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3 soldats tués à Dogofri
Publié le mercredi 25 janvier 2017  |  Le Reporter
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Le jeudi 19 janvier 2017, l’armée malienne a été attaquée sur la route Niono-Dogofri. Bilan côté des Fama : 3 morts, 3 blessés, un véhicule détruit par une explosion de mine, 2 véhicules emportés. L’attaque a eu lieu au niveau d’une carrière sur la route en construction. Les assaillants ont tendu une embuscade avant d’ouvrir le feu sur le convoi escorté par les Fama. Parce que ce sont les militaires maliens qui sécurisent la zone, afin de permettre la sécurité tout le long du chantier.

L’armée malienne a riposté pour limiter les dégâts, un renfort est même venu de Ségou. Les premiers blessés ont été acheminés de Dogofri à Ségou en passant par Niono. Malgré cette attaque, les militaires maliens continuent leur travail, avec des ratissages et des déminages dans la zone de Ségou. Le poste du Gatia à Erharzigui (Tinassako) a été attaqué le samedi 21 janvier 2017 matin à 04h par la CMA. Bilan : 14 morts. Pourtant, il y a un ennemi commun qui s’est manifesté dangereusement le 18 janvier 2017. La mission qui a attaqué le poste tôt le samedi matin est rentrée dans l’après-midi à Kidal où elle sera sécurisée par Barkhane et la Minusma. Comme si de rien n’était. Haut du formulaire

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106 morts

Le vendredi 20 janvier 2017, les populations de Gao ont procédé à l’inhumation de certaines victimes au nombre de 79 morts. Le gouvernement malien a donné 30 millions FCFA pour la prise en charge des blessés et l’inhumation des victimes. Mais, selon les jeunes de Gao, après cette cérémonie, il y a eu d’autres décès ; certains blessés ont succombé à leurs blessures. Selon Karim Maïga, porte-parole des jeunes patrouilleurs, il y a eu pour l’instant 106 morts enregistrés dont 49 morts du côté de la CMA, 39 morts du côté de la Plateforme et 18 morts des rangs des forces armées maliennes, et plus de 100 blessés. Certaines victimes ne sont pas des militaires, sans compter le personnel non militaire du camp. Le Camp du Moc n’est autre que l’ancienne cour de la douane à Gao qui servait de lieu de regroupement des combattants du Mujao au moment de l’occupation jihadiste. Le commandant du Moc était à Bamako au moment de l’attaque, il a été obligé d’écourter sa mission pour retourner à Gao. À signaler que le commandant de la région de Ségou, Takni, a perdu 7 frères dans cette attaque.

«Al-Mourabitoune va payer» dixit IBK

Le jeudi 19 janvier 2017, suite à l’attaque Kamikaze contre le camp Moc, le président IBK s’est rendu à Gao. Dès son arrivée à 13 heures 30 minutes, il s’est dirigé vers l’hôpital régional pour souhaiter prompt rétablissement aux blessés ; présenter ses condoléances aux parents des victimes. Après l’hôpital, IBK a échangé avec les militaires, les autorités régionales et les chefs coutumiers. IBK a donné des assurances : «Les jeunes seront soignés et rétablis, les patrouilles mixtes auront bel et bien lieu. Ils veulent tout faire pour saboter le processus de paix. Mais croyez-moi : cette paix se fera».

L’attaque Kamikaze de Gao ne restera pas impunie, c’est qu’a dit le président IBK : «Al-Mourabitoune va payer, cet acte ne restera pas impuni». Le chef de l’Etat a aussi écouté les chefs coutumiers et les acteurs sociaux de la ville. Au cours de cette visite, les responsables des Fama lui ont expliqué comment les choses se passent à Gao sur le plan sécuritaire. Mais surtout comment l’attaque s’est passée, parce que le camp du Moc est sécurisé par la Minusma. Il a été dit clairement au président de la République que le véhicule utilisé par le Kamikaze n’est autre qu’un véhicule du Moc, mais qui a été volé à Kidal.

Le sauve-qui-peut

Depuis 2015, Gao est victime d’attaques tous les mois de janvier. Mais l’attaque de cette année est la plus meurtrière dont l’intensité de la déflagration a fait trembler la terre. Au moment de cette lourde détonation, les enfants étaient déjà en classe. Le bruit produit était tellement assourdissant qu’élèves et leurs enseignants, directeurs d’écoles, tout le monde s’est débrouillé pour se sauver. Personne n’a pensé à l’autre. Les enseignants, qui ne se pressent jamais, ont été, selon nos témoins, les plus rapides à fuir.

