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Bakary Fomba, député à l’assemblée Nationale : “Le Mali est l’otage d’une puissance étrangère…”
Publié le mercredi 25 janvier 2017  |  L’Indicateur Renouveau
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© Autre presse par DR
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Gao a été mercredi dernier la cible d’une attaque terroriste qui a fait près de 100 morts et plus de 100 blessés. “Pour manque de courage de certaines de nos autorités, cet accord doit être mis à la poubelle”. C’est ce qui ressort de l’analyse du député élu à Dioïla, Bakary Fomba.

Indicateur du Renouveau : Quelle lecture faites-vous de l’attaque du camp du Moc à Gao le 18 janvier 2017 ?

L’honorable Bakary Fomba : Je note que le Mali est l’otage d’une puissance étrangère pour ses intérêts géostratégiques dans notre pays. L’attaque contre le camp du Moc me paraît un peu floue. Le Moc est une recommandation de l’accord d’Alger que je n’ai jamais approuvé.

Le piège dans lequel le Mali se trouve commence par l’accord pour la paix et la réconciliation. Il y a lieu de s’interroger sur cet accord. Il n’y a pas eu un seul jour où il n’y a pas d’attaque au nord. L’Etat a perdu davantage le contrôle du territoire.

L’attaque de Gao nous invite à réfléchir sur la teneur de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du Processus d’Alger, car tout l’espoir était placé sur ce dispositif pour nous conduire vers une paix durable au nord. Malheureusement, c’est tout le contraire qui se passe présentement.

I.R. : Qu’est-ce qui vous fait des zones d’ombres dans cette attaque ?

L’honorable Fomba : Pour moi tout cela constitue la conséquence de la démagogie de la communauté internationale, mais aussi de la naïveté de nos autorités. Ceux qui sont en train de gérer, incarnent ce chaos dans lequel nous vivons. Nous sommes en train de baptiser des criminels qui ne vont jamais changer le camp.

On a tenté de crédibiliser le MNLA depuis le début de cette crise. Or tout le monde sait que le MNLA a participé avec les jihadistes dans cette lutte. J’ai de la peine à comprendre aujourd’hui comment les autorités ont pu accepter une crédibilisation de MNLA qui, pour moi, est d’ailleurs la seule source du malheur que vit le Mali. Les autres regroupements sont dedans par réaction et pour se protéger.

Tout le monde est devenu esclave du MNLA. L’Etat a encouragé les groupes armés, parce que quand les populations se sentent non sécurisées, elles sont obligées de chercher des solutions. Je pense que la plupart des autres groupes armés ont été constitués beaucoup plus pour se protéger à cause de l’absence de l’Etat. Et ce sont les mêmes groupes qui sont dans les hautes fonctions.

Il est temps, pour le peuple malien, de prendre son destin en main et d’être convaincu, car ce n’est pas la France, encore moins l’Algérie ou la Mauritanie qui va sortir le Mali de cette crise. J’ai l’impression que nous ne sommes pas dans le même pays, car les responsables de ces groupes sont logés dans les hôtels les plus luxueux de Bamako. Et la question se pose qui finance ces armes ?

Ça veut dire que ce qui est là, c’est le manque de courage de nos dirigeants. Il est temps que chacun se ressaisisse et que chaque partie joue sa partition.

I.R. : Qui pourraient être les vrais auteurs de cette attaque ?

L’honorable Fomba : Les vrais auteurs de cette attaque sont ceux-là mêmes qui parlent, il s’agit du MNLA. Ces mêmes groupes sont du côté des FAMa et ils sont les vrais auteurs de cette attaque. Pour moi, on est en train de manquer aux gens. C’est regrettable que des innocents soient tués dans ces attaques.

I.R. : Quelle est votre proposition par rapport au regroupement de tous ces groupes ?

L’honorable Fomba : J’ai toujours la conviction qu’avec la rébellion, on ne négocie pas. Il n’y a jamais eu dans l’histoire d’une nation où on a négocié avec les rebelles et les terroristes et qu’on a trouvé des solutions. La seule solution à la crise du Mali, c’est que les autorités arrivent à faire un bon choix pour asseoir l’autorité de l’Etat.

L’armée manque d’équipement, de formation adéquate. Pour cela, nous devons faire recours à la Russie pour que notre pays retrouve la paix et son intégrité territoriale. La plupart de nos cadres ont été formés en Russie. Ils doivent dynamiser le partenariat avec la Russie pour sortir le pays dans cette impasse.

Propos recueillis par

Adama Diabaté, Stagiaire
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