Dans ses observations, le secrétaire général du Conseil de sécurité des Nations unies a indiqué que le processus de paix au Mali se trouve à un moment crucial. E n dépit des progrès accomplis au cours des 18 mois écoulés depuis la signature de l ’Accord, a-t-il dit, les parties signataires peinent à s’entendre sur les principales mesures provisoires à mettre en place, ce qui ralentit la mise en oeuvre des autres dispositions. Il a ajouté : « Étant donné la complexité et la difficulté du processus de paix, les parties signataires se doivent d’agir de manière rapide et décisive pour honorer leurs engagements envers le peuple malien. À moins de six mois de la fin de la période intérimaire spécifiée dans l’accord, j’engage fermement toutes les parties à mettre un terme immédiat aux combats et à reprendre un dialogue constructif. Les parties signataires doivent tirer pleinement parti du potentiel qu’offrent les mécanismes de suivi prévus dans l’accord, notamment en y faisant participer durablement des représentants de haut niveau, pour régler leurs différends et donner la preuve de leur attachement au processus de paix. » Il a appelé la communauté internationale (l’équipe de médiation comprise) à redoubler d’efforts et à user de tout son poids politique pour préserver l’engagement des parties signataires et obtenir des résultats immédiats sur le terrain. En cas d’échec du dialogue, a-t-il dit, il invite le Conseil de sécurité à envisager, dans les mois à venir, d’imposer des sanctions ciblées à quiconque entrave la mise en oeuvre de l’accord. Le secrétaire général du Conseil de sécurité des Nations unies a félicité le Gouvernement malien de la tenue de ses premières élections communales depuis 2009, malgré d’importants obstacles politiques, logistiques et de sécurité. Il a aussi regretté que le scrutin n’ait pas eu lieu dans les régions de Kidal, Ménaka et Taoudénit, ainsi que dans certaines parties des régions de Gao, Mopti et Tombouctou, en raison d’atteintes à la sécurité et d’actes d’entrave au vote, notamment dans des zones contrôlées par des groupes armés signataires. Le secrétaire général a soutenu : « J’ai pris note des objections formulées par des partis de l’opposition et les groupes armés signataires. Toutes les parties prenantes doivent s’efforcer d’aplanir leurs divergences et de trouver un terrain d’entente. Seule une démarche interactive, constructive et sans exclusive, permettra de parvenir à un consensus. Tandis que le peuple malien se prépare à des élections régionales et au niveau des districts ainsi qu’à un référendum constitutionnel en 2017, j’encourage vivement le gouvernement à mener avec les parties prenantes un dialogue actif à même de donner lieu à un véritable consensus. »
Il a fait remarquer que les faibles progrès accomplis dans la mise en place des dispositions de l’accord relatives à la sécurité, ont propagé l’insécurité de l’extrême nord au centre du Mali, les groupes terroristes et extrémistes violents y ayant renforcé leurs activités et leur présence. Il a aussi lancé un appel à la coopération régionale pour endiguer le trafic de drogues dans les zones frontalières.