Les vendeuses qui se trouvaient devant les écoles ont fui plus que jamais. Avec cette attaque, Gao martyrisée, n’a pas dormi dans la nuit du 18 janvier parce qu’il n’y avait pas d’électricité. L’intensité de la déflagration est passée par-là. Le camp du Moc (Mécanisme opérationnel de coordination), ce camp sécurisé par la Minusma, abrite les éléments des Forces armées maliennes, de la Plateforme et de la Coordination des mouvements de l’Azawad (600 au total) qui sont censés mener les patrouilles mixtes envisagées par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il se trouve que la voiture du kamikaze est un véhicule du Moc qui a été volé à Kidal il y a quelques semaines. Il y avait à bord 5 personnes qui ont tous actionné leur charge explosive.

Attentat de Gao, Alghabass indexé

L’attentat du mercredi 18 janvier à Gao a poussé beaucoup de gens à réfléchir sur les raisons de cette attaque. Pour les gens qui connaissent le nord du Mali, le comportement d’Alghabass Ag Intalla paraît suspect, avec les actions actuelles en cours dans la ville de Kidal et ses ambitions démesurées. Il s’est autoproclamé gouverneur de la ville. Sans oublier, son opposition farouche à l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc). En plus, il se dit que le véhicule du Moc utilisé par les Kamikazes avait été vu dans la ville de Kidal. Alghabass Ag Intallah et ses hommes étaient au courant des mouvements de ce véhicule volé trois semaines avant l’attaque. Renommé récemment «Son Excellence», Alghabass Ag Intallah n’a plus le pouvoir qu’il tente de nous vendre. Il n’a pas pu obtenir la place d’Amenokal contre son frère ; la CMA se fissure et la population de Kidal voudrait voir arriver les financements promis par la communauté internationale.

La zone de Gao est de toute façon bien loin de ses manigances. Même s’il reçoit encore les autorités internationales comme l’ambassadrice de France, il est bien obligé de rester à Kidal pour ne pas perdre le peu de contrôle qui lui reste sur sa zone. La population, les ONG ont bien compris que s’il ne se décidait pas à participer activement au processus de paix, le financement n’arriverait pas jusqu’à Kidal. Aurait-il donc intérêt à tuer ce processus de paix dès la mise en place du Moc à Gao par des actions terroristes avec ses «anciens» amis d’Aqmi et d’Al-Mourabitoune ? Non, la réponse est certainement ailleurs. Même si les tensions et les actions des groupes terroristes servent son dessein, Alghabass, malgré tous ses efforts, a certainement compris que le processus est inévitable et il attend juste son heure pour pouvoir négocier. Espérons pour le Mali et Kidal qu’il se rende compte rapidement que plus il attendra, plus les groupes terroristes auront des opportunités de saborder le processus qui devrait ramener une vie normale aux habitants de Kidal.

Union de façade

Le samedi 21 janvier, un rassemblement intitulé «Nous sommes le Mali» a réuni les partis politiques de l’opposition et de la majorité. Cela, pour soutenir les militaires maliens et prier pour les victimes du 18 janvier à Gao. Une belle initiative qui n’a pourtant pas mobilisé le monde attendu. Les Maliens, disons la classe politique, a transcendé ses dissensions pour se retrouver au chevet du Mali. Un motif de satisfaction pour beaucoup de Maliens de voir ces hommes et femmes sous le soleil pour le Mali. Mais ce regroupement salutaire était loin et très loin de l’union demandée par les Maliens. Rien qu’à voir les manières dont les responsables étaient assis, ceux de l’opposition d’un côté, et ceux de la majorité de l’autre. Ils ne sont jamais mélangés pendant la cérémonie. Certes, ils se sont salués, comme cela se fait quand il y a un décès. À part Moussa Mara qui était assis parmi les leaders de l’opposition. Ce rassemblement a été une union de façade parce que les responsables ne sont pas serré les coudes de façon unie. Et ce rassemblement, qui devrait être le début de quelque chose de plus durable pour le Mali, ne le sera pas. On ne demande pas à certains de l’opposition de rejoindre la majorité, mais de se dire qu’une rencontre de ce genre doit être désormais spontanée quand il s’agit du Mali.

