité telle la bande sahélienne (De Léré à Nioro), la boucle du Niger et les régions de Ménaka et Kidal. Pour cela, il faut la sécurité et cette sécurité doit être dans les mains des maliens et non dans les mains étrangères.

Petite facture pour la France de M. François Hollande
Les morts de la bataille de Diéna (Bla) : 1.000. Chaque mort doit être indemnisé avec 5 millions d’euro soit 1000x5.000.000 = 5.000.000.000 euros.
Les morts des deux (02) guerres mondiales : 17.000 soit 17.000x5.000.000 = 17.000.000.000 euros.
Les 10.000 victimes «de la répression coloniale à l’issue des mouvements insurrectionnels contre le recrutement de 1915-1916 en territoire soudanais» : 10 000x5.000.000 = 50.000.000.000 euros.
25.000 rebelles tués par les forces de répression coloniale pendant les mouvements insurrectionnels de 1915-1916(des hommes et femmes tués car ils cherchent à être indépendants) : 25.000x5.000.000 = 125.000.000.000 euros.
Des milliers de blessés des deux (02) guerres mondiales : 30.000 (estimation). Chaque blessé a droit à 2.000 euros : 2000x3000 = 6.000.000 euros.
4.400 moutons des Tinguéréguifs : 150 euros x4.400 = 660.000 euros.
100 bovins des Tinguéréguifs : 100 x 764 = 76.400 euros.
1.000 tonnes de mil retirés de force aux populations du Soudan (Mali) par la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) : 1000x1000 = 1 000 000 euros.
500 tonnes de riz retirés de force aux populations du Soudan (Mali) par la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) : 2.000 x 5.000 = 10.000.000 euros.
3.000 chèvres et moutons retirés de force aux populations du Soudan (Mali) par la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) : 150 x 3.000=450.000 euros.
500 chevaux retirés de force aux populations du Soudan (Mali) par la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) : 500x1000 = 500.000 euros.
5.000 chameaux retirés de force aux populations du Soudan (Mali) par la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine) : 5.000 x 2.000 = 10.000.000 euros.
Total : 197.029.684.400 euros.
C’est une petite facture que la France nous doit et les sommes doivent être versées aux victimes telles que celles de Diéna (Bla). C’est aux peuples du Niger et du Burkina Faso de faire leurs factures, eux dont leurs présidents et celui du Mali sont plus proches de François Hollande que sa chemise ou ses chaussures.
Un seul jour, Joalland avait dénombré «dix-sept cents têtes, dont six cents hommes, tirailleurs et domestiques, huit cents porteurs, deux cents femmes et cent divers. Il y’avait près de huit cents animaux dont cinq cents bœufs et cent cinquante chevaux, cent ânes et vingt chameaux»
La France nous avait mobilisés pour nous coloniser, pour nous tuer les uns contre les autres. Ce sont les tirailleurs en majorité de nationalité sénégalaise qui étaient dans les rangs de la mission Voulet- Chanoine et ce sont eux qui avaient perpétré les exactions les plus sauvages contre leurs frères noirs de la Haute-Volta (Burkina Faso) du Soudan (Mali) et du Niger. Les africains ont été complices de l’esclavage et du colonialisme. La maison de l’esclave de Gorée n’honore aucun sénégalais et aucun africain.
De notre indépendance du 22 septembre 1960 qui nous avait retirés des mains de la France, nous sommes retournés dans ses mains, le 13 janvier 2013. Voulet et Chanoine avaient écrit ceci dit ceci : «Boura, Kendadji, Zinder, le détachement rencontra des villages qui occupaient les iles du fleuve. Les ressources en bétail-bœufs, moutons et chevaux, ou en hommes-Peul, Songhaï, Djerma, Bella et Kourtey, que les Touareg accaparaient jusqu’à présent, allaient changer de main.».
Le Mali n’est pas encore sorti du creux de la vague de la Seine. Y a-t-il un homme pour sauver notre pays des serres de la France ? Qu’Allah le Tout Puissant sauve les innocents contre les forces du Mal. Amine. Si les maliens pouvaient comprendre leur sort !
Yacouba Aliou
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