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MALITEL DA : Ami Kane est passée par là - Plus de 136 millions de dégâts !
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Le Pays
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© aBamako.com par Momo
7 conférences des Ministre en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace UEMOA
Bamako, le 14 juillet 2016 les rideaux sont tombés sur les travaux de la 7 conférences des Ministre en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace UEMOA au Radisson Blu de Bamako. photo Amy Kane
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Inattendue et effroyable ! L’opération bulldozer enclenchée par Madame le Gouverneur du District de Bamako vient de toucher un endroit plus connu et plus fréquenté par les citoyens. Il s’agit de l’espace de vente et de réparation de téléphone à la devanture du bâtiment qui abrite le siège du premier opérateur de téléphonie mobile au Mali, MALITEL ; un endroit communément appelé Malitel Da (la devanture de Malitel). Ce milieu très animé et très fréquenté depuis plusieurs décennies est un lieu où de nombreux jeunes se débrouillent. Vendeurs, réparateurs, guides des clients… chacun gagne dignement sa vie.
C’est ce lieu symbolique pour la ville des trois Caïmans que Madame le Gouverneur, Ami Kane, a jugé nécessaire de ravager, le mardi dernier, vers trois heures du matin. Les bulldozers déployés pour la circonstance ont tout balayé sur leur passage en l’espace de deux heures.
Informés par les gardiens du lieu, quand des responsables du comité de gestion passaient vers 6 heures du matin, plus rien n’y restait. La ruelle ressemblait en un boulevard. Les dégâts sont énormes.
Les commis d’Ami Kane ont détruit les hangars contigus à la cour du carrefour des jeunes construits en 2015 par l’opérateur de téléphonie mobile Malitel à hauteur de 10 millions. Ils ont aussi saccagé les vitres dans lesquelles les occupants du lieu mettaient leurs téléphones et accessoires. Pour les 500 personnes recensées parmi les occupants du lieu, on avance un chiffre de 140 vitres détruites. Le prix unitaire des vitres est de 30.000 F CFA. Donc un dégât de 4 200.000 F CFA.
Pour ceux qui occupent le long du bâtiment qui abrite le siège de Malitel, c’est-à-dire ceux qui se débrouillent avec les téléphones secondes mains etc., 80 vitres, des chaises et tables bancs ont disparus. Ils ont été transportés par les malfaiteurs du jour pour une destination inconnue car ils n’ont pas été retrouvés à la mairie du district. Pour ceux-ci, le prix unitaire des vitres est estimé à 15.000 francs donc une perte de 1 200.000 F CFA (sans compter les chaises et bancs disparus).
Cette perte énorme aura un impact sur les caisses de la mairie de la commune III. Les occupants de Malitel paient chacun 2000 F à la mairie chaque mois. Ils sont estimés à plus de mille personnes, ceux qui sont recensés (500) et ceux qui ne l’ont pas. Cette manne financière au bénéfice de la mairie est estimée à plus de 200.000 F par mois.
Les propriétaires des charrettes en gagnent aussi aux côtés des victimes principales de cette opération. Ils sont chargés du déplacement des vitres du grand marché (le matin) au Malitel Da chaque matin et les ramener le soir dans la grande cour sise au grand marché servant de lieu de dépôts des vitres. Ils ont chacun 400 par mois. Donc 800.000 mille francs sur la base des mille occupants de Malitel Da.
Pour les 500 travailleurs recensés, leur chiffre d’affaires par mois est estimé à 60 millions. De même pour ceux considérés en train d’exercer dans l’informel et dont le nombre est plus élevé que celui recensé. Donc c’est une bagatelle de plus de 120 millions qui vient de recevoir ce coup fatal.
Ces chiffres cumulés sont estimés à plus de 136 400.000 F CFA.
Ce qui est écœurant dans cet exercice de destruction d’emplois par madame le gouverneur, les responsables du comité de gestion n’ont même pas été informés qu’une telle opération visait leur lieu de travail. Cela allait les permettre de prendre les précautions nécessaires afin de minimiser les dégâts.
Que vont faire ces jeunes hommes qui se battent nuit et jour, sans aucun soutien de l’Etat, pour subvenir à leurs besoins ? Ils viennent d’être injustement frappés par une décision du Gouverneur qui a détruit des milliers d’emplois à travers la ville de Bamako sans aucune politique bien définie afin d’éviter aux victimes de prendre d’autres chemins pouvant menacer la République.
Boubacar Yalkoué
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