Siège de la CMP, gardien sans salaire

Le siège de la Convention pour la majorité présidentielle (CMP) est dans le noir et sans eau, depuis quelques jours. Ce groupement politique de plus de 100 partis politiques, qui a son siège à l’ACI 2000 Hamdallaye, a été privé d’eau et d’électricité. Le permanent et le gardien des lieux ne sont pas payés et ne savent plus à quel saint se vouer. Cette CMP est une idée de Moussa Mara même s’il en a été chassé de la tête à l’époque pour cumul de fonctions. Le RPM, en tant que parti du président IBK, a décidé de prendre les rênes. Si Moussa Mara et les autres avaient planifié un programme, un code de conduite et des modalités de fonctionnement, tout cela a été foulé au sol par le RPM. Voilà que la CMP, qui n’est que l’image d’elle-même, ne parvient même pas à payer l’eau et l’électricité de son siège, encore moins les salaires du gardien et du permanent. Ces deux personnes peuvent faire des mois sans voir les responsables de la CMP, qui ne se réunissent d’ailleurs que quand il y a des urgences.

Des questions

Pourquoi avoir regroupé un tel nombre de combattants sur un site sur la ligne de front (à supposer que l’existence de ce front soit reconnue et admise), un assentiment de sécurité est requis et un protocole d’accès à la ville de Gao et au site devrait exister ; il était probable que quelque chose pouvait/devait être tenté (par qui ???). Il me semble que tout est fait pour créer et entretenir la psychose, la confusion et l’amalgame. La question redevient un fonds de commerce (carrière) pour qui ??? La présence de la France devrait se prolonger jusqu’au décès de Bouteflika afin de pouvoir beaucoup plus facilement activer les leviers/outils favorables à un retour de… ou à un scénario “Syrie bis”. L’objectif est et demeure les potentialités d’influencer la guerre de succession en Algérie et de créer un espace sans Etat couvrant la Libye, le Niger, le sud algérien, le Mali et bientôt la Mauritanie. À cette fin, des auxiliaires, genre Diagouraga, sont utiles à la réélection probable du laquais de service (voir Gambie). Personne ne revendiquera cet attentat (cf. l’exécution de Cheick Ag Aoussa). Il faut opposer les citoyens du Nord entre eux, puis ceux du centre (peulhs, dogons, sonrhai) et enfin au Sud (bougouni vs Sikasso…), puis prendre le contrôle, manipuler les vainqueurs affaiblis, sans âme ni ambition.

Investiture et investissement

Adama Barrow a prêté serment à l’ambassade de la Gambie à Dakar, le jeudi 19 janvier 2017, à 16 heures. Les sous-préfets de la France donnent ainsi de la force à ce guignol que certains qualifient de Lave-garde. Le Lave-garde veut diriger la Gambie par wifi ayant comme garde du corps huit filles et par Bluetooth.

Les internautes parlent de coup d’Etat de Jammeh contre le Lave-garde Barrow et contre-coup d’Etat de la Cédéao contre le tombeur de Daouda Kaya Yiraba Diawara. Les patrons du monde sont en train d’affaiblir la Cédéao…Adama Barrow a prêté serment au Sénégal dans l’ambassade de la Gambie. Sa prise de fonction a nécessité beaucoup d’investissements même le Mali en crise a envoyé un contingent militaire pour chasser Yaya Jammeh qui d’ailleurs n’avait pas beaucoup de chance. Le Sénégal et les autres pays de la Cédéao au service des Occidentaux ont fait des investissements énormes pour plaire à leurs «maîtres». Après, les ressources de la Gambie seront pour les Occidentaux ; les pays africains qui se sont investis militairement et financièrement auront des récompenses de leurs maîtres. On appelle ça retour sur investissement et non sur investiture. Comme le Mali a envoyé un contingent militaire, nous aurons notre part.

Peu importe le mode de payement. Au même moment, dans ce même monde, il y avait une autre investiture, celle du 45ème président des USA, Donald Trump. Avec un refus d’Obama de quitter le pouvoir, est-ce que Trump pouvait prêter serment à Damas, Tripoli ou Bagdad ? Et pourtant, il y a eu aussi des investissements pour cette investiture. 175 milliards du jamais-vu aux USA. En somme, une investiture nécessite des investissements. Cette fois-ci, les Africains ont innové avec l’investiture dans les ambassades. Après Adama Barrow, à qui le tour ? Parce qu’elle est avant tout une sorte d’entraide avec le soutien des Occidentaux. Chacun cherche à se maintenir au pouvoir.
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